Sociologie à Nantes Paris Athènes
Table des matières des auteurs
de
Actualité de la pensée grecque
The current state of Greek thought
Les apports des intellectuels Grecs dans
l’Europe de l’Après-guerre
Greek intellectuals and their contribution to postwar Europe
Colloque
à l'amphi Durkheim de la Sorbonne du 13 décembre
2012
Cliquer ici
Les actes du colloque ont
été
publiés aux Editions Le Manuscrit, Paris juillet
2014 par Panagiotis Christias et Antigone
Mouchtouris (éditeurs)
Le LestAmpAssociation vous avait chaleureusement invités à assister au colloque
organisé en solidarité avec les intellectuels et le peuple grec,
auquel il participa activement par la communication de Jacky REAULT et la présence de sa présidente Joëlle-Andrée DENIOT: il vous invite à lire l'ouvrage édité par Le Manuscrit, sous sa formule papier ou en mode numérique plus économique.
Il vous
offre en prémices deux bonnes feuilles de Jacky Réault
06 88 54 77 34
jacky.reault@wanadoo.fr
T
ABLE
DES ARTICLES
Préface
par Constantin
Chalastanis
.....................................
9
Introduction : Les apports de la
pensée grecque à la
compréhension des jeux sportifs
par Bertrand
During
................................................ 15
Chapitre I :
La question des intellectuels,
d’un siècle à l’autre
par Bernard Valade
................................................
19
Chapitre II : Le rôle des
intellectuels grecs vivant
« à l’étranger » dans le
développement de l’intelligentsia
grecque de « dedans »
par Evangelos D. Prontzas
et Grigoris J. Tsaltas
................................................ 43
Chapitre III : Les temples
brisés
par Louis
Ucciani
.................................................... 65
Chapitre IV : Axelos au Sélect
par Pierre Jamet
....................................................... 81
Chapitre V : Les fondements
métaphysiques de la
pensée de Castoriadis
par
Lambros Couloubaritsis,
Pour lire des bonnes feuilles cliquer
Ici.
89
Chapitre VI : Lecture hégélienne
de l’oeuvre artistique
selon Kostas Papaioannou
(1925-1981)
par Antigone Mouchtouris
....................................... 115
Jacky Réault agrégé d'histoire sociologue
secrétaire du Lestamp
Chapitre
VII :
De Nicos
Poulantzas à Cornelius Castoriadis.
Deux
ponctuations grecques d’un itinéraire
sociologique en France (1968-2009)
NANTES
par Jacky Réault,
Pour lire des bonnes feuilles cliquer
Ici...................
131
Chapitre VIII :
Du décisonnisme descriptif à
l’ontologie sociale
par
Panagiotis Christias
...........................................
167
Brève bibliographique
par
Panajotis Kondylis
............................................. 199
Synthèse
........................................................................... 201
Jacky Réault 2012
Bonnes
feuilles du Lestamp
Nikos POULANTZAS
"Le fil de ma
sociologisation
hétéronome, sous l’égide un tant soit peu
contraint d’un marxisme orthodoxe, s’inaugure
l’année même de ma rencontre, 1968, avec Pouvoir politique et
classes sociales[1]
de Nicos Poulantzas. Ce livre incroyable, si
daté, plus structuraliste, marxiste, scientiste, tu meurs,
mais si résistant pour qui peut encore lire sous
le symptôme, fut pour moi un moment fort,
paradoxal, libérateur. Quoique mon horizon, que
je n’ai reconnu qu’après nombre d’années,
s’avère un au-delà, voire un en deçà, de
supposées lois
de l’histoire, l’idée de ces lois, sacralisées
en « structures », ravissait une face de ma
jeunesse. J’ai 26 ans quand je suis fait
universitaire et que je peux donner libre cours
à ma volonté de puissance drapée dans ce savoir
que tout le monde autour de moi pose tacitement
comme absolu. Cet en deçà, ma sourde résistance
au fétichisme déréalisant de l’objet déjà construit
par l’hégémonie disciplinaire, devait passer par
l’inversion du dogme de la rupture épistémologique[2].
Je ne pus enfin écrire qu’avec un retour au réel
éprouvé de ma vie antérieure en mes
sociétés de l’Ouest[3],
mes prénotions
mêmes, singulières et rebelles à toute histoire
ligotée par un sens.
Tout aurait dû m’éloigner de N P alors qu’il
fortifia ma première régression créatrice.
J’étais assigné à ce que je nommais plus tard
la
religion de la CSP[4].
Il l’avait déjà déconstruite. J’étais inscrit
dans la « classe », obligatoire pour une
« classe ouvrière » obligée, m’obnubilant en
vain sur la grève, le prolétariat, l’usine. Il
m’offre le concept de force sociale
sans indexation aux seuls rapports de production.
L’historien retrouvait par la place comparative
donnée aux
formations sociales,
singularisant une combinaison de modes de
production, structures politiques et
culturelles, ses sociétés réelles. N’est-ce pas
tout son marxisme
qui subvertit le Marxisme en son sein même, et
peut-être toute sa personne, qui se serait
révoltée contre la réduction des sujets en
objets ? L’expliquer passera par son texte et
par les réminiscences et traces, fiches plans de
cours, de ma lecture de 1968-1972, dans
l’euphorie à peine inquiète des dernières années
folles. Comprendre cet étonnant marxiste,
avançant en 1978, « j’userai
du pronom personnel »,
c’est accepter comme énigme un destin si funeste
éclairé par l’œuvre interrompue en son mouvement
quand il se jeta de la Tour Montparnasse[5]".
Extrait de l'article de Jacky
Réault dans Actualité de la
pensée grecque. Paris Le Manuscrit 2014
[1]
Maspero, Paris, 1968. C’est le
seul de ses livres qui ait
infléchi mon ou mes
itinéraire(s).
[2]
Entre le jeune Marx, humaniste
et le Marx
scientifique,
entre le sociologue et les
prénotions.
[3]
Sous
formations sociales
robustes où interfèrent
l’anthropologie historique et
politique de Marc Bloch à André
Siegfried, par le Chanoine
Boulard, etc., et en 1981, E
Todd, des traits agraires,
juridico-coutumiers, familiaux,
l’histoire politique (Guerre
civile), le développement
capitaliste
retardé, et
avec les 30 G.,
la
prolétarisation inachevée,
dépaysannisation, ouvriérisation
sur place.
[4]
JR.
Classe ouvrière ou
situations de prolétarisation,
déconstruire la religion de la
CSP. ATP CNRS, OCSC,
Colloque de Chavagnes en
Pailler.1981.
[5]
Le 3 octobre 1979. Son
tournant donné en exergue de
son chapitre, date de NP, 1978,
p.294
____________________________
Cornelius
CASTORIADIS
"C’est autour de
1984,
que j’interfère vraiment avec Cornelius
Castoriadis (CC). Date paradoxale, en la
dénotation orwellienne que rétrospectivement je
lui donne, pour cet autre exaltant
Libro de
las Fundaciones, inverse apparent du
précédent, avec son
auto-institution des
sociétés par la dite
vis formandi,
puissance créatrice de
significations
imaginaires, et la projection de
l’expérience athénienne dans une possible
autonomie offerte aux peuples.
L’institution imaginaire de la société,
écrit dans la pliure historique du siècle, la
crise qui engendre la mondialisation, est parue
en 1975. Quand je la lis en 1984, se creuse
l’entropie des sociétés, le basculement
hétéronome de la France puis, la crise rampante
de la forme société voire des socles
anthropologiques, qui s’hystérise aujourd’hui.
J’ai suivi en sombre fraternité sa
montée de
l’insignifiance (1996) vers une
société à
la dérive (1993)[1].
Un quart de siècle plus tard, en la crise de la
mondialisation et dans l’avantage de ma vie re
traitée, le colloque
Eros et société,
conçu avec Joëlle Deniot comme sursaut
néguentropique (D de Rougemont,
L’amour
et l’occident) induit ma seconde régression
créatrice grecque : Retour à mon
hellénisme d’enfance, d’école et de cœur, avec
l’immense réminiscence, jusque-là insue, des
Séminaires grecs de CC à l’EHESS. Pourtant mes
ponctuations n’avaient pas, avant ce
colloque, le continuum d’une phrase, réfléchies
en tous mes filtres Grecs, en tous sens
combinés. L’actualité de la pensée grecque
a tissé en moi une utopie synthétique.
Une
comparaison pertinente inscrirait les moments
homologues de trois cycles de vie en stricts
contextes historiques. Je ne peux qu’en proposer
des interférences souples et discontinues."
Extrait de l'article de Jacky
Réault dans Actualité de la
pensée grecque. Paris Le Manuscrit 2014.
[1]
Publiée en
éponyme d’entretiens
et débats
1974-1997.
Seuil 2005 est
voie royale pour
débutant
____________________________________________________________
FRANCIS FARRUGIA
PREMIERES CRITIQUES
Actualité de la Pensée
Grecque
Paris, France, 13
décembre
Bulletin de l'AISLF Janvier
2012
PREMIERES CRITIQUES
Actualité de la Pensée
Grecque
Paris, France, 13
décembre
Ce colloque était
organisé par le laboratoire
GEPECS et le CR14
Sociologie de la
connaissance de l’AISLF sous
la direction d’Antigone
Mouchtouris (Université de
Lorraine) et de Panagiotis
Christias (Université
de Chypre).
Une telle manifestation est
avant tout scientifique, il
s’agit aussi d’un acte
politique par lequel il est
rappelé que les grands
moments de l’histoire
intellectuelle européenne
ont été créés par la volonté
propre d’hommes et de
femmes. Octave Merlier par
exemple, directeur de
l’Institut Français
d’Athènes, loua en 1945 le
bateau Mataroa qui amena en
France deux cents
jeunes grecs qui fuyaient la
guerre civile. Parmi eux,
certains ont marqué la
pensée française en
participant activement aux
débats de leur époque.
Le colloque s’est déroulé
sous les auspices de
l’Europe de la culture et du
savoir. Nous avons voulu
rendu hommage à la
générosité intellectuelle de
ces
témoins passeurs de la
connaissance, soucieux de
l’esprit et de la justice.9
Le colloque a été ouvert
par
l’ambassadeur de
Grèce en France
Konstantinos Chalastanis
qui a consacré son
intervention aux
intellectuels et artistes
grecs
ayant contribué à élargir
les contacts entre
européens.
Bernard Valade,
s’attachant à définir la
figure de l’intellectuel a
dit quel a été l’apport de
ces penseurs de la deuxième
moitié du XXème siècle.
Le Vice-Recteur de
l’Université
Panteion
d’Athènes, Evangelos
Prontazas a mis
l’accent sur ces passeurs
qui facilitent la
circulation des idées «du
dehors»
pour l’avancement de
l’intelligentsia grecque «du
dedans».
Lambros
Couloubaritsis
a
consacré sa présentation à
Cornelius Castoriadis,
replacé dans les rapports
qu’il entretenait avec
l’antiquité grecque
et ses philosophes,
insistant plus
spécifiquement sur la
dimension métaphysique de sa
pensée.
Françoise Dastur, qui fut
étudiante d’Axelos, nous a
introduit à l’errance de ce
penseur, nous faisant
prendre conscience de la
dimension prophétique de ce
philosophe, notant son
héritage et son apport à la
France : il fut traducteur
d’Heidegger et l’amena à Cerisy
en 1955.
Louis Ucciani
a réveillé en nous
le
souvenir d’une
fameuse confrontation entre
Axelos et Deleuze, pourtant
amis. C’est en mai 68
qu’elle eut lieu entre le
philosophe et le sophiste en
puissance.
Antigone Mouchtouris
a développé la démarche de
Kostas Papaioannou, qui
s’était penché sur une
lecture hégélienne de
l’esthétique de l’antiquité
grecque.
Jacky Réault
est revenu sur les apports à
l’histoire du marxisme
contemporain de la pensée de
Nikos Poulantzas, peut-être
celui qui fut le plus
fébrile de tous, vivant
l’histoire du monde à
travers son propre corps.
Certains intellectuels
(et notamment Cornelius
Castoriadis également évoqué
par JR*) ont
d’une manière ou d’une autre
entretenu une relation
spéciale avec le marxisme et
avec l’antiquité grecque.
Ce dernier capital les a
empêchés de sombrer dans le
stalinisme et dans la
facilité intellectuelle.
Christias
Panagiotis a conclu
ce colloque avec
Panajotis Kondylis
qui traita du
prudent et de l’exceptionnel
dans la philosophie de la
guerre (il a écrit toute son
œuvre en allemand).
Cette journée a rendu
manifeste le fait que ces
intellectuels Grecs sont des
penseurs européens ayant su
être des passeurs, des
continuateurs de la
tradition, celle de
l’esprit. Malgré les guerres
civiles et les crises
économiques ils ont su
donner une place
prépondérante à la Cité et
construire la Cité juste
en paroles/logos.
*En italique Complément de
l'éditeur du site. Un autre
auteur a participé au livre
tandis que certaines
communications n'ont pas été
éditées.
Francis Farruggia
<francis.farrugia@wanadoo.fr>
La vivante Grèce des mythes
de Jacky Réault
Pour l’historien et
sociologue, Jacky Réault, la
passion d’amour en Eros
Eleutheros le libérateur,
attise l’ardeur grecque à
faire cité belle
et libre. Elle invente cet
adulte comptable face à elle
de la paideia du
jeune homme élu pour un
idéal politique et poïétique
d’excellence. Cette présence
même d’Eros à la fois leur
âme propre, et la
sublimation de la vie dans
la beauté et dans l’amour,
unit l’animal politique et
deux personnes inégales, le
temps d’un miracle.
Il faudra la fin de
la polis et
de longs cycles historiques
pour qu’un mutuel amour de
l’homme et de la femme,
accède en égal à telle
valorisation. Helléniste, il
offre une phénoménologie
historique des variations de
la passion de vie et des
formes d’Eros au travers des
pratiques sociales et
politiques, des idées et des
formes entre beaux-arts et
arts communs. Sa toile de
fond se résout au constat de
Castoriadis, les
mythes grecs sont simplement
vrais, et en cette
ouverture : Eros,
ce concert
si singulier de la passion,
d’amour, de la pensée, d’art
et l’âme
de la polis libre, voire de
la démocratie… est
offert à tout humain en tout
peuple, osant ensemble
Eleutheria, leur liberté.
L’éthique de la
tendresse tente d’inclure la
procréation dans la
sexualité et non la
sexualité dans la
procréation ; un devoir de
perfection est alors demandé
dans une relation
interpersonnelle. Choix
mutuel des conjoints versus
pacte des familles. Loi
morale pour Kant tendant à
l’universalité : agis
de façon à traiter
en toi et en autrui la
personne humaine comme fin
et non comme moyen.
Eros sublimé en
tendresse ? Mais où est
passé son démonisme ? Cette
double possibilité de
« l’érotisme » et de la
tendresse ! La notion
d’amour surgit-elle comme
une sublimation de la
sexualité ? Il semble que
l’humanité l’invente peu à
peu sans qu’elle devienne
une métamorphose de la
sexualité ni un avatar de la
libido.
Charles Dreyfus
Pechkoff
(Préface à Eros e
Liberté, Trois essais de
Sociologie et d'Histoire,
Paris, Le Manuscrit 2014)
Extrait
de Nantes, l'excès la ville
www.lestamp.com
Sociologique (itinéraire) à Nantes 1968-2009
Dans un article intitulé De Nicos Poulantzas à Cornelius Castoriadis,
Deux
ponctuations grecques d’un itinéraire sociologique en France (1968-2009)*,
Jacky REAULT évoque un pan
d'HISTOIRE DE LA
SOCIOLOGIE A NANTES dans les années 70-80 doublement
marquée par une pensée puissamment flanquée de
Marx et orientée par un mythe alors tant vivant et
mort, une "sociologie de la classe
ouvrière" où le réel nantais et nazairien devait
se frayer un chemin singularisé au prix de ruser
avec la profonde inflexion des canons du
fondateur.
Les deux grecs
alors invoqués par Jacky Réault, et alors par
lui seul à Nantes, et ici restitués à Mnémosyme, avaient ou ont eu, à affronter
d'homologues cheminements mais leur
réappropriation par JR jette sur leurs oeuvres un regard singulier qui n'est pas
forcément celui de leurs exégètes habituels. Se
retrouvant avec ravissement helléniste, - veine
qu'il va complètement épanouir dans son livre
Eros et Liberté, Paris Le Manuscrit
2014, avec notamment Joëlle Deniot-, à
l'encontre de la vulgate sociologique des
Héritiers, il s'inscrit dans son "Ouest" de la
prolétarisation inachevée et de la
floraison de "sujets de l'histoire"
: rien moins que la Vendée insurgée et la
classe ouvrière "autonome" (Castoriadienne
?) de la Basse-Loire des Trente Glorieuses. Un
même Eros historique, qui retrouve parmi tant
d'autres nécessaires libres esprits, celui d'un
Marx libéré de la thanatocratie stalinienne ?
* Chapitre VII, pp. 131 à 167?
in
Panagiotis Christias et Antigone Mouchtouris,
Actualité de la pensée grecque. Paris
Le Manuscrit 2014,
Pour une demi heure totalement inedite de
MUSIQUE POPULAIRE FRANçAISE
en parole SAVANTE ET LIBRE
en musique
en chanson
et en fête
Cliquez
sur l'image pour accéder au film sur Youtube
Joëlle Deniot. Edith PIAF. La voix, le geste, l'icône. de ambrosiette (Jean Luc Giraud sur une prise de vue de Léonard Delmaire