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Journées
d'études des
27 et 28
mars 2001
Comment,
dans le
rapport
social
actuel aux
institutions
de
l’entreprise,
de l’école,
de
l’assistanat,
dans le
rapport aux
institutions
du
divertissement
de masse
va-t-on
saisir
l’énergie
parfois
positive,
parfois très
noire, de
cette
autonomie
sans écho ?
Par
l’intermédiaire
d’études
récentes,
dans le
suivi de
travaux de
doctorat, on
voit se
redessiner
le maintien
critique/et
ou/
l’émergence
de ces
cultures
populaires
éclatées.
Parallèlement
aux
enquêtes, à
l’analyse de
leur
matériau,
affleurent
alors des
questionnements
d’ordre plus
épistémologique
et plus
didactique à
la fois.
Nous
prendrons
quelques
exemples :
| |
o |
Que
signifie,
en
dehors
de
toute
appréhension
muséographique,
le
recours
à la
catégorie
du
populaire ?
Quels
sont
les
enjeux
de
son
usage
dynamique
et
opératoire ? |
| |
o |
Comment
penser
le
glissement
du
populaire
à
l’ordinaire ?
Quels
sont
les
contextes
et
conséquences
d’un
tel
déplacement ?
Historiquement
la
catégorie
du
populaire
fut
toujours
tramé
de
réel
et
de
fiction.
Sous
quels
types
de
configuration ?
pour
quelle
efficace
de
l’action
collective ?
voire
même
dans
quelles
sublimations
artistiques,
littéraires,
plastiques,
socialement
et
durablement
pertinentes ? |
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o |
Comment
les
classifications
du
travail
social,
passées
de
la
désignation
caritative
des
pauvres
à
l’appellation
d’exclus,
de
précaires,
d’usagers,
de
clients,
de
bénéficiaires
s’inscrivent-elles
dans
cet
effacement
du
populaire ? |
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o |
Comment
un
objet
stigmatisé
(les
classes
populaires)
dans
le
champ
d’une
discipline
se
fait-il
objet
refoulé,
tendant
à
devenir
aussitôt
un
objet
impensable ? |
Autant de
pistes de
réflexions,
concourant à
poser en
définitive
la question
suivante :
Le populaire
est-il en
train de
devenir le
champ
aveugle de
la
sociologie ?
On voit
ainsi se
profiler un
fort enjeu :
celui de
l’examen
critique de
cet
« oubli »
multiforme.
D’autre
part, on
cerne le
problème
plus général
des limites
des
observations
et comptes
rendus
sociologiques
face aux
régulations
largement
souterraines
des
pratiques,
usages et
représentations.
Le populaire
devient,
alors, le
miroir de
cette
difficulté
des sciences
sociales à
comprendre
sous le
regard et
sous la
raison, au
delà de
l’invisibilité,
l’invisible.
Nous
proposons
pour ces
journées 5
axes
thématiques :
> Premier
axe :
Milieux
populaires :
Modes et
formes de
vie.
> Deuxième
axe :
Classes
populaires
et rapport
au travail.
>
Normalisation
des
pratiques
populaires.
>Troisième
axe :
L’expressivité
populaire :
usages,
identification,
stylisation.
> Quatrième
axe : Le
populaire et
le
sociologique.
Parallèlement
aux
enquêtes, à
l’analyse de
leur
matériau,
affleurent
alors des
questionnements
d’ordre plus
épistémologique
et plus
didactique à
la fois.
Axe 1 -
Milieux
populaires :
modes et
formes de
vie
Face au
brouillage
dont font
l’objet,
dans le
discours des
chercheurs
comme dans
les
représentations
sociales,
les
frontières
de la
catégorie du
« populaire »,
cette
dernière
reste-t-elle
pertinente
pour décrire
un ensemble
de modes et
de formes de
vie
spécifiques ?
Une
attention
particulière
sera
accordée aux
espaces
investis par
des
pratiques
identifiées
ou
identifiables
comme
populaires.
Ces
pratiques
peuvent
constituer
des
résistances
contre des
tentatives
d’imposition
d’un usage
légitime,
résistances
au caractère
proprement
politique.
Axe 2 -
Classes
populaires
et rapport
au travail
Dans la
période
récente,
tertiarisation,
féminisation
et
précarisation
de l'emploi
ont
profondément
remodelé les
formes du
travail
salarié.
Parallèlement,
l'exclusion
du salariat
par le
chômage a
transformé
la place du
travail.
Comment
caractériser,
alors, le
rapport au
travail de
celles et de
ceux qui,
toujours "en
bas" sont
aussi les
plus menacés
par ces
processus?
Peut-on
repérer des
modes de "désimplication",
ou au
contraire
des formes
nouvelles
d'engagement
( par la
formation,
par la
mobilité,
par exemple)
, et quels
en sont les
principaux
acteurs ?
Axe 3 -
Normalisation
des
pratiques
populaires
A l’égard de
ce que l’on
désigne
rapidement
et
habituellement
comme la
norme, le
populaire –
hanté par la
référence
aux classes
ayant les
plus
brutales et
les plus
précaires
conditions
d’existence
– ne se
repère-t-il
pas dans une
intime
contradiction ?
L’opaque
contrainte
sociale
n’est- elle
pas vécue,
par les
classes
populaires,
dans
l’indécidable
entre
violence
dominatrice
et besoin
d’une
pacifiante
socialisation ?
En effet
leurs
pratiques
oscillent
entre
indulgence
face à la
transgression
de l’un des
leurs et
mobilisations
conservatoires
sur les
minimaux de
la survie
ménagère,
vicinale
nationale.
De nouveaux
normalisateurs
prompts à
plaquer les
étiquettes
de pauvreté
et
d’exclusion
sur la
violence de
l’inemployabilité
ne
traitent-ils
pas ces
fondamentaux
par le
mépris,
opposant à
l’archaïque,
leur moderne,
à la logique
du
territoire,
celle des
réseaux hors
sol.
Dans ce
contexte,
normaliser
n’est-ce pas
d’abord
disqualifier ?
Le peuple ne
serait-il
que
populiste,
et ses
formes de
vie
seulement
familialistes,
patriarcales,
immobiles ?
Cette
tendance à
la
disqualification
du populaire
ne
s’indique-t-elle
pas à
travers de
nombreux
passages à
l’acte :
mise au pas
écologiste
du rural,
diabolisation
de la chasse, ethnicisation
des
banlieues,
développement
d’un
sous-monde de
institutionnel
de
l’insertion.
Axe 4 –
Expressivité
populaire
entre usages
et
stylisations
Invention de
coopération,
d’usages et
d’objets
techniciens,
développement
renouvelé
d’actions
résistantes
sur les
terrains de
l’entreprise,
de
l’habitat,
créativité
dans les
manifestations
collectives
de la grève
ou de la
fête,
production
symbolique
riche quant
aux
langages,
aux
anecdotes,
aux visions
réalistes,
aux sagesses
obliques,
ironiques
tendant à
s’adapter
aux mondes
proches et
lointains :
de
nombreuses
entreprises
ethno-historiennes,
ethno-sociologiques
ont dégagé,
sous divers
angles
monographiques,
ces lignes
force d’une
expressivité
populaire
plurielle.
Elles en
constituent
une sorte de
grammaire
classique.
Cependant
ces traits,
que
dessinaient
surtout une
culture
ouvrière
affirmée
d’hommes
salariés
stables, ne
peuvent
être,
aujourd’hui,
repris avec
autant
d’assurance.
En raison du
repli
structurel
de
l’expression
ouvrière, en
raison d’une
standardisation
de masse de
la culture,
en raison de
l’arrivée de
nouvelles
figures d’un
populaire
plus
paupérisé,
plus
féminin,
plus
métissé,
moins
« affilié »…
qu’en est-il
de ces
« jeux », de
ces
« possibles »
d’une
expressivité
toujours
autonome en
ses cultures
d’identification,
de
stylisation ?
Comment le
rapport à
l’autre, le
rapport à
soi, l’accès
à des
dignités de
vie
trouvent-il
à se
réajuster au
présent ?
Axe 5 - Le
populaire et
le
sociologue
Le savant et
le populaire
(Claude
Grignon,
Jean-Claude
Passeron,
1989) marque
une date
dans la
théorisation
des métiers
populaires.
Depuis lors
l’enfouissement
sociologique
du populaire
– classes et
cultures,
passé et
présent,
enquêtes
empiriques
neuves,
internationalisation
dans le
cadre de
l’Etat-Nation,
de la
massification,
la
prolétarisation,
la
reprolétarisation
et
déprolétarisation-
semble avoir
recouvert
cet objet
alors, et
naguère, si
sociologisé
de ces
cendres
funèbres. Il
importe de
saisir à
nouveau ces
questionnements
pour
examiner
comment
entre
constantes
et
mutations,
le populaire
cependant,
vit sous le
sociologique.
Lisez aussi
de Jacky
Réault
in extenso,
l'application
à une vaste
étude
exhaustive
du
territoire
française de
sa
problématique
du
Populaire.
Nicolas et
Ségolène ou
le mystère
de la Dame
de Vix,
Une analyse
en
profondeur
spatiale
historique
et
statistique
des socles
sociétaux et
anthropologiques,
des degrés
et formes de
prolétarisation
qui rendent
compte des
votes
présidentiels
et notamment
populaires
et ouvriers.
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