Dernières parutions
1° Juin 2015
L’été du
LESTAMP
Cahier n°4
L’Odyssée du sujet
dans
les sciences sociales
Juillet 2015
Textes réunis à l’initiative
de
Joëlle Deniot
Jacky Réault
avec
Léonard
Delmaire
Juin 2014
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Mai 2014
Joëlle-Andrée
DENIOT
Le genre et
l'effroi d'après Judith Butler
Editions Lestamp
Nantes, Tiré à part anticipé du Colloque
l'Eté du Lestamp 2013, La
normalité
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EROS
ET LIBERTE
TROIS ESSAIS DE
SOCIOLOGIE ET D'HISTOIRE
Joëlle-Andrée DENIOT
Antigone MOUCHTOURIS
Jacky REAULT
PROGRAMME DU COLLOQUE 5° Eté du Lestamp
Nantes Amphithéâtre Jules Vallès
1, 2, 3 Juillet 2010
Jeudi 1° Juillet 2010 Accueil 14 heures
Quelques modalités de subjectivation dans les sciences sociales, la vie
Marie-Pierre Julien, Anthropologie sociale UMR Cultures&Sociétés en Europe
Sujet, subjectivation, subjectivité et anthropologie 14 h 15-14h 45
Christine Plasse-Bouteyre, Sociologie, Université catholique Lyon
Mémoire de soi et pratiques autobiographiques : objet de connaissances et questions épistémologiques 14h 45 – 15h 15
Interlude Littéraire – Débats 30 minutes
Arnaud Vallin Sociologie, Dom Plus (Observ. de la personne) CNRS
Entre télé-conseillers et bénéficiaires : praxéologie de la personne du sujet à l’individu
. 15h 45-16h 15
Marc Chatelier Sciences de l’éducation, Lestamp, Nantes
Enfant-Elève : la résistance au savoir scolaire comme métis de l’homéostasie psychique
du Sujet-apprenant. 16h 15 – 16h 45
Gérard Dehier, Sociologie, Habiter-Pips Angers, UPJV Amiens
De la conjugaison sociologique. Sur quelques problèmes rencontrés seul avec les autres
. 16h 45-17h 15
– Débats 35 minutes ______________________________________
Vendredi 2 Juillet : Accueil 9 h
Le sujet hors sujet ?
Claude Javeau, Sociologie Université Libre de Bruxelles
Le leurre de la neutralité axiologique 9h15 - 9h45
Anne Hélias, Sociologie, CEAQ, Université de Paris V Sorbonne
Le sujet amoureux, hors sujet sociologique. Raison et perte de sens. 9h 45-10h 15
David Morin-Ulmann, Sociologie, COMes Sic Nantes
Dr Heim ans Mister House, sujet juif et cartésien. 10h 15 – 10 h 45
Interlude Littéraire – Débats 35 minutes
Eric Roussel, Sociologie CNAM Nantes.
Les effets des outils du management sur le sujet du travail 11h 20- 11h 50
|
Pascal Fugier Sociologie LASA Université de Franche-Comté, Besançon
L’advènement du sujet une lecture sociologique et clinique.11h 50-12h 20
Débats 30 minutes 12 h 50 Déjeuner La Libellule.
Vendredi 2 Juillet Accueil 14 h 15
Visages et voix de la subjectité
Sébastien Peyrat, Sociologie-Droit, Habiter-Pips UPJV Amiens
Les jeunes des cités urbaines de banlieue sujets de révolte ou sujets révoltants ? 14h 20-14h 50
Yves Gérin, Psychologie clinique Habiter-Pips, UPJV Amiens
Les ratés du gouvernement par la parole. 14h 50- 15h 20
Interlude Littéraire – Débats 30 minutes
Bruno Lefebvre Ethnologie, LISE Paris
Un sujet européen : Entre innovation et corruption ? 15h 50 – 16h 20
Nina Schmidt, Sociologie, EHESS Paris
Des « volumes » d’être : réévaluer la présence des individus en sociologie. 16h 20– 16h 50
Joëlle Deniot, Anthropologie, Habiter-Pips UPJV Amiens Nantes
Le visage et sa légende. Pour une anthropologie imagée du sujet. 16h 50 -17h 20.
– Débats 35 minutes
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Samedi 3 Juillet Accueil 9 heures
Sujet politique sujet social sujet sociétal
François Cam, Lettres classiques Paris IV Sorbonne
Sujet et épopée dans le Chant IV de l’Odyssée 9h15 - 9h 45
Jacky Réault, Histoire, Sociologie. Habiter-Pips, Amiens
Louons de nouveau les grands hommes : Entre procès sans sujet et Sujets de l’histoire 9h 45 – 10h 15
Interlude Littéraire – Débats 30 minutes
Josef Schovanec, Philosophie EHESS, INALCO, Paris
Droit, travail, guerre : L’émergence du sujet à l’âge classique dans le judaïsme, l’Islam, Le monde indien, Approches comparatives. 11h 15 -11h 45
Jean-Pierre Warnier, Ethnologie Ph. D. University of Pennsylvania CEAF (EHESS-IRD) Paris, Pouvoir, subjectivation et assujettissement dans un royaume africain contemporain, 11h 45- 12 h 15
– Débats 35 minutes
Clôture 12 h 50 Déjeuner, La tour de Chine. |
Au
regard de la troublante
stratification des sens dont le
subjectus (jeté dessous
d’où soumis) reste le support,
on peut dire d’entrée que
l’odyssée, -ce retour sans cesse
contrarié d’un héros dans des
terrae incognitae - du sujet
dans le discours commun comme
dans la pensée philosophique et
sociologique, constitue le nœud
problématique de toute
anthropologie entre
subjectité, subjectivité et
sujétion. Le primat dans
la philosophie française -
depuis les Lumières - de
l’épistémologie du concept et de
la rationalité sur une
phénoménologie de l’expérience,
du sens in fine du sujet, réduit
par ses adversaires au seul
critère de conscience, tel est
le contexte idéel dont il faut
partir. Il se présente
aujourd’hui comme l’impasse
d’une crise radicale celle de la
séparation achevée de l’objet et
de la subjectivation, déni de
toute subjectivité individuelle
et collective.
La
nécessité morale et
juridique du sujet
kantien, quoique
restreint à la raison,
constitue un premier
retour à la pratique
sociale. Le
dépassement du dualisme
du sujet et de l’objet
se confirme dans le
romantisme hégélien de
l’esprit des grands
hommes et de l’histoire,
voire dans le Marx de la
totalité reconquise via
la pratique du
prolétariat. Plus près
de nous Lukacs élargit
dans sa théorie du
roman, l’expérimentation
idéelle du sujet séparé,
et celle des sujets de
l’histoire accédant à la
totalité tandis que le
sujet Freudien semble
mis en pièce dans
l’inconscient.
La
sociologie
telle qu’elle se présente
aujourd’hui, a porté au plus
haut degré l’aporie supposée
française, de la séparation de
l’objet et du sujet à réduire
dans l’objectivation, ce fétiche
technoïde de la sociologie
« professionnalisée ». A y
regarder de plus près, on est
frappé par une sorte de hantise
du sujet dans le discours des
sociologues. D’abord dans sa
version dépourvue de réflexivité
l’individu - successeur du
simple « agent » du moment
structuraliste- véritable tic de
langage des cours de sociologie.
Mais il s’agit là – ruses,
évitements sociologiques ?- d’un
« je » délesté de sa singularité
et de ses virtualités
perspectivistes même s’il reste
ou support dérisoire de
stratégies ou support
référentiel de l’individualisme
méthodologique. La biographie
quant à elle, reste encore, pour
le sociologue disciplinaire,
proche d’un modèle
d’inconduite. Le perpétuel
retour de l’acteur
semblerait réintroduire une
créativité, s’il n’était porté
par des théories progressives et
évolutionnistes du one best
way de la modernité
libérale. Quant aux bonnes
vieilles consciences
« collectives » ou « de classes »,
la mode en semble passée quoique
la première soit fondatrice
(Durkheim) et inséparable de
l’irréductible mais ambivalent
concept de culture, et la
seconde sujette à des
« retours » plus universitaires
que réels quoique sous-jacent,
l’évolutionnisme de bonne
conscience est toujours vivace.
Pourtant
la nécessité de refonder un
statut philosophique, et
pourquoi pas sociologique, du
sujet a resurgi chez les plus
profonds : c’est Canguilhem dans
l’aventure de l’interférence des
sciences du vivant et de
l’anthropologie ; c’est Lacan du
sein de la pensée freudienne.
Pourquoi alors ne pas tenter
également des ponts avec les
plus audacieux d’autres rives,
celle d’ Heidegger avec la
parole, celle de Levinas avec le
visage, celle de Zumthor avec
les problématiques de la voix ?
A
l’instar de l’historicité de
l’individuation déjà posée entre
Marx et Louis Dumont, s’est
développée la problématique
d’une historicité du sujet et de
la subjectivation, qu’on
l’inscrive dans une évolution
univoque du sujet kantien
revu par Freud, névrosé et
critique, sujet de l’âge
politique et du citoyen, au
sujet postmoderne des
post-démocraties acritique et
psychotique ou qu’on la
situe dans une polydromie ancrée
dans les grandes civilisations.
Les superbes images
de Mireille Petit-Choubrac pour l'Edith Piaf de
J A Deniot, sont offertes par Jean-Luc Giraud
sur Youtube
Cliquez sur l'image pour accéder au film sur Youtube
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