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- Le genre et l'effroi d'après Judith B. par J-A DENIOT

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La Normalité, 8° Eté du Lestamp jeudi 27 vendredi 28 samedi 29  juin 2013 Nantes

 
 

Eté du Lestamp 2012, Des hommes des femmes Inerties et métamorphoses anthropologiques

 
J Deniot M Petit-Choubrac J Réault L Danchin, 8 mars 2013 Galerie Atelier-Expo Nantes

Sociologie Nantes

Joëlle Deniot Professeur de sociologie à l'Université de Nantes - Habiter-Pips,  EA 4287 - Université de Picardie Jules Verne - Amiens Membre nommée du CNU Affiche de Joëlle Deniot copyright Lestamp-Edition 2009

Sciences sociales et humanités Joëlle Deniot et Jacky Réault : colloque l'Eté du Lestamp avec HABITER-PIPS Université de Picardie Jules Verne.
Université de Picardie Jules Verne- LESTAMP, Amiens H-P Itinétaires de recherche à l'initiative de Jacky Réault
Joëlle Deniot et Jacky Réault Etats d'arts Affiche de Joëlle Deniot copyright Lestamp--Edition 2008

Joëlle Deniot Jacky Réault 2006 Invention de l'Eté du Lestamp devenu Colloque du Lieu commun des sciences sociales

 

 
 
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Université de Nantes Sociologi eJ Deniot J Réault  CDrom The societies of the globalization Paris LCA 2007

Nantes sociologie

Pour un écosystème réel et virtuel des social scientists  et des sites ouverts à un lieu commun des sciences sociales et à la multiréférentialité

Revues en lignes,

-Pour un lieu commun des sciences sociales

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-Mycelium (Jean-Luc Giraud, Laurent Danchin=, Cliquer pour découvrir les nouveautés de septembre 2012

-Interrogations

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Cliquez sur l'image pour accéder au film sur Youtube Joëlle Deniot. Edith PIAF. La voix, le geste, l'icône. de ambrosiette (Jean Luc Giraud sur une prise de vue de Léonard Delmaire Galerie Delta Paris 7 09 2012 J A Deniot M Petit-Choubrac,J Réault  L Danchin, J L Giraudtous édités au  Lelivredart

 


Colloque International

La normalité

une réinterrogation

Vous avez dit normal ?

Comme c'est normal !

8° Eté du LESTAMP

 à Nantes

27, 28, 29 JUIN 2013

Nantes Amphithéâtre Jules Vallès,

Espace Jacques Demy

Tous les résumés des communications sont disponibles dans ce fichier.

 

Un tiré à part de la communication de J-A DENIOT a été pré-édité sous l'intitulé,

 

La Normalité.

Le genre et l'effroi d'après Judith B.

 

 

Ange du jour ange de la nuit Photo Jacky Réault copyright

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L'ange du jour tenant le soleil l'ange de la nuit tenant la lune.

Tympan du portail royal de la Cathédrale Saint-André de Bordeaux,

(Photo J Réault sept.2013, copyright)

 

Le genre et l'effroi d'après Judith Butler. J A DENIOT 2014

 

 

Judith Butler est devenue l’intellectuelle emblématique, planétaire d’un mouvement - autoproclamé progressiste* - d’inversion anthropologique des repères de la sexuation qui sont au cœur des débats politiques et sociétaux actuels. Cette universitaire de Berkeley nourrie de pragmatique Austinienne, de philosophie analytique, nourrie de Foucault, de Derrida, de Lacan, accessoirement d’Althusser, de Lévinas etc …s’est imposée dans les sciences sociales et notamment dans la sociologie pourtant si hostile à la philosophie. Succès troublant qui conduit Joëlle Deniot à se confronter aux théories de cette pensée hégémonique dont les trois idées centrales consistent à affirmer que le genre est une performance, que le sexe est un effet de contrainte réitérée du pouvoir, que la résistance à la norme toujours despotique s’éprouve dans la parodie du travestissement par exemple. A la dictature hétérosexuelle et binaire des corps, opposons une multiplicité d’identités de genre librement anomique.

 

L‘enquête critique de Joëlle Deniot se centre sur quelques topoï Butlériens issus de ce post-féminisme queer visant rien moins qu’un décentrage de tout idéal régulateur de l’humain. Après l’investigation plus philosophique sur la logique et les paralogismes de sa démonstration rusant avec la nature, le corps, l’identité, le symbolique se posera la question sociologique plus restrictive de la réception de ses thèses qui est passée en quelques années, en France notamment, de la résistance affirmée des psychanalystes, des anthropologues à un mimétisme grandissant étendu à toutes les sphères des sciences sociales._______________________________________

* Lire la remarquable critique de Jean-Marie Brohm, dans le vigoureux et jubilatoire essai de Claude Javeau, Des impostures sociologiques, dont il a écrit la postface. Le Bord de l'eau Lormont 2014, sur une sociologie de la sexualité, devenant brevet obligé de progressisme branché et assisté. pp.142-143

 

_______________________________________

Colloque

La normalité

 

 

 

LA NORMALITÉ - UNE RÉ-INTERROGATION

8° ÉTÉ DU LESTAMP NANTES 2013

 

Un essai de bilan sinon de vaine synthèse

 

Chères chers collègues et amis,

Il nous a bien fallu le week-end pour éponger la si grande mobilisation d'énergie puisée sur nos forces qui accompagne chaque année, et chaque année toujours plus, la tenue d'un colloque à forte visibilité nationale voire, soyons fous, internationale[1], avec des moyens si modestes, entre le coup par coup des textes à porter par impossibilité absolue des auteurs et le stress de trois plus ou moins définitives défections sèches ce qui reste honorable sur 21 inscrits, l'intensité des échanges et le souci du bien être de tous et la prestation de sa propre communication. Rien ne serait possible sans la passion d’un tout petit nombre, la fidélité des affiliés, et le bel engagement sans défaillance des jeunes chercheurs quasi tous communicants, qui ne nous marchandent pas leurs contributions toutes précieuses, à l’organisation.

Qui pourrait après ces journées avancer que l'heuristique de la normalité est devenue obsolète sous prétexte qu’elle serait  inaudible, dépassée, voire réactionnaire, ce devenu joyeux vocable à plaisanterie. ?[2]

Raisonnons d’abord en extension 

 Dans quel colloque aurait-on pu voir évoquer sans fard, entre deux interventions venues d'outre-Méditarranée, d'autres inscrites dans l'Iran ancien et l'Afrique noire contemporaine ou le New-York des années 1910, la vulnérabilisation[3] des malades à l'hôpital (de Nantes) où les procédures évaluées et contrôlées remplacent le soin singulier, (M F Beau), l'exploitation du handicap (A S Castelot), l’aporie du rapport Etat laïc et Islam en France (M. Borghée), le divorce judiciaire instrumenté et la cruauté induite entre hommes et femmes (P. Cam), la vitalité du sacré chez nos très contemporains d'Afrique (K Bouanane), la cruauté sociale de la gestion de personnels dans l'Université (G Dehier), voire la perversité à l'égard de carrières étudiantes (A Baczkowski), les "situations paradoxales" qu'engendre dans l'école le jeu chaotique de normes inverses (M Chatelier) et la privatisation rampante de l'enseignement par les enseignant mêmes et pas seulement d’outre Méditerranée (A Benamar, Algérie), la vidéosurveillance en injonction paradoxale banalisée des principes démocratiques (D. Pécaud), la volonté d'ignorance (anormalité normale ?) de la corruption (B Lefebvre), l'antihumanisme sous l'obsession de la souffrance animale (O Benedetto), le laminage des normalités contradictoires derrière les grands mots environnement, développement durable (F. Marchal), l’idéologie du genre comme rationalisation d'un ethnocentrisme lesbien sur fond différentialiste américain mondialisé (J Deniot) et la Manifpourtous interrogée comme nouveau mouvement social de résistance anthropologique (J Réault) au regard de l'antécédence des fondamentaux du Livre des rois iranien (J Schovanec) ou de la perversion de la normativité néolibérale (E Diet). Sur ce fond convergent de malaise dans la normalité, on peut se demander si l'enfant sans qualité préfiguré par le Little Nemo de Mac Cay, au début du siècle dernier (B Tellez), n'annonce pas l'encore indicible autant qu'il énonce la liberté d'un imaginaire onirique encore protégé des polices de la pensée et des filiations bouchères[4] qui assiègent nos vies[5].

Cette liste des propos et des noms serait évidemment injuste sans l’évocation de l’exceptionnelle implication des publics loin d’être bornés aux communicants ou aux fidèles du Lestamp. Comment ne pas faire une mention spéciale pour la présence active sur toute la durée de Roland Bernerd, sociologue en free land qui logiquement est venu éprouver cette espèce rare, un laboratoire alternatif[6].

D’une normalité tacite en compétence des sujets communicants

Peut-on post festum, en revenir à une définition en compréhension et donner réponse à cette question très explicitée dans les débats et effectivement transversale à toutes les interventions ? : Quelle(s) définition(s) positive (s) simples de la normalité aurions nous dû[7] expliciter qui fut plus pertinente que l’implicite des trois interventions qui eurent l’audace d’en rappeler les sources anthropologiques, le mythe, le sacré, l’imaginaire de l’enfant normal que les adultes chanceux ne tuent jamais[8], et les quinze autres interventions dont l’exposé sans fard d’une violence réelle anormale … dessinait en pointillés sous protection incarnée de leur intimité (opacité) subjective, leur croyance passionnée en un monde référent possible comme normalement humain. Nous sommes bien dans la forme comparative si chère aux pères fondateurs des SS, mais à l’inverse du relativisme, puisque cette implicite convergence exprime en nos personnes singulières même, des universaux prouvés par le lieu commun, sur trois jours éprouvés, de nos paroles.

Le premier apport fondamental de notre colloque était donc inscrit dans son programme qui n’avait d’autre origine que l’engagement séparé de 18 sujets, ces hors la loi de la sociologie, et qui devenu performance spontanée de paroles authentiques à pris valeur probatoire expérimentale. Il nous dit, dans « nos sociétés de la mondialisation », ou la norme transmise explose entre déconstruction nihiliste et mise en double bind de son inversion cynique, c’est par le négatif que l’irréductible devoir être et la normativité de la précaire humanisation, est désormais principalement lisible. Et nous avons tous réagi spontanément par le devoir scientifique autant que moral de dire la transgression l’anormalité la pathologie, la barbarie, -chacun dira comme il préfère- à propos de chaque propos.

Ajoutons, dans le fil des fondamentaux du Lestamp, qu’a contrario de cette terrifiante obligation de la ridiculement affirmée « sociologie comme science », le savoir sociologique de la normalité, ne peut advenir qu’autant que les sociologues restent immergés dans le sens et dans le monde commun. C’est précisément parce qu’ils sont prisonniers, que nous sommes prisonniers de cette double injonction, que nous n’avons pu et que nous n’avons voulu expliciter et définir notre connaissance de la normalité, puisque nous la puisons dans notre expérience (autre interdit sociologiste) normale d’adulte libre, pour autant que nous réussissions à être, - ce qui reste une rareté pour le Georges Devereux des Essais d’ethnopsychiatrie…, une des références les plus communément invoquées.

Normalités Institutions Familles La Normalité, 8° Eté du Lestamp jeudi 27 vendredi 28 samedi 29  juin 2013 Nantes Le retour du délire totalitaire

 De nombreuses autres transversalités, pourraient être explicitées mais chacun butine dans un colloque selon son type de miel. Je n’échappe pas ici à la règle. Comment pourrais-je ne pas souligner au sein même de ces institutions, qui sont la forme même, après la famille, de la normalisation normale (versus la normalisation totalitaire qui resurgit quand l’Etat, institution des institutions, n’est plus garant de leur raison[9]), la convergence vers les institutions scolaires, une convergence bien sombre d’ailleurs. Le religieux et le mythico religieux n’ont malgré, l’injonction des croyants, idéologues ou sociologues, d’une sécularisation achevable, pas été oubliés de front ou transversalement, ainsi que le droit voire le judiciaire, qui seuls ont cristallisé le marqueur durkheimien plus général de la sanction, en lien au travail, et plus encore au divorce et aux rapports sociaux de sexe, non nommés.

On pourrait en première analyse remarquer et regretter la faible part laissée à une approche frontale de la famille au moment même où le retour du délire totalitaire se coulant dans les nouvelles violences du performatif d’Etat, prétend éradiquer[10] comme jamais cela ne fut autant affirmé[11], sa fonction de transmission, matrice première de l’humanisation sous l’égide de l’inceste et de la dialectique du tiers sociétal.[12] Transversale et fonctionnalisée dans les communications sur l’école, elle n’apparaitrait que via son dépeçage (avec le propos sur le divorce, ou par la haine adolescente tordue (queer) suscitée chez Judith B. ou par l’impuissance où la laisse la tyrannie sans sujet d’un Hôpital où rode l’euthanasie), si elle n’était aux deux bouts historiques des propos, au fil des millénaires le présupposé encore stable de la normalité imaginairement pleine et socialement vide de Little Nemo, et au moment actuel, exposé comme littéralement sidérant d’inversion, comme revendication d’un mouvement social de résistance d’une normalité familiale universelle, disqualifié par le mensonge d’Etat et de media adossés à l’évolutionnisme du rien que martèle le sociologisme.

Des corps d’hommes et de femmes et de leurs dénis

Cependant c’est encore dans l’en-deçà et l’au-delà de la famille, pour autant qu’elle continue à engendrer des adultes normaux (névrosés et critiques[13]) singuliers et singularisés, que je dégagerai, au socle même de la normalité, comme concept qu’est la vie comme condition première de l’existence humaine, une transversale mais aussi frontale interrogation sur la normalité du corps et sa double incarnation socialisée entre naissance maladie et mort d’une part, reproduction d’autre part, force de travail (en l’occurrence handicapée), chosification et asservissement enfin. L’intense exégèse savante de Judith B. est certes l’urgence d’un moment politico-sociétal, mais elle fournit les linéaments pour étudier l’ancrage des théories, si intellectualisées qu’elles se présentent dans l’objectivisme le plus aliéné à la corporéité brute en quête d’adaptation identitaire absolue.

De la France de l’Algérie du Nigeria, de l’Europe et/ou des sociétés néolibérales

Je resterai sobre sur ce que nous avions effectivement annoncé comme le propos sociétal, et qui fut aussi plus transversal que seulement chapitré le samedi. Ce sont plutôt les civilisationistes via les langues, les historiens et les chercheurs du corpus et des anthropologies freudiennes, qui osent, les propos qui semblent au sociologue de l’objet très construit d’une trop large définition, à ceci près que généralement une ombre de sociologie politique ou des mouvements sociaux enserre normalement leurs propos. La question à ce niveau dans un colloque sur la normalité devient fatalement celle qu’explicitait Bruno Bettelheim mais que reprenait aussi le Lévi-Strauss de la si profonde Préface à Mauss, celle de la possibilité d’une société malade voire folle, dans laquelle l’adaptation n’est pas normalité mais participation au désordre normalisant (Devereux), c'est-à-dire à la folie. Dans une telle problématique interrogeant un moment historique contemporain ou ultra contemporain, la prise de risque est totale ou le propos n’est pas. Entre l’acédie d’une normativité perverse et une normalité que prétend dissoudre un Etat revenu au sens de l’histoire. Le colloque a offert les cadres d’un débat inachevable mais il ne pourra être dit qu’ainsi le parcours de la normalité n’ait pas été largement quoique inégalement couvert. La communication qui nous a parlé avec enthousiasme et ironie de cadres mythiques stricts de l’Iran ancien pourrait passer pour une prudente esquive si la prise en compte des structures mythiques n’était pas en soi un pied de nez au positivisme sécularisateur. Little Nemo c’est aussi l’Amérique urbaine passée ou durable mais au pouvoir heuristique intact. Peut-être la seule prudence est-elle à chercher dans l’exposé relativiste et comparatif, le plus sociologique peut-être, de la corruption en Europe, sauf à radicaliser le propos sur la volonté d’ignorance retrouvant le pessimisme radical de la servitude volontaire. Mais l’auteur acquiescerait-il à ce retour à l’anthropologie lourde.

Recherches normalisées[14] et recherches libres

Je serais enfin spécialement injuste et sourd, (je le suis de toute façon), si je ne lisais pas dans nos travaux, plus encourageant que ces constats de dérélictions que nolentes volentes nous avons, nous les quinze ou seize « critiques » énumérés, une tonalité spécifique des jeunes chercheurs, - j’ose avec fierté, préciser, des jeunes chercheurs du Lestamp. Indépendamment de la totale singularité et liberté de leur propos, qui ne les différencie pas des autres intervenants, mais certainement de leurs congénères des laboratoires normaux du contrôle idéologique, une réflexion tant politique qu’épistémologique court au travers de leurs expériences diverses. Comment chercher penser et écrire librement au sein des demandes sociales verrouillées et des novlangs de plus en plus sanctionnées ? Aucun n’est en risque d’oublier le feu de cette question qui soucie si peu les social scientists en quête des marqueurs de carrière et de commandes politiques juteuses. Nathanaël je t’enseignerai la ferveur ? Ils n’ont pour cela pas besoin de maîtres et pourraient le cas échéant nous rappeler à la rigueur. Parmi les singularités de leurs propos, sur fond d’un monde universitaire du numerus clausus d’affiliation, sous protection de parrains garants de leur conformité, je noterai leur spécificité, sémiologique, pour l’un, sémantique et sociétale pour deux autres, et s’essayant à l’anthropologie freudienne pour le quatrième, belle convergence en un temps ou la transcendance de la langue comme la pérennité de la langue « maternelle » pourrait être menacés par l’idiome de la fourmilière globish, menaçant à la fois la sociodiversité et la capacité à faire sens. A la pente durkheimienne qui nous porte quasi tous vers les institutions ou l’Etat, et au tropisme paresseux qui nous fait rechercher l’objet préconstruit réel qu’est l’institution ou le traité théorique, aucun n’a cédé. Belle audace.

 

Ultimes réflexions tout aussi réfutables

 

Au total, et comparativement, nos travaux ont été exceptionnellement riches et denses dans le fil certes des huit Etés du Lestamp à juste titre réputés pour la totale liberté de problématiques et d'échange avec leur rançon d'investissement affectif fort et de débats parfois chauds.

Oserais-je avancer que cet embrasement créatif ne le fut peut-être pas autant que le méritaient les risques pris par beaucoup d’engagements bravant les novlangs et pouvant heurter légitimement et heuristiquement les auditeurs, c'est-à-dire à chaque fois chacun (e ) de nous. Concernant tant de mutations partielles, scandaleuses ou terrifiantes de notre monde, la liberté totale du communicant, convaincu que s'il ne parle pas au niveau du péril, les pierres hurleront[15], est un risque fort pour lui-même sinon pour le collectif qui le lui rend possible. Comparativement aux colloques routinisés et contrôlés des sciences sociales ligotées dans l’institution, nos Etés permettent cette parrhesia qui tend désormais à être réprimée par l'Etat lui-même, sollicitant la délation des « associations », comme elle le fut, annonçant la mort de la polis libre dans l'Athènes de -404. Oserais-je suggérer qu'un tel privilège si menacé[16] donné aux communicants, impliquerait peut-être davantage la prise de risque également frontale de contradicteurs (à chaque fois chacun de nous) qui acceptent de formuler au niveau même (dans tous les sens du terme) de l'affirmation, leur contradiction devenant elle-même réfutable et ceci sans limite que celle du lien impératif entre liberté-vérité. Seul ce lien impératif catégorique de l’intellectuel mais plus humainement lieu commun de notre jubilation peut affronter la post société de l’euthanasie des limites, qui pourrait ne savoir que trop tard et sans même pouvoir invoquer la sublimation secondaire de l’enfant spartiate, qu'elle se dévore elle-même le ventre.

 

Remerciements..

 

J'ai désormais tout loisir au nom de Joëlle et de moi-même et du Lestamp de vous remercier pour vos présences, pour votre travail, - un colloque sans communication faible ce n’est pas si fréquent-, pour vos messages d'encouragement et de solidarité.

C'est avec grand intérêt que nous enregistrerons vos possibles disponibilités pour d'autres entreprises.

Et pour le moment on vous souhaite un été véritable qui serait si bienvenu et d'heureuses vacances et de belles pensées.

 

Jacky Réault Joëlle Deniot

 

..et calendrier de publication

 

Nous allons probablement décider de consacrer toute l'année, juin à juin, à rattraper précisément notre retard à édition, faute de temps et désormais de moyens propres, nous devrons pour ce faire très probablement faire appel à souscription, mais la qualité de nos cahiers édités constitue le gage d’un contrat loyal. Quatre seulement de nos colloques sont édités sur 9 dont un en ligne. Un cinquième, L’Odyssée du sujet dans les sciences sociales, verra le jour cet été. Le module de nos ouvrages ne pouvant pas être dilaté l'espace disponible varie avec le nombre et le volume des textes et il nous faut faire le bilan de l'éditabilité des différentes communications après le souvent rude moment de la collecte. Aussi nous vous proposons le délai, disons au pire, du premier septembre pour nous envoyer vos textes, et en tout cas le nombre de pages maximum[17] que vous comptez écrire ; nous pouvons ainsi offrir éventuellement plus d’aisance à ceux qui demandent un peu plus d’espace. La totalité des textes devra être fournie pour le 1° novembre pour que nous tentions une édition au plus près de la crise sociétale que nous traversons, et peut-être soumettre à éditeur, plus large que nos cahiers.

_____________________________

[1] Il suffit de faire sur Google Colloque sociologie 2013  ou Sociologie normalité pour le voir d’abord par l’image de l’affiche, voire les sites. Ou Sociologie Nantes avec ou sans Colloque et ou 2013. Notre invitée oranaise nous a fait part de la notoriété du Lestamp en Algérie.

[2] C’est pourtant ce qui est sans fin asséné par les classes parlantes de l’hédono-individualisme absolu des rentiers financiers politiques et médiatiques de Mai 68 ou par le sociologisme qui étaie par cet évolutionnisme de chien crevé du monde tel qu’il advient, la légitimité d’un nihilisme triomphant. Au premier rang revendiqué par le Quotidien Vespéral des Marchés, dans sa face même pas cachée.

[3] Où nombre d’auditeurs, dont nous-même, ont décrypté leurs expériences de l’euthanasie hospitalière sans phrase, encore insidieusement promue à faire loi par le même QVM du 2/7/13. « J’ai aidé ma mère à mourir ».

[4] Pierre Legendre

[5] Par suite d’un accident de communication nous n’avons reçu ni lu la communication d’Yves Gérin, empêché à Amiens, son texte sur le paradoxe d’un lien social, filial, sexué, sera soumis à édition. Si Antigone Mouchtouris, écartelée par une fin d’année aux devoirs multiples, nous en propose un il aura sa place naturelle. Quant à Claude Javeau il s’est déclaré dans une ferme impossibilité.

[6] Sur la suggestion de Josef Shovanec. R B a fait 700 kilomètres pour participer à nos travaux et a donné in fine, son adhésion au Lestamp.

[7] et aurions pu, tous plus ou moins enseignant et aptes à aligner Durkheim, Merton, Levi-Strauss, Devereux et autres Canguilhem, Bastide ouAristote…

[8] Josef Schovanec, Kahina Bouanane, Benoît Tellez. Cf. S Leclaire, On tue un enfant et le Fripon divin des Jungiens.

[9] Pierre Legendre, dans toute son œuvre dont le superbe La Balafre. Mille et une nuits.

[10] le critère absolu du totalitarisme, selon Hannah Arendt.

[11] Sauf radicalement dans le Kampuchea démocratique. Le nazisme n’a pas eu le temps et le stalinisme a engendré ses anticorps, à l’épreuve de réalité de l’invasion hitlérienne qui lui fit passer compromis avec l’église (orthodoxe), l’autre garant avant l’Etat. Cela sauva la Russie, le monde et lui donna 50 ans de survie.

[12] La réintroduction du sujet dans les sciences sociales fut la cible de notre Eté de 2010, éditée cet Eté 2013. Deux  des communications polarisées, un retraité et un doctorant, portent sur des itinéraires.

[13] selon Dany Robert Dufour, L’art de réduire les têtes

[14] Ici dans le sens de la normalisation tchèque de 1968

[15] Habacuc 2 1 14, et Mathieu. C’est aussi le titre du premier livre qui dit le génocide cambodgien.  

[16] qui ne durera qu'autant que le dernier d’entre nous aura la force de revendiquer la solitude institutionnelle d’un Lestamp alternatif

[17] 12 à 15 pages est le module idéal. la vingtaine de pages est un maximum, de Times new roman 10 pour le texte, 9 pour les notes. Pour les choix de la charte graphique, nous vous adresserons des modèles et normes en juillet. La bibliographie seule commence par le Nom tout en majuscule, suivi du prénom normal… dans les notes de bas de page les noms propres sont normaux (majuscule initiale et minuscules). La présentation des références se coule dans les règles communes. A relecture nous pouvons abréger la partie formelle des formulations.

 

 

MODALITES DE NORMALITE

 

 

voeux.du.lestamp.2017.la.beaute.survit.a.la.sociologie.

La Dame à l'hermine, huile sur bois de Léonard de Vinci, 1489-1490  

- Crédits photo : Wikimedia Commons -Atelier LESTAMP (J.R.)



Pour lire un article exclusif de Yves Gérin sur ce site cliquer sur la couverture de sa thèse.

SOUFFRANCE ET PSYCHOSE

Psychopathologie sociale clinique
Yves Gerin
Études Psychanalytiques
PSYCHANALYSE, PSYCHIATRIE, PSYCHOLOGIE


La psychose est relue comme rupture psycho-sociale, ce qui permet une théorisation articulant la psychose du côté de la désocialisation, la théorie de l'affect étant sollicitée comme pont. Cette dynamique de l'interrogation débouche sur un examen des significations socio-idéologiques et des signifiants collectifs sur le refoulement psycho-social de la souffrance.


ISBN : 2-7384-5916-1 • 1997 • 368 pages
EAN13 : 9782738459169
EAN PDF : 9782296350441

 

 

 

 

these.y.gerin.4.de.couverture.

 

 

Thèse de doctorat de Yves Gérin :

 

 

 

 


La Normalité

La Normalité, 8° Eté du Lestamp jeudi 27 vendredi 28 samedi 29  juin 2013 Nantes

 

 

La normalité Une ré-interrogation

 

Jeudi 27 Juin 2013

-Accueil, 13 h 30

-Ouverture 13 h 45

Institutions Représentations ?

13 h 50, 14 h 10, Aïcha Benamar, Sociologie, CRASC, Université d’Oran

Les cours particuliers : de la norme scolaire à la norme sociale

14 h 10, 14 h 30, Marc Chatellier, Sciences de l’éducation, CREN, Université de Nantes.

Normalité à l’Ecole : de la psychométrie instituée à la loi Handicap et quelques paradoxes

14 h 30 h 14 h 50, Maryam Borghée, Sociologue, EPHE EHESS, Paris

Une laïcité dogmatique. Lorsque les appareils d’Etat statuent sur les normes islamiques (Texte lu après impossibilité annoncée de présence)

14 h 50, 15 h 20, Discussion - 15 h 20, 15 h 30, Interlude

15 h 30, 15 h 50, Gérard Dehier, Sociologie, Université d’Angers

« Moto perpetuo » ou de l'identité : la normalité impossible

15 h 50, 16 h 10, Josef Shovanec, Philosophie, Langues Civilisations orientales, Inalco Paris.

Comment peut-on être un anormal en Perse ? Zal, Zahak, Rostam et le Livre des Rois

16 h 10, 16 h 30, Kahina Bouanane, Littérature francophone et comparée, Université d’Oran

La (re) construction des représentations de la normalité dans Les Interprètes de Wole Soyinka

16 h 30, 17 h, Discussion

Vendredi 28 Juin 2013 matin

-Accueil, 9 h

-Ouverture, régulation de la journée 9 h 10

 

Regards épistémologiques

9 h 15, 9 h 35, Claude Javeau, Sociologie, Université Libre de Bruxelles.

Anormalité et hors normes ; de la normalité à la normativité (Communication annulée pour cause d'accident familial)

9 h 35, 9 h 55, Bruno Lefebvre, Socio-Anthropologie, Université de Nantes

La normalité : "la volonté d'ignorance"

9 h 55, 10 h 15, Antoine Baczkowski, Sociologie, Université de Toulouse Le Mirail EHESS

Le parcours du doctorant. Du désir de liberté au sens du réel : jouissance, compétition, utilité

10 h 15, 10 h 45, Discussion - 10 h 45, 10 h 55, Interlude

10 h 55, 11 h 15, Emmanuel Diet, Philosophie, Psychanalyse, Université de Lyon II

L’acédie, syndrome ethnique de la normativité perverse du néolibéralisme

11 h 15, 11 h 30, Anne-Sandrine Castelot, Sociologie, consultante, Université de Nantes

Le vivier du handicap

11h 30, 11h 50, Discussion

11 heures 50 14 heures 30

Déjeuner offert par le Lestamp à ses invités au Restaurant La Tour de Chine, à quelques centaines de mètres au N-E..

Vendredi 28 Juin 2013 après-midi

Raisons et Chaos

14 h 30, 14 h 50, Yves Gérin, Psychologue clinicien, Amiens.

Stigmatisation, normalité et violence sexuelle

 14 h 50, 15 h 10, Pierre Cam, Droit, Sociologie, Université de Nantes

« Primum non nocere »

15 h 10, 15 h 30, Fabrice Marchal, Sociologie, Université de Nantes

Feuilles de route: rencontres avec le devoir-être

15 h 50, 16 h 20, Discussion - 16 h 20, 16 h 30, Interlude

16 h 30, 16 h 50, Antigone Mouchtouris, Sociologie, Université de Metz

Régression / normalité : Lecture sociologique du rôle de Dionysos dans la pensée grecque (Annulé)

16 h 50, 17 h 10, Benoît Tellez, Sociologie, Université François Rabelais de Tours

Little Nemo ou le palimpseste de l’enfant sans qualité

17 h 10, 17 h 30, Joëlle Deniot, Socio-anthropologie, Université de Nantes

Le genre et l’effroi d’après Judith B.

17 h 30, 17 h 50 Discussion - 17 h 50, Discussion générale et clôture de la journée

Samedi 29 Juin 2013 matinée et clôture

-Accueil, 9 h 

-Ouverture, régulation de la matinée 9 h 15

Logiques sociétales

9 h 15, 9 h 35, Dominique Pécaud, Sociologie, Centre François Viète, Université de Nantes (Communication remplacée par la lecture d'un texte déjà communiqué en l'absence pour raison de santé de DP)

Vidéosurveillance et normalité technique

9 h 35, 9 h 55, Marie-France Beau, Sciences de l’éducation, Cadre de santé du CHU Nantes

La fabrique du vulnérable

 10 h 15, 10 h 55, Discussion - 10 h 45 - 10 h 55, Interlude

10 h 55, 11h 15, Olivier Benedetto, sociologie, Université de Nantes

Chasse, pêche, nature : la « normalité » aux prises avec un antihumanisme montant

11h 15, 11h35, Jacky Réault, Histoire, Sociologie, Université de Nantes

La normalité est-elle soluble dans le sens de l'histoire ? France 2013 Entre « coup de société » et Malaise dans la normalisation.

11 h 35, 11 h 55 - Discussion – 12 heures Synthèse et Clôture du colloque 12h 30

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A NORMALITÉ - UNE RÉ-INTERROGATION

8° ÉTÉ DU LESTAMP NANTES 2013

RAPPEL A COMMUNIQUER

Appel à communiquer

 

8° Eté du LESTAMP* 27, 28, 29 JUIN 2013

Nantes Espace Jacques Demy

 

La Normalité

  Une ré - interrogation ?

 

Vous avez dit normal ? Comme c’est normal !

 

  La Normalité, 8° Eté du Lestamp jeudi 27 vendredi 28 samedi 29  juin 2013 Nantes

 

Résumé

Un slogan au journal de TF1 fait de normal le mot élu de l’année 2012 sur les scènes mêmes qui l’en avaient banni. Si la vie normale est l’aspiration de ceux, toujours plus nombreux qu’elle fuit, l’idée d’une normalité des désirs, comportements, idéaux, est étrangère au discours admis, une faute de goût. Que signifie ce décalage et par quelles idéologies l’anormalité se fait norme, la conformité, normalité ? Que disent encore, - la sociologie hantée par les valeurs et l’évaluation, du tranchant statistique pour dire l’anormal et le normal, sinon la crise, - l’ethnologie si la normalité de l’autre mue en relativisme mondain, -les dites sciences du relativisme absolu du « construit social » courant à la normalisation d’Etat en tout « genre »? A l’abrupt de la normalité s’éprouvent, l’aporie du no limit en lien aux oligarchies séparées du commun, la tyrannie d’un empire du bien fin de l’histoire en la mondialisation. Une clé généraliste pour les social scientists, philosophes, juristes que cet appel mène à Nantes 27, 28 29 juin 2013. (Proposition de com. – moins de 1000 signes avant le 3 juin, à joelle.deniot@wanadoo.fr et jacky.reault@wanadoo.fr)

*Laboratoire d’Etude Sociologiques des Transformations et Acculturations des Milieux Populaires

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Un slogan politique lancé sur le plateau du journal de 20 heures de TF1 en mai 2011 porta le thème du normal sur le devant de la scène ; les commentaires fleurirent[1] et le terme devint aux dires des sondages publiés dans la presse quotidienne[2], l’un des douze mots les plus plébiscités durant l’année 2012 …

Norme, normalisation, normativité, normalité, anomie, pathologie : ces notions voisines et pourtant bien distinctes ont polémiquement traversé la philosophie morale (attractivité du bien), le droit (légalité de la norme), la sociologie (naturalité de la contrainte) dès sa fondation durkheimienne, puis la biologie (pouvoir normatif de l’organisme, de sa survie[3]) et la psychanalyse (prescription du surmoi). En effet ces notions ramènent au principe radical de cette tension ‘entre être et devoir être’ travaillant aussi bien le domaine du vivant que celui du fait social et politique, celui de l’expérience psychique, symbolique, éthique, nous liant à un cosmos, autrement dit à un monde - certes hiérarchisé et pluriel - mais a minima commun en émotions, identifications, en langages et raisons.

 

Une vie normale[4] : celle à laquelle on aspire quand on en est exclu, que l’on regrette quand on l’a perdue. Pourtant l’idée qu’une normalité des comportements, des aspirations, idéaux, désirs soit intellectuellement pensable et finalement socialement rassurante devient de plus en plus étrangère aux représentations admises. Que signifie ce décalage entre l’existence réellement, intimement éprouvée et les catégories s’imposant pour la percevoir ? Parler de normalité en amour, en art, en matière d’éducation, de culture, de croyance ou de repères institutionnels sonne comme une faute de goût. Les prénotions auraient-elle changé de focales, de visages et sous quelles influences idéologiques ? Comment l’anormalité en vient-elle à faire norme ? Et la conformité, normalité ?

 

La sociologie naissante n’invente pas la norme mais elle l’apprivoise au prisme statistique de la moyenne, du mode, de l’écart dont l’excès cerne la déviance. Réduire l’indécidable qualité des conduites, des mobilisations individuelles et collectives à des distributions régulières, à la stabilité de la mesure continue d’être en sciences sociales une voie impériale d’approche du normal et de l’anormal. Toutefois les comptages de l’homogénéisé épuisent- t- ils la question de la norme quand la maladie même (la crise) est aussi un autre état normal de la vie ?

 

Lincessante interrogation sur les valeurs et sur l’évaluation – au sein même des choix d’enquête et de leurs interprétations – indique qu’il n’en est rien. L’ethnologie instruite par l’altérité déplace le questionnement et porte l’accent sur ces jeux d’évaluations entre les cultures. Mais son perspectivisme n’a-t-il pas à son insu, aidé à l’avènement d’un ultra-relativisme mondain dont tous les hérauts - ceux du libéralisme et ceux de la dite contre-culture - se parent c’est selon… soit en sophistes, soit en cyniques ou en naïfs imitateurs du discours courant ? Á la prénotion ethnocentriste s’est jointe son idéologie apparemment inverse, celle du relativisme absolutisé[5] avançant sous l’oriflamme du ‘construit social’.

 

Ce polythéisme des valeurs dans les problématiques postmodernes où l’être prévaut sur le devoir-être que l’on combat ou dénie va certes de pair avec une normativité, celles des communautés, des clans à sociabilité plus horizontale qu’il est important de comprendre. Hypertrophie du devoir-être dans une sociologie auto-étiquetée comme sociologie critique et tout occupée à une problématique de la normalisation[6] homogène des savoirs et des hommes en tout « genre »...

 

Et le logos des sciences sociales - même celui soucieux des dynamiques de l’anomie, de la vitalité troublante de l’instituant, du mouvement des marges vers l’institué[7] - s’épuise en apories sur la question de la norme, cette transcendance de loi morale, symbolique, voire cette simple immanence de la régulation des équilibres dont aucune pratique réelle ne peut se passer sans risque de délitement ou de disparition[8]. C’est que la norme pose les questions en chaîne de la forme (rien ne survit dans l’informe), des limites. Le no limit n’existe que dans le discours, les postures de la fausse rébellion ou dans les conduites borderline d’une oligarchie séparée du commun[9] et des fondamentaux de l’humanisation[10] : Œdipe et le sphinx.

 

Pourtant à l’inverse murissent des pensées aussi fortes qu’interdites des scènes. L’une repoussant par le haut l’usage résiduel d’une norme sociologique affadie en régularité, ose le scandale d’une anthropologie dogmatique[11]. L’autre affirme en sa maturité l’autolimitation, legs millénaire des Tragiques grecs, tandis que la plus grecque, donc la plus nôtre, significative voix ultime de Socialisme et barbarie, repousse dans l’infantile le déni d’une heuristique de la nature humaine[12]. On comprend a contrario, au regard de leur socle commun, l’acharnement actuel contre le psychanalisme, en fait l’anthropologie même.

 

Dans l’actuelle ambiance sociétale mondialisée, voire mondialiste, le balancement schizoïde ne cesse de s’accélérer entre le coup de force des opérations de normalisation[13] (parfois dites de « moralisation ») et la diffusion envahissante d’une vulgate relativiste où raison et vérité s’abolissent. Pensées de mondialisation que l’évolutionnisme unique vers l’empire du bien, d’un post-humain désymbolisé et d’une fin de l’histoire se confondant ; c’est pourtant la déconstruction sociologiste des sujets de l’histoire, donneurs de sens parce que de mémoire, qui se charge de l’ultime verrou à l’effacement des fondamentaux de l’antécédence[14].

 

 Comment dans ces contextes, peut-on (au-delà de l’expertise statistique peut-être) comment doit-on (sans moralisme et sans abolir l’altérité, bien au contraire) encore problématiser, étudier le thème de la normalité en sciences sociales ?

 

Soumission et validation

 

Pour des interventions de vingt à vingt cinq minutes,, débat non compris, les propositions en moins de mille signes seront à adresser avant le 3 juin, à joelle.deniot@wanadoo.fr et jacky.reault@wanadoo.fr  pour réponse au plus tard le 10 juin 2013.

 

·        Comité scientifique du Colloque l’Eté du Lestamp 2013

·        Pierre Cam Maître de Conférence émérite, Nantes, Directeur de l’OVE jusqu’en 2013, droit, sociologie membre du CNU 19 2009-2012, LESTAMP

·        Joëlle-Andrée Deniot, professeur des Universités, Nantes, anthropologie, membre du CNU 19 de 2004 à 2012, C3S de l’Université de Franche-Comté 

·        Claude Javeau, Professeur émérite à l’Université Libre de Bruxelles, sociologie 

·        Bruno Lefebvre, professeur des Universités Nantes, anthropologie, CNAM

·        Antigone Mouchtouris, professeur des Universités, Metz, sociologie, GEPECS

·        Jacky Réault, agrégé d’histoire, ancien directeur du GIRI CNRS, M de C retraité de sociologie Université de Nantes. LESTAMP



[1] Le qualificatif trop encombrant fut d’ailleurs déclaré inadapté en Septembre 2012 par le premier ministre qui évoqua « le passage à une autre étape … »

[2] Le Figaro, 21 Décembre 2012

[3] Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, PUF, 1966

[4] Ce qui n’exclut pas son in-tranquillité, son tragique structurels : une autre question

[5] Sur sa critique, Georges Devereux, Essais d’ethnopsychiatrie générale. Gallimard 1967.

[6] Définie dans le fil Bourdieu par la constitution de l’espace symbolique de la domination

[7] Disent à titres distincts les œuvres de Duvignaud, de Maffesoli, de Moscovici, de Becker.

[8] Le seul déséquilibre de la sex-ratio en Inde lié à l’infanticide massif des filles suffit sans plus d’effroi à en faire un problème national.

[9] La connivence des uns et des autres est d’ailleurs frappante. Du commun, J Deniot J Réault, www.sociologie-cultures.com.

[10] Les actuelles mobilisations autour de la pierre angulaire de la filiation s’en font l’écho.

[11] Pierre Legendre, De la société comme texte. Fayard 2001.

[12] Alain Supiot, Homo juridicus Essai sur la fonction anthropologique du Droit. Seuil 2005. Cornelius Castoriadis, La cité et les lois ce qui fait la Grèce. 2, Seuil 2008, p. 157.

[13]On rangera sous cette catégorie les interventions brusques de l’Etat dans ce qui relève de la sphère privée, familiale des engagements ou de l’éducation par exemple

[14] Mère de tous les double binds, la formule anti-norme de 1968 sait-elle qu’elle s’abolit en son injonction même adressée à l’Etat, « il est interdit…d’interdire ». Sa réalisation normalisatrice qui s’est déroulée sous nos yeux, révélait déjà sa vérité, la rechute totalitaire de Prague dans l’auto-nommée normalisation de la société par l’Etat de l’antérieur sens-fin de l’histoire qui n’en finit pas de faire retour ce 24 avril 2013 par le Président normal.

 

RÉSUMÉS ou PROLÉGOMèNES

Jeudi 27 Juin 2013

 

Institutions, Représentations 

Aïcha Benamar , Sociologie, CRASC, Université d’Oran

Les cours particuliers : de la norme scolaire à la norme sociale

Selon la Loi d’orientation de l’éducation, l'école a pour mission de garantir à tous les élèves un enseignement de qualité, destiné à améliorer leurs performances et à rendre le soutien scolaire contingent. Or, prendre des cours particuliers semble constituer une norme  pour tous les élèves, appuyés dans leurs démarches par les enseignants et les parents. Lors de journées d’études organisées, dans le cadre d’un projet de recherche, avec des enseignants et des inspecteurs, parents d’élèves eux-mêmes, de trois wilayas parmi celles qui ont obtenu les meilleurs résultats au BEM, nous avons organisé des focus-groups suivis d’entretiens avec des élèves de 4ème année moyenne (terminale des collèges).

Les principales questions ont gravité autour de la problématique de la conformité comportementale, des différents membres de la communauté éducative, face à ce phénomène « naturel » de systématisation du soutien scolaire. Notre contribution tentera d’appréhender ce phénomène qualifié de « normal » à travers les résultats des focus-groups et entretiens menés.  

Marc Chatellier, Sciences de l’éducation, CREN, Université de Nantes.

Normalité à l’Ecole : de la psychométrie instituée à la loi sur le Handicap et de quelques paradoxes.

Dans l'évolution de l'humain (complexifiant sans cesse ses capacités d'agir sur les choses, les êtres et son environnement) tout apprentissage puis son corollaire immédiat la maîtrise d’un savoir plus structuré que ceux déjà intégrés,  porte en lui même un paradoxe. Il implique en effet : 

-   une appropriation de l'interne : savoir ou s’avoir.

-   mais il ne peut non plus s'effectuer sans  une communication avec l'externe, qui  sous quelque forme qu'elle se présente (symboles, signes...) renvoie à l'autre, donc au différent).

La tradition  épistémologique des sciences humaines, y compris et surtout en sciences de l'éducation,  a classiquement privilégié l'idée de la pleine objectivation de l'humain, rendu transparent à la science par une pratique dite « distanciée de l'exogène ». C'est ce que Varela a qualifié de sciences de la commande et qui (liée à la première  cybernétique ou science de l'information) est resté majoritairement, jusqu'à ces dernières années, une approche théorique privilégiée tant en psychologie qu'en pédagogie de l'apprentissage. De l'étude directe des comportements (théorisée par Paul Fraisse: méthode expérimentale)  aux théories de la pédagogie expérimentale (R. Dottrens et G. Mialaret), c'est le même postulat qui prédomine : l'évolution et l'optimisation des apprentissages chez un élève  relève de l'action externe d'un tiers.

Jean Piaget par sa définition du « sujet épistémique » renforcera à ses dépens ce postulat et incitera aux choix pédagogiques des années 1970 (dites nouvelles pédagogies)  qui postulent qu’un savoir (complexification de schème opératoires donnant à un niveau supérieur accès au sens)  est accessible à beaucoup d'élèves,  si l'on s'appuie sur des stades de développement cognitif repérés chez un élève fictif. A travers un regard à la fois historique et critique, nous essaierons de montrer en quoi de la naissance de la psychométrie instituée dès 1909, à la toute dernière loi dite de scolarisation de l'élève en situation de Handicap, l'Ecole a sans cesse oscillé entre une vision endogène ou exogène de l'apprentissage,  plaçant respectivement les Sujets que son maître et Elève dans des situations paradoxale :

 :- quand le maître serait confronté à son incomplétude, l'élève est assujetti à une place d'objet normé ;

- quand le sujet-élève est lui même confronté à cette même incomplétude, le maître doit obéir à des référentiels de compétences.

 Maryam Borghée, Sociologie, EPHE EHESS, Paris

Une laïcité dogmatique 

Lorsque les appareils d’Etat statuent sur les normes islamiques

Dans les débats qui aujourd’hui animent la scène publique européenne, la religiosité musulmane tient une place centrale. Du foulard à la prière canonique, en passant par les minarets, le voile intégral ou encore la viande hallâl, la visibilité de l’islam dans l’espace public séculier pose problème et suscite l’action des pouvoirs législatifs : en France, la loi du 15 mars 2004 contre les signes religieux dans les écoles ; la loi du 7 octobre 2010 contre le port du voile intégral dans l’espace public ; l’interdiction des prières de rue depuis le 16 septembre 2011 ; l’interdiction des minarets votée le 29 novembre 2009, en Suisse… Au-delà des inquiétudes populaires ainsi que de la légitimité sociale et politique de ces initiatives, c’est le sens profond de la laïcité qui est interrogée ici dans son rapport aux normes et aux traditions musulmanes d’une minorité.

La commission Stasi comme la Mission d’information sur le port du voile intégral ont cherché à savoir si le hijâb, le niqâb ou bien la burqa, faisaient partie ou non de l’islam. Différents penseurs, intellectuels et militants furent invités au parlement pour fournir leur définition personnelle de ces vêtements et de la religion musulmane, en déterminant ce qu’est la bonne croyance et une pratique saine et normale. Ils ont parfois prononcé l’anathème contre les femmes concernées et une partie des musulmans, en imposant la véracité et la légitimité exclusives de leur jugement normatif. La République a notamment défendu l’idée que le niqâb relève d’une démarche sectaire, d’une hérésie voire d’une pathologie, en différenciant, dans la foulée, le bon du mauvais musulman. Le foulard, quant à lui, serait le signe d’une infériorité des femmes à l’égard d’un présupposé tuteur et contreviendrait aux valeurs de la République. Ces postures, prétendument respectueuse de la loi de 1905, reviennent à substituer des normes à d’autres en édifiant ce que doit être l’orthodoxie et l’orthopraxie tout en cloisonnant le champ sémantique d’une action, de son contenu autant que de son contenant. Or est-ce à l’État laïc d’arbitrer les critères de la normativité islamique ?

Les mêmes interrogations se posent autour de la viande hallâl étant données les pourparlers autour de la licéité (d’un point de vue chariatique) des méthodes d’égorgement ainsi que sur le caractère obligatoire ou non des prières collectives du vendredi ou de l’aïd.

 La laïcité n’est pas une doctrine, mais un mode d’organisation politique des institutions par la séparation du religieux et de l’État qui doit différencier le privé et le public. En tant que mode de régulation politique, il ne s’adresse pas aux individus mais uniquement aux institutions et à ses représentants, en exigeant d’eux indifférence et autonomie à l’égard des religions. Dans ce cadre, est-ce aux fonctionnaires de décider du degré de religiosité ou de sacralité d’une pratique rituelle ? Est-ce aux pouvoirs publics de statuer sur l’islamité ou non d’un fait religieux ? Est-ce le rôle du politique que de s’enquérir de la teneur doctrinale d’un geste et d’inciter ses citoyens de confession musulmane à adopter ou délaisser une pratique ? En jugeant de l’origine islamique d’un fait social, la République aliène ses valeurs et tombe dans une posture dogmatique qui viole l’essence et l’esprit de ses lois.  

Gérard Dehier , Sociologie, université d’Angers

Moto perpetuo ou de l'identité : la normalité impossible 

Ce travail reste dans le droit fil d’une réflexion sur le déracinement, une forme de d’onto ou d auto-analyse sociologique et appartiendrait dans cette perspective au travail que nous  avons initié il y a quelques années déjà avec notre volonté de ne rien lâcher dans la construction d’un rapport individu et société, voir sur ce point notre thèse bien sûr et avant déjà le chapitre que nous avons consacré à cette question dans Sociologie contemporaine. De quoi s’agit-il plus précisément ? De la bureaucratisation de l’enthousiasme et de sa préservation de façon durable ou encore de l’analyse du comment le présent peut impacter le passé. 

Josef Schovanec, Philosophie, Civilisations orientales, Inalco Paris.

Comment peut-on être un anormal en Perse ? Zal, Zahak, Rostam et le Livre des Rois

Le Livre des Rois, œuvre monumentale de Ferdowsi, compte parmi les ouvrages fondateurs de civilisations, à l'égal de l'Iliade ou du Mahabharata. Pourtant, contrairement aux lectures les plus communes en matière de normalité ou d'anomalie, de bien et de mal, faites par exemple de la Bible ou du Coran, les personnages du Livre des Rois sont complexes et changeants. Comme bien d'orientalistes en ont fait la remarque pour le Mahabharata, y distinguer les bons des méchants est tâche à peu près impossible. Pire, distinguer le normal du pathologique ne l'y est pas moins.

Dans ma brève étude, et face au foisonnement de personnages et histoires de l'œuvre, je me propose de retenir quelques personnages emblématiques, qui plus est à peu près contemporains dans le récit, et qui comptent jusqu'à ce jour pour des référents culturels majeurs dans toute l'Asie centrale : Zal, Zahak et Rostam.

Zal, albinos de naissance, rejeté de ce fait par son père, recueilli par l'oiseau Simorgh dans son nid sur le mont Damavand, avant d'être réhabilité et de devenir père, après son mariage à Kaboul, du héros absolu Rostam, incarne par son handicap deux facettes que d'autres héros ne peuvent avoir : la l'humanité des sentiments et une sorte de sacralité. L'histoire de Zal est celle des sentiments du Simorgh, connu par ailleurs pour être un oiseau divin particulièrement lointain, hautain et capricieux, qui en prit soin, des sentiments de la grande histoire d'amour de l'Iran ancien, entre Zal et Rudabeh. L'histoire aussi d'une sacralité, tant les éléments surnaturels y abondent, à l'instar de la plume magique du Simorgh et des signes annonçant la naissance du fils de Zal, à savoir Rostam, le plus grand des héros.

Zahak et Rostam, par leurs anomalies de corps, content, à l'inverse de Zal, le rapport au pouvoir. Zahak, dont le nom vient du mot « serpent » (azhi en avestique, ahi en sanskrit, plus lointainement ophis et anguis) et qui hérite de diverses histoires zoroastriennes antérieures, est un Faust de l'Orient. Intelligent, né sous une bonne étoile, pour conquérir la puissance, il se met au service du Malin (Ahriman). Accueilli en libérateur, il devient le tyran honni, deux serpents poussent de ses épaules avant de le dévorer. Rostam, modèle du héros, au caractère difficile, meurtrier de son propre fils, sut en revanche renoncer à franchir la marche ultime et revendiquer le trône universel.

Au-delà de ces quelques idéaux-types, l'anomalie de corps dans le Livre des Rois donne également à penser son dépassement : l'épouse de Zal, la sublime Rudabeh de Kaboul, n'était-elle autre que la descendante de Zahak le maudit ? L'Est sauvage, pays de l'ennemi juré de l'Iran, le Touran, tantôt assimilé aux Arabes, tantôt aux peuplades turques, n'était-il pas devenu également celui de Rostam, le plus grand des héros ? 

Kahina Bouanane , Littérature francophone et comparée, Université d’Oran

La (re)construction des représentations de la normalité dans Les Interprètes de Wole Soyinka

Les interprètes de Wole Soyinka (re)présentent un groupe de jeunes intellectuels nigérians qui essayent de donner un sens à leur vie et à leur talent dans une société où le « cynisme » et « l’ascension sociale » les poussent au désespoir.la notion de normalité est approchée différemment dans ce roman, elle n’obéît pas à la définition traditionnelle, la norme et la normalité chez Soyinka vont dans un sens bien différent que cette conception dite conventionnelle.

Ces six intellectuels nigérians commentent leurs expériences africaines, confrontés à un climat confus et ambigu : « Sagoe » le journaliste, « Sekoni » l’ingénieur, « Egbo » le fils d’un pasteur et d’une princesse, « Bandele » le professeur d’université, « Lasunwon » l’homme de loi et « Kola » le peintre. Tous sont des amis d’enfance qui se retrouvent au pays, après avoir terminé leurs études à l’étranger. Ce petit cercle d’amis, marqué de personnalités si diverses, laisse apercevoir entre eux un lien existentiel : ils sont tous à la recherche deux mêmes et forment une génération spirituelle dont l’idéal serait la synthèse entre la tradition, le sens de la race et le développement moderne de l’Afrique. Cent autres personnages traversent ce roman : l’inquiétante figure d’un ancien forçat, un étrange ressuscité, fondateur d’une église. La charmante madame Fayesi, femme anticonformiste que son mari répudiera. Tous sont brûlés d’une énergie intérieure, mus par un élan vital qui s’infléchit suivant les obstacles et crée un monde bouillonnant dans une atmosphère à la fois burlesque et poignante.

Wole Soyinka, l’auteur des « Interprètes » a avancé ses personnages comme pour déconstruire une idéologie et (re)construire une organisation plus profonde c’est à dire plus ancré dans sa culture Yoruba car ce roman est pertinent à un double point de vue. D’une part il est écrit par un homme particulièrement sensible au théâtre dramatique et d’autre part, il est engagé politiquement. Ces personnages ne traduisent-ils pas leur  propre sens ? Un sens corroboré à l’intérieur d’un autre vécu différent du leur, d’où probablement le sens de l’ambivalence.  

Ces mêmes personnages sont interprétés en une sorte de crise spirituelle car souvent leurs esprits s’identifient à des divinités et chacune d’elles tient à défendre une idéologie, un sens visiblement ancré dans leur tribu Yoruba. Ainsi, toute la lisibilité du texte de Soyinka tourne autour de la lecture/écriture de la normalité, « Les Interprètes » semblent fonctionner dans un imaginaire symbolique. Cependant ce qui semble les différencier c’est la manière dont chacun d’eux visitent en quête d’une lucidité les méandres d’une normalité. Il sera question dans cette communication de redéfinir la définition de la normalité dans l’imaginaire africain noir ?

Vendredi 28 Juin 2013 matin

Regards épistémologiques

Claude Javeau , Sociologie, Université Libre de Bruxelles.

Anormalité et hors normes ; de la normalité à la normativité

Anomie, anomalie, anormalité, anormativité constituent un paradigme dans lequel se reconnaissent diverses figures de la déviation (éventuellement de la déviance) sociale. Lesquelles de ces figures s'appliquent le mieux à l'état actuel de la civilisation en Europe, compte tenu, notamment, de l'effacement de la loi en faveur de la norme ? (PS, Monsieur Claude Javeau, retenu à Bruxelles par un accident advenu à son épouse, n'a pu être présent. Communication annulée)

Bruno Lefebvre, Socio-Anthropologie, Université de Nantes

La normalité : "la volonté d'ignorance"

La normalité ; la définition de Durkheim est un peu viellotte, compte tenu des transformations des sociétés.

En tant qu'observateur des sociétés européennes et parfois un peu au delà, libre de toute influence politique ou religieuse, je considère que la normalité s'analyse comme la corruption (cf. mon bouquin sur l'Europe sociale) : elle est définie par un consensus entre les sociétés locales, leurs élus, leurs médias, leurs associations et syndicats, leurs ruses vis à vis des juridictions nationales, supra-nationales (européennes en ce qui nous concerne), voir même mondiale...

Je pourrais prendre un exemple de la "normalité" des français : en 1994, les préceptes  OMC/AGCS ( pas de présence permanente d'enseignants, apprentissage en ligne gérés par des soc privée) ;  les réformes ou "modernisations" des institutions sont mises en place par tous les gouvernements et l'apprentissage des enfants et ados change : où et quand les jeunes travailleurs apprennent-ils à gérer un budget ménager et à rembourser leurs dettes de consommation ? Normalement, c'est au Certificat d'Etude, là ou on apprend la règle de trois et les pourcentages d'intérêts. J'ai travaillé là dessus ces derniers temps, en même temps que sur la suppression des enseignements d'anthropologie dans les années 80, et ceux des sociologies aujourdhui. Quand à la transmission des humanités, pfff...

DONC, la NORMALITE c'est ETRE INGNORANT, et fier de l'être 

Antoine Baczkowski, Sociologie, Université de Toulouse Le Mirail EHESS

Le parcours du doctorant. Du désir de liberté au sens du réel : jouissance, compétition, utilité

Le texte rapporte le désir tardif de son auteur pour la lettre, l'expression libératrice de son rapport au monde, à ce stade de notre histoire refoulant le sujet, la spéculation : l '"économisme" de la société capitaliste, néolibérale, utilitariste, exhortant tout un chacun à préférer le prix, au détriment de la dignité ; à s'enquérir de compétences aux dépens des idéaux.

Emmanuel Diet, Philosophie, Psychanalyse, Université de Lyon II

L’acédie, syndrome ethnique de la normativité perverse du néolibéralisme

La mélancolisation générale du lien social dans la barbarie de l’hypermodernité néo-libérale se traduit  par la diffusion de l’acédie dans les liens au travail et dans le travail .Ce symptôme anthropologique – du suicide à la dépression ordinaire-est la conséquence directe du management totalitaire, de sa normativité opératoire et de la destruction des liens et de la désubjectivation qu’il produit. La destruction des métacadres et des organisateurs psychiques et culturels par les logiques gestionnaires et les procédures est à l’origine de souffrances psychiques  irréductibles à toute psychologisation  mais qui doivent au contraire être pensées et traitées en référence aux maltraitances organisationnelles et à l’emprise qui déqualifie et disqualifie les sujets  dans leur relation à la tâche primaire.

Anne-Sandrine Castelot, Sociologie, consultante, Université de Nantes

Le vivier du handicap

« Le travail fait mal » tel est le constat posé par les pouvoirs publics lors de la remise du rapport Lachmann en 2010. Ce constat aboutit à ce que l’Etat rappelle aux employeurs leurs obligations de préserver et prévenir la santé physique et mentale de leurs salariés. Ce rapport s’accompagne de mesures pour favoriser « le bien être » au travail, auxquelles les employeurs vont se soumettre car elles rentrent dans le cadre de l’application de la loi entourant le Document Unique.  Parallèlement, l’entreprise doit accueillir, maintenir dans l’emploi les personnes porteuses d’un handicap, notamment du aux conditions d’exercices de l’activité professionnelle.

Les conséquences de cette mise aux normes imposée par le droit du travail, pour les entreprises est l’émergence d’une nouvelle population de salariés: les « mal traités du travail », ceux que le travail a rendu vulnérable. Nous observons alors que l’entreprise en répondant aux normes imposées par la loi est lieu d’exclusion et d’inclusion du monde du travail, car alimentant un vivier, celui des handicapés du travail.

Vendredi 28 Juin 2013 après-midi

Raisons et Chaos

Yves Gérin,  Psychologue clinicien, Amiens.

Stigmatisation, normalité et violence sexuelle  

La violence sexuelle appelle un traitement judiciaire complexe, non dépourvu d’ambiguïté. Au législateur répond le travail du thérapeute mais aussi du sociologue. Chacun commis, dans son domaine à  pratiquer un compromis ou sexe, violence et psychique donnent à voir, en ses aspects inconscients et sombres, les origines  d'un lien social, filial, sexué. Le propos s'inscrit, en ce sens, au plus  prés de la rigueur épistémologique requise par les sciences humaines.

Pierre Cam, Droit, Sociologie, Université de Nantes

« Primum non nocere »

Les débats sur le mariage pour tous se sont largement concentrés sur les problèmes de filiation et d’égalité des droits mais ont totalement omis de se poser la question de la réalité du couple dans la société d’aujourd’hui et au-delà de son devenir. Car en élargissant le mariage à « tous », le législateur a également élargi l’assiette du divorce et au-delà l’assiette des suicides qui y sont liés.

Or, à une époque où la probabilité de divorcer pour un couple marié est de l’ordre d’une chance sur deux, il semble urgent de s’interroger sur le « mariage » et sa signification. Pour ce faire nous avons adopté la démarche que Durkheim faisait prévaloir lors du débat sur le « divorce par consentement mutuel ».

En abordant cette question, Durkheim dessinait une ligne de fracture entre le mariage dit normal et d’autres formes de vie à deux moins stables et plus propices à ce qu’il nomme l’anomie conjugale. D’une manière assez paradoxale, Durkheim ne confère pas à l’enfant une place centrale au sein de ce couple normal et n’en fait pas non plus la condition de sa perpétuation. Car le mariage a une portée civisationnelle chez Durkheim qui le détache à la fois de la sexualité mais aussi la procréation. De telle sorte que le désir d’enfant peut être parfois aussi anomique que ne l’est le désir sexuel. On ne manquera pas de s’interroger à cet égard sur le miracle démographique français : faut-il y voir un indicateur du bien vivre ou une forme achevée de l’effondrement « normatif » conduisant à l’aliénation parentale ?

Fabrice Marchal, Sociologie, Université de Nantes

Feuilles de route : rencontres avec le devoir-être.

Des commanditaires privés et/ou publics financent des recherches de sociologie dans les domaines du « développement durable », de la préservation de « l’environnement », de la prévention des « risques ». Les enquêtes de terrain réalisées dans le cadre de ces recherches doivent mettre en évidence les conditions de réussite des actions des commanditaires en ces domaines : la demande première relève d’une démarche d’ingénierie sociale. L’évidence attachée aux notions mobilisées (environnement, développement durable, risques…) cède pourtant le pas, au fil du travail ethnographique, au constat d’une pluralité des manières de les concevoir. Les normalités des uns ne sont pas celles des autres, en dépit de processus de régulation, ou de tentatives de normalisation. L’existence de différences, de divergences, me paraît constituer un caractère normal de la vie en société. La conclusion attachée à ce constat pourrait être de considérer toute expression d’un devoir-être (une normalité) comme une entreprise de domination. La référence constante de toutes les personnes rencontrées à des devoir-être ne me paraît cependant pas autoriser cette conclusion. Le devoir-être apparaît comme une des manières de conférer un sens aux existences, aux expériences, aux êtres, pour soi et pour d’autres. Le couple être / devoir-être constituerait ainsi une tension animant toute vie humaine. Le couple pourrait à ce titre être rapproché de certains autres : coopération / conflictualité, autonomie / hétéronomie, intérêt individuel / intérêt collectif… La communication proposée vise à étudier ces hypothèses en mobilisant comptes-rendus de recherches et lectures variées.  

Antigone Mouchtouris, Sociologie, Université de Metz

Régression/normalité : Lecture sociologique du rôle de Dionysos dans la pensée grecque (Annulé)

Benoît Tellez, Sociologie, Université François Rabelais de Tours

Little Nemo ou le palimpseste de l’enfant sans qualité

 Chez Homère comme chez Jules Verne, le choix de se présenter sous le nom de Nemo a toujours été celui d’une dissimulation. Cette définition de soi par la négative est aussi bien une mise au secret de l’identité personnelle qu’une clameur de son absence. Nemo est à la fois celui qu’on ne peut pas saisir parce qu’il n’est pas, mais aussi celui qui dénote en creux et se fond parmi tous.

Quand Winsor McCay créera Little Nemo in Slumberland en 1905, il utilisera de cette formule pour dessiner les aventures nocturnes d’un enfant tout ce qu’il y a de plus anodin dans un pays des merveilles. Tout ce que l’on sait de Little Nemo ou presque est contenu dans le « petit » qui vient qualifier sa neutralité. Little Nemo, un enfant normal en somme, sans rien qui puisse le rendre remarquable.

On s’interrogera sur le basculement dans la bibliographie de McCay qui mène de ses amateurs de fondue au chester, hommes de la rue aux traits et aux accents souvent pittoresques à l’enfant lambda qui tient lieu de page blanche. Le travail de constitution d’un être normal n’est-il pas l’opération d’une table rase des particularités ? Il y a en tout cas quelque chose de l’ordre d’un rabotage de toutes les rugosités du vécu au profit d’un contour minimal.

Contrairement au mot d’ordre consensuel d’un « soyons libre, soyons anormaux », nous voyons ici la possibilité d’une nouvelle forme de normalité. Une normalité qui se fait condition sine qua non à la possibilité d’une nouvelle inscription du récit. Le petit Personne parce qu’il n’est rien de notable se trouve le plus apte des enfants à rêver à mille inquiétantes étrangetés.

Joëlle Deniot, Socio-anthropologie, Université de Nantes

Le genre et l’effroi d’après Judith B.

Trouble dans le genre, pour un féminisme de la subversion dont la traduction française ne date que de 2005, sera, tous pays compris, édité à 100.000 exemplaires. Son auteur - que l’’on s’en réjouisse ou qu’on s’en indigne - est devenue l’intellectuelle emblématique, planétaire d’un mouvement - autoproclamé progressiste - d’inversion anthropologique des repères de la sexuation, du mariage, de la famille, de la filiation. Et cette universitaire de Berkeley nourrie de pragmatique Austinienne, de philosophie analytique, nourrie de Foucault, de Derrida, de Lacan, accessoirement d’Althusser, de Lévinas etc … n’avait-elle pas publié une série d’entretiens sur la critique des normes précisément (Judith Butler, Humain inhumain, le travail critique des normes, Amsterdam, 2005) ? Plusieurs raisons - dont celle de notre colloque- m’amenait  en conséquence à me confronter aux théories de cette pensée hégémonique dont les trois idées centrales consistent à affirmer que le genre est une performance rituelle, que le sexe est un effet de contrainte réitérée du pouvoir, que la résistance à la norme toujours despotique s’éprouve dans la parodie du travestissement par exemple. A la dictature hétérosexuelle et binaire des corps, opposons une multiplicité d’identités de genre librement anomiques.

C’est donc à une enquête critique et ironique (ne parle-t-elle pas elle-même « d’espérance ironique » face à l’ordre établi) au pays de Judy que je me suis attelée décidant de centrer mon propos sur quelques topoï Butlériens issus de ce post-féminisme queer visant rien moins qu’un décentrage de tout idéal régulateur de l’humain. Après l’investigation plus philosophique sur la logique et les paralogismes de sa démonstration rusant avec la nature, le corps, l’identité, le symbolique se posera la question sociologique plus restrictive de la réception de ses thèses qui est passée en quelques années, en France notamment, de la résistance affirmée des psychanalystes, des anthropologues à un mimétisme grandissant étendu à toutes les sphères des sciences sociales. 

Samedi 29 Juin 2013 matinée et clôture

Logiques sociétales

Dominique Pécaud, Sociologie, Centre François Viète, Université de Nantes

Vidéosurveillance et normalité technique (communication originale annulée. Un texte antérieur a été lu en place de ...) 

En France, la vidéosurveillance définie comme système technique destiné à maintenir la « tranquillité » des espaces publics connaît un destin inattendu. Lancée par les élus locaux et nationaux comme « le » mode efficace de surveillance, elle apparaît désormais noyée parmi tous les moyens permettant d'atteindre ce but de « tranquillité », qui vont de la présence policière jusqu'à la prévention dite « situationnelle ». Début 2008, la commission nationale de vidéosurveillance mise en place par M. Alliot-Marie comme réponse à une lettre de mission de N. Sarkozy, alors Président de la république et demandant de "déployer plus de moyens de vidéosurveillance, qui sont un instrument essentiel de prévention et de répression des actes terroristes" a débouché sur un plan appelé « plan de vidéoprotection ». Si le terme de vidéosurveillance visait la prévention des risques, celui de vidéoprotection englobe la résolution d'affaires criminielles ou délictueuses, l'identification puis l'arrestation de leurs auteurs, alimentant l'idée d'une amélioration générale de la sécurité des citoyens. Une double dillution peut être constatée : multiplication et banalisation des artefacts et des moyens administratifs destinés à surveiller les espaces publics, abandon de l'ambition préventive et renforcement de la surveillance dans le cadre d'une politique de protection aux contours flous. Pendant ce temps, l'efficacité de la vidéosurveillance comme mode de prévention des risques n'est toujours pas établie, et les rares données accessibles montrent son rôle est relativement réduit en matière d'élucidation.

 

Reste donc une question. L'implantation des systèmes techniques de surveillance ne cesse de croître, banalisant leur présence au sein des espaces publics, mais, que faudrait-il surveiller grâce à eux ? La sophistication des techniques de surveillance ne permet pas de répondre à cette interrogation. Par exemple, quand l'analyse des images recueillies par les caméras de surveillance devient automatique, il reste à définir ce qui doit déclencher les alertes destinées à traiter les dangers évoqués auxquels ces images sont censées renvoyer. Qu'est-il normal de constater ? Quel abandon de normalité devient potentiellement dangereux ? Quelle anormalité, définie a priori, va justifier une intervention policière afin de rétablir la tranquillité publique souhaitée ?

 

Il existe une vision rationalisante des raisons d'être ensemble que les systèmes techniques de surveillance suscitent, construisent et maintiennent. Elle s'appuie sur une conception mécanologiste de la tranquillité publique, et plus largement des manières d'être ensemble. Telle est l'hypothèse principale que nous souhaitons confirmer à partir d'une succession de travaux de recherche réalisés sur plus de dix ans à propos de la sécurité et du rôle de la vidéosurveillance. Nous souhaitons présenter plus spécialement un travail pluridisciplinaire ayant révélé l'aporie politique à laquelle renvoient les systèmes de vidéosurveillance mettant en œuvre des caméras dites « intelligentes », c'est-à-dire capable d'analyser les images receuillies et de déclencher automatiquement des alertes.

Marie-France Beau, Sciences de l’éducation, Cadre de santé du CHU

La fabrique du vulnérable

Au-delà du malaise généralisé du monde sanitaire, nous nous proposons d’interroger la question du lien social et de la solidarité dans les services de soins.

Souvent considéré comme un «porteur de stigmate », le malade qui arrive dans un service de soins doit se conformer à un certain nombre de règles, contraintes institutionnelles et adopter un comportement de « bon malade » au sens de Herzlich. Délesté d’une partie de lui-même, il doit correspondre à ce que les soignants supposent bien pour lui notamment le choix des personnes ressources. 

Les soignants contraints dans leur exercice professionnel par une charge de travail exponentielle et des normes et de protocoles évalués et contrôlés sont de plus en plus en contradiction avec les valeurs soignantes qu’elles soient collectives ou individuelles. Les soignants se transforment en « entrepreneurs de morale » au sens de Goffman. Obligés par des normes hospitalières générées par une société de la prévention du risque, des précautions standard, des check listes et pris dans des « normes soignantes »,  les infirmiers et plus largement les professionnels de santé fabriquent des personnes soignées « vulnérables » du fait même d’intégrer le monde hospitalier.

Olivier Benedetto, Sociologie, Université de Nantes

Chasse, pêche, nature et traditions humaines : la « normalité humaine » aux prises avec un anti-humanisme montant

Les rapports homme/animal évoluent particulièrement dans les pays occidentaux où l’on célèbre la nature et observe une certaine réhabilitation du prédateur. Dans le même temps, certaines pratiques de l’homme, parmi les plus populaires et les plus communes, sont remises en cause. C’est le cas des pratiques de chasse ou de pêche mais aussi du fait de manger de la viande, pratiques dénoncées par nombre de mouvements notamment « animalitaires ». Leurs conceptions relèvent souvent d’une anti-écologie mais aussi d’une négation de l’histoire et d’une « nature humaine ». L’idée d’une certaine « normalité humaine » est ainsi remise en question par un anti-humanisme. Et les anthropologues dans tout ça ? 

Jacky Réault , Histoire, Sociologie, Université de Nantes

La normalité est-elle soluble dans le sens de l'histoire ? France 2013  Du « coup de société » au Malaise dans la normalisation.

A l’instar de l’Etat combinant des fonctions sociétales d’institution, garantie d’un ordre viable, Themis, échappant aux intérêts, avec la normalisation éducative des rapports sociaux (mode de production, contradictions de classes (Dykè), les normalisations immanentes à la société même sont à penser en les deux registres,  sa constitution pérennisée, ordre sociétal, sa régulation, ordre social. Ce moment Français combine les deux registres de mutations de la normalité.

D’abord, la dualité communauté société, (Tönnies, Freud, Lévi-Strauss.) qui dit la limite sacralisée de l’inceste fondant l’ordre symbolique, et la dualité Etat société (Hegel, Engels) qui lui ouvre le jeu juridico-politique, tendent à s’abolir, nous inscrivant dans le totalitaire, Anna Arendt, et sa novlang, la sacralité sécularisée. Ensuite, les deux normalisations de l’Etat-institutions tendent à n’en plus faire qu’une par abandon de la fonction de garant de la raison (P. Legendre), et par absorption de l’ordre anthropologique fondant le statut des personnes dans un pur rapport social de société de la mondialisation, réduit à l’épure du désir et de son marché.

Entre processus évolutifs et pratiques historiques ouvertes ces mouvements s’expriment dans un grand désordre de la normalité allié à l’hystérisation sans précédent de la normalisation. Les contradictions entre, centres mondialisateurs et assujettis, entre peuples et oligarchies, entre anthropologie et post-anthropologie, entre, in fine, « vouloir vivre vouloir jouir vouloir mourir vouloir tuer », ne trouvent pas dans les anciens modes d’expressions et institutions (de représentation de classes et de progrès au sein de l’Etat nation), leur forme de résolution.

La normalisation totale invoque l’ultime divinité, le Moloch Evolution. L’anthropologue darwinien attend la taupe de l’entropie dévorant les plus fous et leurs victimes naturelles, femmes enfants, vieillards. Le mode de résolution proprement humain par des mobilisations indéterminées (Anaximandre via Castoriadis), suppose que le post-humain n’ait pu jusqu’au bout se saisir de l’humain et, en lui, de l’ultime recours, en même temps qu'arkè (principe premier), la normativité de la vie (Canguilhem). Ce qui fut de la science-fiction devient la question d’une encore histoire (humaine).

Le temps, nolens volens auto désigné, du président normal est celui, privilégié ( ?)  de l’emballement de ces mutations mais toujours aussi de l’immersion de l’observateur dans l’objet étudié, l’aporie scientiste par excellence. Si c’est celui du sacrifice du statut modeste de social scientist, pour celui d’adulte humain normal (Devereux), c a d névrosé et critique (Dufour)…incarné, faut-il hésiter à s’y exposer ?

Sur la base de ces prolégomènes, la communication interrogera la crise française instaurée par le coup de société de l’ainsi nommé « Mariage pour tous », engendrant le mouvement social anthropologique (?) totalement inédit de Lamanifpourtous. Elle s’appliquera à en décoder les composantes sociales via l’enquête « Les français et la théorie du genre » (IFOP).

Le 10 décembre 2013, J R nous demandait d'ajouter cette information et ce lien.

l'intitulant

 JE SUIS UN VEILLEUR

          Jusqu'où allons nous laisser instaurer cet ordre terrifiant ? Je me dénonce veilleur de la normalité

              JR

De : xxxxxxxxxxxxxxxx [mailto:xxxxxxxxx@gmail.com]
Envoyé : mardi 10 décembre 2013 21:20
À : destinataires inconnus:
Objet :
Rodez - 3 sommations contre 14 mères veilleuses

 

http://www.youtube.com/watch?v=UsSTIr_F_Ww

 Manif des mères veilleuses a Rodez :

 

 14 femmes d’âge mur,

 

 un commissaire qui fait ses sommations

 

   et

  des robocops chargés de reprendre la rue.

 

 C’est en France à Rodez sous le gouvernement 

 

                                   "de gauche"...

Et en mai 2014 ce fut ce coup de tonnerre qui mérite d"e devenir coup de foudre:

Rupture dans le front du nihilisme "de gauche" ?

 

José Bové : Bacchantes bio

par Tugdual Derville

lundi 12 mai 2014

 

 

Par quel miracle la parole de José Bové s’est-elle libérée le 30 avril 2014 sur KTO  ? «  Face aux chrétiens  » (c’est le titre de l’émission), le député européen sortant et tête de liste Europe-Écologie-Les-Verts (EELV) pour la région Sud-Est, a été pris en flagrant délit de cohérence  : «  Je suis contre toute manipulation sur le vivant, que ce soit pour des couples homosexuels ou des couples hétérosexuels. (…) Je ne crois pas que le droit à l’enfant soit un droit.  » Et celui qui s’apprêtait, deux jours plus tard, à diriger une nouvelle opération d’arrachage d’OGM, de conclure  : «  Je vais me faire plein d’ennemis.  »

Effectivement, sa déclaration anti-PMA a rendu verts nombre de ses camarades de parti. La sénatrice Esther Benbassa a grincé sur Twitter  : «  José Bové confond PMA et OGM et s’oppose à toute PMA (y compris légale)  : un nouvel adhérent de La Manif pour tous  ?  » Elle a ensuite ironisé, imaginant José Bové «  vivre avec des animaux dans une ferme du Larzac  ». Mais ce dernier ne s’est pas laissé intimider. Considérant qu’«  on n’est pas forcé d’être dans le trip technicien reproductif  », Bové a enfoncé le clou dans le quotidien Libération du 5 mai  : «  à partir du moment où je conteste les manipulations génétiques sur le végétal et sur l’animal, il serait curieux que, sur l’humain, je ne sois pas dans la même cohérence.  » L’écologiste des champs assume crânement sa logique face à ses camarades des villes, en faisant appel à une conversation avec le biologiste Jacques Testart. Ce dernier a tenu à préciser dans le même Libération la nature de ses points de convergence avec le leader écologiste  : «  Ce ne sont pas l’ensemble des "manipulations" du vivant qui me paraissent illégitimes mais seulement celles qui s’opposent au bien commun par leur absurdité (PGM) [plantes transgéniques, N.D.L.R.], leur déni de l’autonomie des personnes (insémination médicalisée), l’instrumentalisation d’autres humains (enfants ou mères porteuses) ou la construction d’une humanité arbitrairement codifiée (sélection embryonnaire).  » Jacques Testart qui fut à l’origine, avec le professeur René Frydman, du tout premier «  bébé éprouvette  » français, reste favorable à la fécondation in vitro.

La proposition de loi déposée conjointement le 7 mai par Esther Benbassa au Sénat et Sergio Coronado côté députés «  sur l’extension de la PMA aux couples de lesbiennes et aux femmes seules  » reflète-t-elle encore la ligne du parti, comme l’affirme la première  ? José Bové est soutenu par plusieurs députés  : interrogé par l’hebdomadaire Marianne, Paul Molac (Morbihan) partage en partie son avis  : «  Je me méfie, moi aussi, de la manipulation sur le vivant.  » Pour l’ancien agriculteur «  parfois on manque de bon sens  : le principal, c’est l’enfant, pas les parents  ». Michel Lambert (Bouches-du-Rhône) estime à son tour que la PMA «  est un bouleversement sociétal qui mériterait le temps du débat  ». Le porte-parole d’EELV, Julien Bayou a assuré que son parti restait «  pour l’accès égal à tous de la PMA  » mais que sur un sujet intime «  il n’y a pas de problème à avoir des opinions différentes  ». José Bové a donc arraché un sacré tabou, et surtout révélé l’incohérence de la majorité des élus EELV.

Mais c’est bien un champ de maïs transgénique qu’il a détruit le 2 mai. Il n’a pas menacé de couper l’électricité d’un CECOS. (News de France Catholique)

 

 

 

 

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Appel à communiquer

Résumé

Un slogan au journal de TF1 fait de normal le mot élu de l’année 2012 sur les scènes mêmes qui l’en avaient banni. Si la vie normale est l’aspiration de ceux, toujours plus nombreux, qu’elle fuit, l’idée d’une normalité des comportements, idéaux, désirs est étrangère au discours admis, une faute de goût. Que signifie ce décalage, par quelles idéologies l’anormalité se fait norme, la conformité, normalité ? Que disent encore, - la sociologie hantée par les valeurs et l’évaluation, du tranchant statistique pour dire l’anormal et le normal, sinon la crise, -  l’ethnologie si la normalité de l’autre mue en relativisme mondain, - les dites sciences du relativisme absolu du « construit social » courant à la normalisation d’Etat en tout « genre »? A l’abrupt de la normalité s’éprouvent, l’aporie du no limit en lien aux oligarchies séparées du commun, la tyrannie d’un empire du bien fin de l’histoire en la mondialisation.

La normalité, la normativité, la norme, l'anormalité,  l'anomie, la crise, la pathologie... des clés généralistes pour les social scientists, philosophes, juristes que cet appel mène à Nantes 27, 28 29 juin 2013 ?

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Un slogan politique lancé sur le plateau du journal de 20 heures de TF1 en mai 2011 porta le thème du normal sur le devant de la scène ; les commentaires fleurirent[1] et le terme devint aux dires des sondages publiés dans la presse quotidienne[2], l’un des douze mots les plus plébiscités durant l’année 2012 …

Norme, normalisation, normativité, normalité anomie: ces notions voisines et pourtant bien distinctes ont polémiquement traversé la philosophie morale (attractivité du bien), le droit (légalité de la norme), la sociologie (naturalité de la contrainte) dès sa fondation durkheimienne, puis la biologie (pouvoir normatif de l’organisme, de sa survie[3]) et la psychanalyse (prescription du surmoi). En effet ces notions ramènent au principe radical de cette tension ‘entre être et devoir être’ travaillant aussi bien le domaine du vivant que celui du fait social et politique, celui de l’expérience psychique, symbolique, éthique, nous liant à un cosmos, autrement dit à un monde - certes hiérarchisé et pluriel - mais a minima commun en émotions, identifications, en langages et raisons.

Une vie normale[4] : celle à laquelle on aspire quand on en est exclus, que l’on regrette quand on l’a perdue. Pourtant l’idée qu’une normalité des comportements, des aspirations, idéaux, désirs soit intellectuellement pensable et finalement socialement rassurante devient de plus en plus étrangère aux représentations admises. Que signifie ce décalage entre l’existence réellement, intimement éprouvée et les catégories s’imposant pour la percevoir ? Parler de normalité en amour, en art, en matière d’éducation, de culture, de croyance ou de repères institutionnels sonne comme une faute de goût. Les prénotions auraient-elle changé de focales, de visages et sous quelles influences idéologiques ? Comment l’anormalité en vient-elle à faire norme ? Et la conformité, normalité . 

La sociologie naissante n’invente pas la norme mais elle l’apprivoise au prisme statistique de la moyenne, du mode, de l’écart dont l’excès cerne la déviance. Réduire l’indécidable qualité des conduites, des mobilisations individuelles et collectives à des distributions régulières, à la stabilité de la mesure continue d’être en sciences sociales une voie impériale d’approche du normal et de l’anormal. Toutefois les comptages de l’homogénéisé épuisent- t- ils la question de la norme quand la maladie même (la crise) est aussi un autre état normal de la vie ?

L’incessante interrogation sur les valeurs et sur l’évaluation – au sein même des choix d’enquête et de leurs interprétations – indique qu’il n’en est rien. L’ethnologie instruite par l’altérité déplace le questionnement et porte l’accent sur ces jeux d’évaluations entre les cultures. Mais son perspectivisme n’a-t-il pas à son insu, aidé à l’avènement d’un ultra-relativisme mondain dont tous les hérauts - ceux du libéralisme et ceux de la dite contre-culture - se parent c’est selon … soit en sophistes, soit en cyniques ou en naïfs imitateurs du discours courant ? Á la prénotion ethnocentriste s’est jointe son idéologie apparemment inverse, celle du relativisme absolutisé[5] avançant sous l’oriflamme du ‘construit social’.  

Ce polythéisme des valeurs dans les problématiques postmodernes où l’être prévaut sur le devoir-être que l’on combat ou dénie va certes de pair avec une normativité, celles des communautés, des clans à sociabilité plus horizontale qu’il est important de comprendre. Hypertrophie du devoir-être dans une sociologie auto-étiquetée comme sociologie critique et tout occupée à une problématique de la normalisation[6] homogène des savoirs et des hommes en tout « genre »...

Et le logos des sciences sociales - même celui soucieux des dynamiques de l’anomie, de la vitalité troublante de l’instituant, du mouvement des marges vers l’institué[7] - s’épuise en apories sur la question de la norme, cette transcendance de loi morale, symbolique, voire cette simple immanence de la régulation des équilibres[8] dont aucune pratique réelle ne peut se passer sans risque de délitement ou de disparition. C’est que la norme pose les questions en chaîne de la forme (rien ne survit dans l’informe), des limites. Le no limit n’existe que dans le discours, les postures de la fausse rébellion ou dans les conduites borderline d’une oligarchie séparée du commun[9] et des fondamentaux de l’humanisation[10] : Œdipe et le sphinx.

Pourtant à l’inverse murissent des pensées aussi fortes qu’interdites des scènes. L’une repoussant par le haut l’usage résiduel d’une norme sociologique affadie en régularité, ose le scandale d’une anthropologie dogmatique[11]. L’autre affirme en sa maturité l’autolimitation, legs millénaire des Tragiques grecs, tandis que la plus grecque, donc la plus nôtre, significative voix ultime de Socialisme et barbarie, repousse dans l’infantile le déni d’une heuristique de la nature humaine[12]. On comprend a contrario, au regard de leur socle commun, l’acharnement actuel contre le psychanalisme, en fait l’anthropologie même.

Dans l’actuelle ambiance sociétale mondialisée, voire mondialiste, le balancement schizoïde ne cesse de s’accélérer entre le coup de force des opérations de normalisation[13] (parfois dites de « moralisation ») et la diffusion envahissante d’une vulgate relativiste où raison et vérité s’abolissent. Pensées de mondialisation, soit l’évolutionnisme unique vers l’empire du bien d’un post-humain désymbolisé et fin de l’histoire se confondant, c’est pourtant la déconstruction sociologiste des sujets de l’histoire, donneurs de sens parce que de mémoire, qui se charge de l’ultime verrou à l’effacement des fondamentaux de l’antécédence[14]. 

 Comment dans ces contextes, peut-on (au-delà de l’expertise statistique peut-être) comment doit-on (sans moralisme et sans abolir l’altérité, bien au contraire) encore problématiser, étudier le thème de la normalité en sciences sociales ? 

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Soumission et validation

Pour des interventions de vingt minutes, débat non compris, les propositions en moins de mille signes seront à adresser avant le 7 juin, à joelle.deniot@wanadoo.fr et jacky.reault@wanadoo.fr  pour réponse avant le 3 juin 2013.

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[1] Le qualificatif trop encombrant fut d’ailleurs déclaré inadapté en Septembre 2012 par le premier ministre qui évoqua « le passage à une autre étape … »

[2] Le Figaro, 21 Décembre 2012

[3] Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, PUF, 1966

[4] Ce qui n’exclut pas son in-tranquillité, son tragique structurels : une autre question

[5] Sur sa critique, Georges Devereux, Essais d’ethnopsychiatrie générale. Gallimard 1967.

[6] Définie dans le fil Bourdieu par la constitution de l’espace symbolique de la domination

[7] Disent à titres distincts les œuvres de Duvignaud, de Maffesoli, de Moscovici, de Becker.

[8] Le seul déséquilibre de la sex-ratio en Inde lié à l’infanticide massif des filles suffit sans plus d’effroi à en faire un problème national.

[9] La connivence des uns et des autres est d’ailleurs frappante. Du commun, J Deniot J Réault, www.sociologie-cultures.com.

[10] Les actuelles mobilisations autour de la pierre angulaire de la filiation s’en font l’écho.

[11] Pierre Legendre, De la société comme texte. Fayard 2001.

[12] Alain Supiot, Homo juridicus Essai sur la fonction anthropologique du Droit. Seuil 2005. Cornelius Castoriadis, La cité et les lois ce qui fait la Grèce. 2, Seuil 2008, p. 157.

[13]On rangera sous cette catégorie les interventions brusques de l’Etat dans ce qui relève de la sphère privée, familiale des engagements ou de l’éducation par exemple

[14] Mère de tous les double binds, la formule anti-norme de 1968 sait-elle qu’elle s’abolit en son injonction même adressée à l’Etat, « il est interdit…» quand sa réalisation, qui se déroule sous nos propres yeux, révélait déjà sa vérité, la rechute totalitaire de Prague dans l’auto-nommée normalisation de la société par l’Etat de l’antérieur sens-fin de l’histoire.

 

·       Comité scientifique du Colloque l’Eté du Lestamp

·       NANTES

·       27 28 29 juin 2013,

·       La Normalité

·       Joëlle-Andrée Deniot, professeur des Universités, Nantes, anthropologie, ex. membre du CNU;

·       Pierre Cam Maître de Conférence émérite, Nantes, Directeur de l’OVE, (droit, sociologie) ex membre du CNU;

·       Claude Javeau, Professeur à l’Université Libre de Bruxelles –sociologie  ;

·       Bruno Lefebvre, professeur des Universités, LISE CNRS (anthropologie) ;

·       Antigone Mouchtouris, professeur des Universités (sociologie),  Metz ;

·       Jacky Réault, agrégé d’histoire, ex .directeur du GIRI CNRS, Lestamp,. M de C, de sociologie retraité  Université de Nantes.

 

 

 

 

J Deniot J Réault  CDrom The societies of the globalization Paris LCA 2007

"mariage pour tous" Mimétisme des mondialisateurs, Tyrannie d'une oligarchie,  Débandade de la raison, Souveraineté du fantasme

A l'orée de l'année 2013 deux hommes et une femme méditant au risque de leur raison, sur l'ainsi nommé mariage pour tous. (Subversion par le titre (jr) de trois monototypes de Jean-Luc Giraud.)

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