La
normalité
Une ré-interrogation
Jeudi 27 Juin 2013
-Accueil, 13 h 30
-Ouverture 13 h 45
Institutions
Représentations ?
13 h 50, 14 h 10,
Aïcha Benamar,
Sociologie, CRASC,
Université d’Oran
Les cours
particuliers : de la
norme scolaire à la
norme sociale
14 h 10, 14 h 30,
Marc Chatellier,
Sciences de
l’éducation, CREN,
Université de
Nantes.
Normalité à
l’Ecole : de la
psychométrie
instituée à la loi
Handicap et quelques
paradoxes
14 h
30 h 14 h 50,
Maryam Borghée,
Sociologue, EPHE
EHESS, Paris
Une laïcité
dogmatique. Lorsque
les appareils d’Etat
statuent sur les
normes islamiques
(Texte lu après
impossibilité
annoncée de
présence)
14 h 50, 15 h 20,
Discussion - 15 h
20, 15 h 30,
Interlude
15 h 30, 15 h 50,
Gérard Dehier,
Sociologie,
Université d’Angers
« Moto perpetuo » ou
de l'identité : la
normalité impossible
15 h 50, 16 h 10,
Josef Shovanec,
Philosophie, Langues
Civilisations
orientales, Inalco
Paris.
Comment peut-on être
un anormal en
Perse ? Zal, Zahak,
Rostam et le Livre
des Rois
16 h 10, 16 h 30,
Kahina Bouanane,
Littérature
francophone et
comparée, Université
d’Oran
La (re) construction
des représentations
de la normalité dans
Les Interprètes de
Wole Soyinka
16 h 30, 17 h,
Discussion
Vendredi 28 Juin
2013 matin
-Accueil, 9 h
-Ouverture,
régulation de la
journée 9 h 10
Regards
épistémologiques
9 h 15, 9 h 35,
Claude Javeau,
Sociologie,
Université Libre de
Bruxelles.
Anormalité et hors
normes ; de la
normalité à la
normativité
(Communication
annulée pour cause
d'accident familial)
9 h 35, 9 h 55,
Bruno Lefebvre,
Socio-Anthropologie,
Université de Nantes
La normalité : "la
volonté d'ignorance"
9 h 55, 10 h 15,
Antoine Baczkowski,
Sociologie,
Université de
Toulouse Le Mirail
EHESS
Le parcours du
doctorant. Du désir
de liberté au sens
du réel :
jouissance,
compétition, utilité
10 h 15, 10 h 45,
Discussion - 10 h
45, 10 h 55,
Interlude
10 h 55, 11 h 15,
Emmanuel Diet,
Philosophie,
Psychanalyse,
Université de Lyon
II
L’acédie, syndrome
ethnique de la
normativité perverse
du néolibéralisme
11 h 15, 11 h 30,
Anne-Sandrine
Castelot,
Sociologie,
consultante,
Université de Nantes
Le vivier du
handicap
11h 30, 11h 50,
Discussion
11 heures 50 14
heures
30
Déjeuner offert par
le Lestamp à ses
invités au
Restaurant La Tour
de Chine, à quelques
centaines de mètres
au N-E..
Vendredi 28 Juin
2013 après-midi
Raisons et Chaos
14 h 30, 14 h 50,
Yves Gérin,
Psychologue
clinicien, Amiens.
Stigmatisation,
normalité et
violence sexuelle
14 h 50,
15 h 10,
Pierre Cam,
Droit, Sociologie,
Université de Nantes
« Primum non nocere »
15 h 10, 15 h 30,
Fabrice Marchal,
Sociologie,
Université de Nantes
Feuilles de route:
rencontres avec le
devoir-être
15 h 50, 16 h 20,
Discussion - 16 h
20, 16 h 30,
Interlude
16 h 30, 16 h 50,
Antigone
Mouchtouris,
Sociologie,
Université de Metz
Régression / normalité :
Lecture sociologique
du rôle de Dionysos
dans la pensée
grecque
(Annulé)
16 h 50, 17 h 10,
Benoît Tellez,
Sociologie,
Université François
Rabelais de Tours
Little Nemo ou le
palimpseste de
l’enfant sans
qualité
17 h 10, 17 h 30,
Joëlle Deniot,
Socio-anthropologie,
Université de Nantes
Le genre et
l’effroi d’après
Judith B.
17 h 30, 17 h 50
Discussion - 17 h
50, Discussion
générale et clôture
de la journée
Samedi 29 Juin 2013
matinée et clôture
-Accueil, 9 h
-Ouverture,
régulation de la
matinée 9 h 15
Logiques sociétales
9 h 15, 9 h 35,
Dominique Pécaud,
Sociologie, Centre
François Viète,
Université de Nantes
(Communication
remplacée par la
lecture d'un texte
déjà communiqué en
l'absence pour
raison de santé de
DP)
Vidéosurveillance et
normalité technique
9 h 35, 9 h 55,
Marie-France Beau,
Sciences de
l’éducation, Cadre
de santé du CHU
Nantes
La fabrique du
vulnérable
10 h 15, 10 h 55,
Discussion - 10 h 45
- 10 h 55, Interlude
10 h 55, 11h 15,
Olivier Benedetto,
sociologie,
Université de Nantes
Chasse, pêche,
nature : la
« normalité » aux
prises avec un
antihumanisme
montant
11h 15, 11h35,
Jacky Réault,
Histoire,
Sociologie,
Université de Nantes
La normalité
est-elle soluble
dans le sens de
l'histoire ? France
2013 Entre « coup de
société » et Malaise
dans la
normalisation.
11 h 35, 11 h 55 -
Discussion – 12
heures Synthèse et
Clôture du colloque
12h 30
_______________________
A
NORMALITÉ - UNE
RÉ-INTERROGATION
8°
ÉTÉ DU LESTAMP
NANTES 2013
RAPPEL A COMMUNIQUER
Appel à
communiquer
8° Eté du
LESTAMP*
27, 28, 29 JUIN 2013
Nantes Espace
Jacques Demy
La
Normalité
Une
ré - interrogation ?
Vous avez
dit normal ? Comme
c’est normal !
Résumé
Un
slogan au journal de
TF1 fait de
normal le mot
élu de l’année 2012
sur les scènes mêmes
qui l’en avaient
banni. Si la vie
normale est
l’aspiration de
ceux, toujours plus
nombreux qu’elle
fuit, l’idée d’une
normalité des
désirs,
comportements,
idéaux, est
étrangère au
discours admis, une
faute de goût. Que
signifie ce décalage
et par quelles
idéologies
l’anormalité se fait
norme, la
conformité,
normalité ? Que
disent encore, - la
sociologie hantée
par les valeurs et
l’évaluation, du
tranchant
statistique pour
dire l’anormal et le
normal, sinon la
crise, -
l’ethnologie si la
normalité de l’autre
mue en relativisme
mondain, -les dites
sciences du
relativisme absolu
du « construit
social » courant à
la normalisation
d’Etat en tout
« genre »? A
l’abrupt de la
normalité
s’éprouvent,
l’aporie du no
limit en lien
aux oligarchies
séparées du commun,
la tyrannie d’un
empire du bien
fin de l’histoire en
la mondialisation.
Une clé généraliste
pour les social
scientists,
philosophes,
juristes que cet
appel mène à Nantes
27, 28 29 juin 2013.
(Proposition de com.
– moins de 1000
signes avant le 3
juin, à
joelle.deniot@wanadoo.fr
et
jacky.reault@wanadoo.fr)
*Laboratoire d’Etude
Sociologiques des
Transformations et
Acculturations des
Milieux Populaires
_______________________________
Un
slogan politique
lancé sur le plateau
du journal de 20
heures de TF1 en mai
2011 porta le thème
du normal sur le
devant de la scène ;
les commentaires
fleurirent
et le terme devint
aux dires des
sondages publiés
dans la presse
quotidienne,
l’un des douze mots
les plus plébiscités
durant l’année 2012
…
Norme,
normalisation,
normativité,
normalité, anomie,
pathologie : ces
notions voisines et
pourtant bien
distinctes ont
polémiquement
traversé la
philosophie morale
(attractivité du
bien), le droit
(légalité de la
norme), la
sociologie
(naturalité de la
contrainte) dès sa
fondation
durkheimienne, puis
la biologie (pouvoir
normatif de
l’organisme, de sa
survie)
et la psychanalyse
(prescription du
surmoi). En effet
ces notions ramènent
au principe radical
de cette tension
‘entre être et
devoir être’
travaillant aussi
bien le domaine du
vivant que celui du
fait social et
politique, celui de
l’expérience
psychique,
symbolique, éthique,
nous liant à un
cosmos, autrement
dit à un monde -
certes hiérarchisé
et pluriel - mais
a minima commun
en émotions,
identifications, en
langages et raisons.
Une vie
normale :
celle à laquelle on
aspire quand on en
est exclu, que l’on
regrette quand on
l’a perdue. Pourtant
l’idée qu’une
normalité des
comportements, des
aspirations, idéaux,
désirs soit
intellectuellement
pensable et
finalement
socialement
rassurante devient
de plus en plus
étrangère aux
représentations
admises. Que
signifie ce décalage
entre l’existence
réellement,
intimement éprouvée
et les catégories
s’imposant pour la
percevoir ? Parler
de normalité en
amour, en art, en
matière d’éducation,
de culture, de
croyance ou de
repères
institutionnels
sonne comme une
faute de goût. Les
prénotions
auraient-elle changé
de focales, de
visages et sous
quelles
influences idéologiques
? Comment
l’anormalité en
vient-elle à faire
norme ? Et la
conformité,
normalité ?
La
sociologie naissante
n’invente pas la
norme mais elle
l’apprivoise au
prisme statistique
de la moyenne, du
mode, de l’écart
dont l’excès cerne
la déviance. Réduire
l’indécidable
qualité des
conduites, des
mobilisations
individuelles et
collectives à des
distributions
régulières, à la
stabilité de la
mesure continue
d’être en sciences
sociales une voie
impériale d’approche
du normal et de
l’anormal. Toutefois
les comptages de
l’homogénéisé
épuisent- t- ils la
question de la
norme quand la
maladie même (la
crise) est aussi un
autre état normal de
la vie ?
L’incessante
interrogation sur
les valeurs et sur
l’évaluation – au
sein même des choix
d’enquête et de
leurs
interprétations –
indique qu’il n’en
est rien.
L’ethnologie
instruite par
l’altérité déplace
le questionnement et
porte l’accent sur
ces jeux
d’évaluations entre
les cultures. Mais
son perspectivisme
n’a-t-il pas à son
insu, aidé à
l’avènement d’un
ultra-relativisme
mondain dont tous
les hérauts - ceux
du libéralisme et
ceux de la dite
contre-culture - se
parent c’est selon…
soit en sophistes,
soit en cyniques ou
en naïfs imitateurs
du discours courant
? Á la prénotion
ethnocentriste s’est
jointe son idéologie
apparemment inverse,
celle du relativisme
absolutisé
avançant sous
l’oriflamme du
‘construit social’.
Ce
polythéisme des
valeurs dans les
problématiques
postmodernes où
l’être prévaut sur
le devoir-être que
l’on combat ou dénie
va certes de pair
avec une
normativité, celles
des communautés, des
clans à sociabilité
plus horizontale
qu’il est important
de comprendre.
Hypertrophie du
devoir-être dans une
sociologie
auto-étiquetée comme
sociologie critique
et tout occupée à
une problématique de
la normalisation
homogène des savoirs
et des hommes en
tout « genre »...
Et le
logos des sciences
sociales - même
celui soucieux des
dynamiques de
l’anomie, de la
vitalité troublante
de l’instituant, du
mouvement des marges
vers l’institué
- s’épuise en
apories sur la
question de la
norme, cette
transcendance de loi
morale, symbolique,
voire cette simple
immanence de la
régulation des
équilibres dont
aucune pratique
réelle ne peut se
passer sans risque
de délitement ou de
disparition.
C’est que la norme
pose les questions
en chaîne de la
forme (rien ne
survit dans
l’informe), des
limites. Le no
limit n’existe
que dans le
discours, les
postures de la
fausse rébellion ou
dans les conduites
borderline
d’une oligarchie
séparée du commun
et des fondamentaux
de l’humanisation
: Œdipe et le
sphinx.
Pourtant
à l’inverse
murissent des
pensées aussi fortes
qu’interdites des
scènes. L’une
repoussant par le
haut l’usage
résiduel d’une
norme
sociologique affadie
en régularité, ose
le scandale d’une
anthropologie
dogmatique.
L’autre affirme en
sa maturité
l’autolimitation,
legs millénaire des
Tragiques grecs,
tandis que la plus
grecque, donc la
plus nôtre,
significative voix
ultime de
Socialisme et
barbarie,
repousse dans
l’infantile le déni
d’une heuristique de
la nature humaine.
On comprend a
contrario, au
regard de leur socle
commun,
l’acharnement actuel
contre le
psychanalisme,
en fait
l’anthropologie
même.
Dans
l’actuelle ambiance
sociétale
mondialisée, voire
mondialiste, le
balancement
schizoïde ne cesse
de s’accélérer entre
le coup de force des
opérations de
normalisation
(parfois dites de
« moralisation ») et
la diffusion
envahissante d’une
vulgate relativiste
où raison et vérité
s’abolissent.
Pensées de
mondialisation que
l’évolutionnisme
unique vers l’empire
du bien, d’un
post-humain
désymbolisé et d’une
fin de l’histoire
se confondant ;
c’est pourtant la
déconstruction
sociologiste des
sujets de
l’histoire, donneurs
de sens parce que de
mémoire, qui se
charge de l’ultime
verrou à
l’effacement des
fondamentaux de
l’antécédence.
Comment dans
ces contextes,
peut-on (au-delà de
l’expertise
statistique
peut-être) comment
doit-on (sans
moralisme et sans
abolir l’altérité,
bien au contraire)
encore
problématiser,
étudier le thème de
la normalité en
sciences sociales ?
Soumission et
validation
Pour des
interventions de
vingt à vingt cinq
minutes,, débat non
compris, les
propositions en
moins de mille
signes seront à
adresser avant le 3
juin, à
joelle.deniot@wanadoo.fr
et
jacky.reault@wanadoo.fr
pour réponse au plus
tard le 10 juin
2013.
·
Comité
scientifique du
Colloque l’Eté du
Lestamp 2013
·
Pierre Cam
Maître de Conférence
émérite, Nantes,
Directeur de l’OVE
jusqu’en 2013,
droit, sociologie
membre du CNU 19
2009-2012, LESTAMP
·
Joëlle-Andrée
Deniot, professeur
des Universités,
Nantes,
anthropologie,
membre du CNU 19 de
2004 à 2012, C3S de
l’Université de
Franche-Comté
·
Claude Javeau,
Professeur émérite à
l’Université Libre
de Bruxelles,
sociologie
·
Bruno
Lefebvre, professeur
des Universités
Nantes,
anthropologie, CNAM
·
Antigone
Mouchtouris,
professeur des
Universités, Metz,
sociologie, GEPECS
·
Jacky Réault,
agrégé d’histoire,
ancien directeur du
GIRI CNRS, M de C
retraité de
sociologie
Université de
Nantes. LESTAMP
Le qualificatif trop encombrant fut d’ailleurs déclaré inadapté en Septembre 2012 par le premier ministre qui évoqua « le passage à une autre étape … »
Le Figaro, 21 Décembre 2012
Georges Canguilhem, Le normal et le pathologique, PUF, 1966
Ce qui n’exclut pas son in-tranquillité, son tragique structurels : une autre question
Sur sa critique, Georges Devereux, Essais d’ethnopsychiatrie générale. Gallimard 1967.
Définie dans le fil Bourdieu par la constitution de l’espace symbolique de la domination
Disent à titres distincts les œuvres de Duvignaud, de Maffesoli, de Moscovici, de Becker.
Le seul déséquilibre de la sex-ratio en Inde lié à l’infanticide massif des filles suffit sans plus d’effroi à en faire un problème national.
Les actuelles mobilisations autour de la pierre angulaire de la filiation s’en font l’écho.
Pierre Legendre, De la société comme texte. Fayard 2001.
Alain Supiot, Homo juridicus Essai sur la fonction anthropologique du Droit. Seuil 2005. Cornelius Castoriadis, La cité et les lois ce qui fait la Grèce. 2, Seuil 2008, p. 157.
On rangera sous cette catégorie les interventions brusques de l’Etat dans ce qui relève de la sphère privée, familiale des engagements ou de l’éducation par exemple
Mère de tous les double binds, la formule anti-norme de 1968 sait-elle qu’elle s’abolit en son injonction même adressée à l’Etat, « il est interdit…d’interdire ». Sa réalisation normalisatrice qui s’est déroulée sous nos yeux, révélait déjà sa vérité, la rechute totalitaire de Prague dans l’auto-nommée normalisation de la société par l’Etat de l’antérieur sens-fin de l’histoire qui n’en finit pas de faire retour ce 24 avril 2013 par le Président normal.
RÉSUMÉS ou PROLÉGOMèNES
Jeudi 27 Juin 2013
Institutions,
Représentations
Aïcha Benamar
,
Sociologie, CRASC,
Université d’Oran
Les cours
particuliers : de la
norme scolaire à la
norme sociale
Selon
la Loi d’orientation
de l’éducation,
l'école a pour
mission de garantir
à tous les élèves un
enseignement de
qualité, destiné à
améliorer leurs
performances et à
rendre le soutien
scolaire contingent.
Or, prendre des
cours particuliers
semble constituer
une norme pour tous
les élèves, appuyés
dans leurs démarches
par les enseignants
et les parents. Lors
de journées d’études
organisées, dans le
cadre d’un projet de
recherche, avec des
enseignants et des
inspecteurs, parents
d’élèves eux-mêmes,
de trois wilayas
parmi celles qui ont
obtenu les meilleurs
résultats au BEM,
nous avons organisé
des focus-groups
suivis d’entretiens
avec des élèves de 4ème
année moyenne
(terminale des
collèges).
Les
principales
questions ont
gravité autour de la
problématique de la
conformité
comportementale, des
différents membres
de la communauté
éducative, face à ce
phénomène
« naturel » de
systématisation du
soutien scolaire.
Notre contribution
tentera
d’appréhender ce
phénomène qualifié
de « normal » à
travers les
résultats des
focus-groups et
entretiens menés.
Marc Chatellier,
Sciences
de l’éducation, CREN,
Université de
Nantes.
Normalité à
l’Ecole : de la
psychométrie
instituée à la loi
sur le Handicap et
de quelques
paradoxes.
Dans
l'évolution de
l'humain
(complexifiant sans
cesse ses capacités
d'agir sur les
choses, les êtres et
son environnement)
tout apprentissage
puis son corollaire
immédiat la maîtrise
d’un savoir plus
structuré que ceux
déjà intégrés,
porte en lui même un
paradoxe. Il
implique en effet :
-
une
appropriation de
l'interne : savoir
ou s’avoir.
-
mais
il ne peut non plus
s'effectuer sans
une communication
avec l'externe, qui
sous quelque forme
qu'elle se présente
(symboles,
signes...) renvoie à
l'autre, donc au
différent).
La
tradition
épistémologique des
sciences humaines, y
compris et surtout
en sciences de
l'éducation, a
classiquement
privilégié l'idée de
la pleine
objectivation de
l'humain, rendu
transparent à la
science par une
pratique dite
« distanciée de
l'exogène ». C'est
ce que Varela a
qualifié de sciences
de la commande et
qui (liée à la
première
cybernétique ou
science de
l'information) est
resté
majoritairement,
jusqu'à ces
dernières années,
une approche
théorique
privilégiée tant en
psychologie qu'en
pédagogie de
l'apprentissage. De
l'étude directe des
comportements
(théorisée par Paul
Fraisse: méthode
expérimentale) aux
théories de la
pédagogie
expérimentale (R.
Dottrens et G.
Mialaret), c'est le
même postulat qui
prédomine :
l'évolution et
l'optimisation des
apprentissages chez
un élève relève de
l'action externe
d'un tiers.
Jean
Piaget par sa
définition du
« sujet
épistémique »
renforcera à ses
dépens ce postulat
et incitera aux
choix pédagogiques
des années 1970
(dites nouvelles
pédagogies) qui
postulent qu’un
savoir
(complexification de
schème opératoires
donnant à un niveau
supérieur accès au
sens) est
accessible à
beaucoup d'élèves,
si l'on s'appuie sur
des stades de
développement
cognitif repérés
chez un élève
fictif. A travers un
regard à la fois
historique et
critique, nous
essaierons de
montrer en quoi de
la naissance de la
psychométrie
instituée dès 1909,
à la toute dernière
loi dite de
scolarisation de
l'élève en situation
de Handicap, l'Ecole
a sans cesse oscillé
entre une vision
endogène ou exogène
de l'apprentissage,
plaçant
respectivement les
Sujets que son
maître et Elève dans
des situations
paradoxale :
:-
quand le maître
serait confronté à
son incomplétude,
l'élève est
assujetti à une
place d'objet
normé ;
-
quand le sujet-élève
est lui même
confronté à cette
même incomplétude,
le maître doit obéir
à des référentiels
de compétences.
Maryam
Borghée,
Sociologie, EPHE
EHESS, Paris
Une laïcité
dogmatique
Lorsque les
appareils d’Etat
statuent sur les
normes islamiques
Dans
les débats qui
aujourd’hui animent
la scène publique
européenne, la
religiosité
musulmane tient une
place centrale. Du
foulard à la prière
canonique, en
passant par les
minarets, le voile
intégral ou encore
la viande hallâl,
la visibilité de
l’islam dans
l’espace public
séculier pose
problème et suscite
l’action des
pouvoirs
législatifs : en
France, la loi du 15
mars 2004 contre les
signes religieux
dans les écoles ; la
loi du 7 octobre
2010 contre le port
du voile intégral
dans l’espace
public ;
l’interdiction des
prières de rue
depuis le 16
septembre 2011 ;
l’interdiction des
minarets votée le 29
novembre 2009, en
Suisse… Au-delà des
inquiétudes
populaires ainsi que
de la légitimité
sociale et politique
de ces initiatives,
c’est le sens
profond de la
laïcité qui est
interrogée ici dans
son rapport aux
normes et aux
traditions
musulmanes d’une
minorité.
La
commission Stasi
comme la Mission
d’information sur le
port du voile
intégral ont cherché
à savoir si le
hijâb, le
niqâb ou bien la
burqa,
faisaient partie ou
non de l’islam.
Différents penseurs,
intellectuels et
militants furent
invités au parlement
pour fournir leur
définition
personnelle de ces
vêtements et de la
religion musulmane,
en déterminant ce
qu’est la bonne
croyance et une
pratique saine et
normale. Ils ont
parfois prononcé
l’anathème contre
les femmes
concernées et une
partie des
musulmans, en
imposant la véracité
et la légitimité
exclusives de leur
jugement normatif.
La République a
notamment défendu
l’idée que le niqâb
relève d’une
démarche sectaire,
d’une hérésie voire
d’une pathologie, en
différenciant, dans
la foulée, le bon du
mauvais musulman. Le
foulard, quant à
lui, serait le signe
d’une infériorité
des femmes à l’égard
d’un présupposé
tuteur et
contreviendrait aux
valeurs de la
République. Ces
postures,
prétendument
respectueuse de la
loi de 1905,
reviennent à
substituer des
normes à d’autres en
édifiant ce que doit
être l’orthodoxie et
l’orthopraxie tout
en cloisonnant le
champ sémantique
d’une action, de son
contenu autant que
de son contenant. Or
est-ce à l’État laïc
d’arbitrer les
critères de la
normativité
islamique ?
Les
mêmes interrogations
se posent autour de
la viande hallâl
étant données les
pourparlers autour
de la licéité (d’un
point de vue
chariatique) des
méthodes
d’égorgement ainsi
que sur le caractère
obligatoire ou non
des prières
collectives du
vendredi ou de
l’aïd.
La
laïcité n’est pas
une doctrine, mais
un mode
d’organisation
politique des
institutions par la
séparation du
religieux et de
l’État qui doit
différencier le
privé et le public.
En tant que mode de
régulation
politique, il ne
s’adresse pas aux
individus mais
uniquement aux
institutions et à
ses représentants,
en exigeant d’eux
indifférence et
autonomie à l’égard
des religions. Dans
ce cadre, est-ce aux
fonctionnaires de
décider du degré de
religiosité ou de
sacralité d’une
pratique rituelle ?
Est-ce aux pouvoirs
publics de statuer
sur l’islamité ou
non d’un fait
religieux ? Est-ce
le rôle du politique
que de s’enquérir de
la teneur doctrinale
d’un geste et
d’inciter ses
citoyens de
confession musulmane
à adopter ou
délaisser une
pratique ? En
jugeant de l’origine
islamique d’un fait
social, la
République aliène
ses valeurs et tombe
dans une posture
dogmatique qui viole
l’essence et
l’esprit de ses
lois.
Gérard Dehier
,
Sociologie,
université d’Angers
Moto perpetuo ou de
l'identité : la
normalité
impossible
Ce
travail reste dans
le droit fil d’une
réflexion sur le
déracinement, une
forme de d’onto ou d
auto-analyse
sociologique et
appartiendrait dans
cette perspective au
travail que nous
avons initié il y a
quelques années déjà
avec notre volonté
de ne rien lâcher
dans la construction
d’un rapport
individu et société,
voir sur ce point
notre thèse bien sûr
et avant déjà le
chapitre que nous
avons consacré à
cette question dans
Sociologie
contemporaine.
De quoi s’agit-il
plus précisément ?
De la
bureaucratisation de
l’enthousiasme et de
sa préservation de
façon durable ou
encore de l’analyse
du comment le
présent peut
impacter le passé.
Josef
Schovanec,
Philosophie,
Civilisations
orientales, Inalco
Paris.
Comment peut-on être
un anormal en
Perse ? Zal, Zahak,
Rostam et le Livre
des
Rois
Le
Livre des Rois,
œuvre monumentale de
Ferdowsi, compte
parmi les ouvrages
fondateurs de
civilisations, à
l'égal de
l'Iliade ou du
Mahabharata.
Pourtant,
contrairement aux
lectures les plus
communes en matière
de normalité ou
d'anomalie, de bien
et de mal, faites
par exemple de la
Bible ou du Coran,
les personnages du
Livre des Rois
sont complexes et
changeants. Comme
bien d'orientalistes
en ont fait la
remarque pour le
Mahabharata, y
distinguer les bons
des méchants est
tâche à peu près
impossible. Pire,
distinguer le normal
du pathologique ne
l'y est pas moins.
Dans
ma brève étude, et
face au foisonnement
de personnages et
histoires de
l'œuvre, je me
propose de retenir
quelques personnages
emblématiques, qui
plus est à peu près
contemporains dans
le récit, et qui
comptent jusqu'à ce
jour pour des
référents culturels
majeurs dans toute
l'Asie centrale :
Zal, Zahak et Rostam.
Zal,
albinos de
naissance, rejeté de
ce fait par son
père, recueilli par
l'oiseau Simorgh
dans son nid sur le
mont Damavand, avant
d'être réhabilité et
de devenir père,
après son mariage à
Kaboul, du héros
absolu Rostam,
incarne par son
handicap deux
facettes que
d'autres héros ne
peuvent avoir : la
l'humanité des
sentiments et une
sorte de sacralité.
L'histoire de Zal
est celle des
sentiments du
Simorgh, connu par
ailleurs pour être
un oiseau divin
particulièrement
lointain, hautain et
capricieux, qui en
prit soin, des
sentiments de la
grande histoire
d'amour de l'Iran
ancien, entre Zal et
Rudabeh. L'histoire
aussi d'une
sacralité, tant les
éléments surnaturels
y abondent, à
l'instar de la plume
magique du Simorgh
et des signes
annonçant la
naissance du fils de
Zal, à savoir Rostam,
le plus grand des
héros.
Zahak
et Rostam, par leurs
anomalies de corps,
content, à l'inverse
de Zal, le rapport
au pouvoir. Zahak,
dont le nom vient du
mot « serpent » (azhi
en avestique, ahi
en sanskrit, plus
lointainement
ophis et
anguis) et qui
hérite de diverses
histoires
zoroastriennes
antérieures, est un
Faust de l'Orient.
Intelligent, né sous
une bonne étoile,
pour conquérir la
puissance, il se met
au service du Malin
(Ahriman). Accueilli
en libérateur, il
devient le tyran
honni, deux serpents
poussent de ses
épaules avant de le
dévorer. Rostam,
modèle du héros, au
caractère difficile,
meurtrier de son
propre fils, sut en
revanche renoncer à
franchir la marche
ultime et
revendiquer le trône
universel.
Au-delà de ces
quelques
idéaux-types,
l'anomalie de corps
dans le Livre des
Rois donne
également à penser
son dépassement :
l'épouse de Zal, la
sublime Rudabeh de
Kaboul, n'était-elle
autre que la
descendante de Zahak
le maudit ? L'Est
sauvage, pays de
l'ennemi juré de
l'Iran, le Touran,
tantôt assimilé aux
Arabes, tantôt aux
peuplades turques,
n'était-il pas
devenu également
celui de Rostam, le
plus grand des
héros ?
Kahina
Bouanane
,
Littérature
francophone et
comparée, Université
d’Oran
La (re)construction
des représentations
de la normalité dans
Les Interprètes de
Wole Soyinka
Les
interprètes de Wole
Soyinka (re)présentent
un groupe de jeunes
intellectuels
nigérians qui
essayent de donner
un sens à leur vie
et à leur talent
dans une société où
le « cynisme » et
« l’ascension
sociale » les
poussent au
désespoir.la notion
de normalité est
approchée
différemment dans ce
roman, elle n’obéît
pas à la définition
traditionnelle, la
norme et la
normalité chez
Soyinka vont dans un
sens bien différent
que cette conception
dite
conventionnelle.
Ces
six intellectuels
nigérians commentent
leurs expériences
africaines,
confrontés à un
climat confus et
ambigu : « Sagoe »
le journaliste, « Sekoni »
l’ingénieur, « Egbo »
le fils d’un pasteur
et d’une princesse,
« Bandele » le
professeur
d’université, « Lasunwon »
l’homme de loi et
« Kola » le peintre.
Tous sont des amis
d’enfance qui se
retrouvent au pays,
après avoir terminé
leurs études à
l’étranger. Ce petit
cercle d’amis,
marqué de
personnalités si
diverses, laisse
apercevoir entre eux
un lien
existentiel : ils
sont tous à la
recherche deux mêmes
et forment une
génération
spirituelle dont
l’idéal serait la
synthèse entre la
tradition, le sens
de la race et le
développement
moderne de
l’Afrique. Cent
autres personnages
traversent ce
roman :
l’inquiétante figure
d’un ancien forçat,
un étrange
ressuscité,
fondateur d’une
église. La charmante
madame Fayesi, femme
anticonformiste que
son mari répudiera.
Tous sont brûlés
d’une énergie
intérieure, mus par
un élan vital qui
s’infléchit suivant
les obstacles et
crée un monde
bouillonnant dans
une atmosphère à la
fois burlesque et
poignante.
Wole
Soyinka, l’auteur
des « Interprètes »
a avancé ses
personnages comme
pour déconstruire
une idéologie et (re)construire
une organisation
plus profonde c’est
à dire plus ancré
dans sa culture
Yoruba car ce roman
est pertinent à un
double point de vue.
D’une part il est
écrit par un homme
particulièrement
sensible au théâtre
dramatique et
d’autre part, il est
engagé
politiquement. Ces
personnages ne
traduisent-ils pas
leur propre sens ?
Un sens corroboré à
l’intérieur d’un
autre vécu différent
du leur, d’où
probablement le sens
de l’ambivalence.
Ces
mêmes personnages
sont interprétés en
une sorte de crise
spirituelle car
souvent leurs
esprits
s’identifient à des
divinités et chacune
d’elles tient à
défendre une
idéologie, un sens
visiblement ancré
dans leur tribu
Yoruba. Ainsi, toute
la lisibilité du
texte de Soyinka
tourne autour de la
lecture/écriture de
la normalité, « Les Interprètes »
semblent fonctionner
dans un imaginaire
symbolique.
Cependant ce qui
semble les
différencier c’est
la manière dont
chacun d’eux
visitent en quête
d’une lucidité les
méandres d’une
normalité. Il sera
question dans cette
communication de
redéfinir la
définition de la
normalité dans
l’imaginaire
africain noir ?
Vendredi 28 Juin
2013 matin
Regards
épistémologiques
Claude Javeau
,
Sociologie,
Université Libre de
Bruxelles.
Anormalité et hors
normes ; de la
normalité à la
normativité
Anomie, anomalie,
anormalité,
anormativité
constituent un
paradigme dans
lequel se
reconnaissent
diverses figures de
la déviation
(éventuellement de
la déviance)
sociale. Lesquelles
de ces figures
s'appliquent le
mieux à l'état
actuel de la
civilisation en
Europe, compte tenu,
notamment, de
l'effacement de la
loi en faveur de la
norme ? (PS,
Monsieur Claude
Javeau, retenu à
Bruxelles par un
accident advenu à
son épouse, n'a pu
être présent.
Communication
annulée)
Bruno
Lefebvre,
Socio-Anthropologie,
Université de Nantes
La normalité : "la
volonté d'ignorance"
La
normalité ; la
définition de
Durkheim est un peu
viellotte, compte
tenu des
transformations des
sociétés.
En
tant qu'observateur
des sociétés
européennes et
parfois un peu au
delà, libre de toute
influence politique
ou religieuse, je
considère que la
normalité s'analyse
comme la corruption
(cf. mon bouquin sur
l'Europe sociale) :
elle est définie par
un consensus entre
les sociétés
locales, leurs élus,
leurs médias, leurs
associations et
syndicats, leurs
ruses vis à vis des
juridictions
nationales,
supra-nationales
(européennes en ce
qui nous concerne),
voir même
mondiale...
Je
pourrais prendre un
exemple de la
"normalité" des
français : en 1994,
les préceptes
OMC/AGCS ( pas de
présence permanente
d'enseignants,
apprentissage en
ligne gérés par des
soc privée) ; les
réformes ou
"modernisations" des
institutions sont
mises en place par
tous les
gouvernements et
l'apprentissage des
enfants et ados
change : où et quand
les jeunes
travailleurs
apprennent-ils à
gérer un budget
ménager et à
rembourser leurs
dettes de
consommation ?
Normalement, c'est
au Certificat
d'Etude, là ou on
apprend la règle de
trois et les
pourcentages
d'intérêts. J'ai
travaillé là dessus
ces derniers temps,
en même temps que
sur la suppression
des enseignements
d'anthropologie dans
les années 80, et
ceux des sociologies
aujourdhui. Quand à
la transmission des
humanités, pfff...
DONC, la NORMALITE
c'est ETRE INGNORANT,
et fier de l'être
Antoine
Baczkowski,
Sociologie,
Université de
Toulouse Le Mirail
EHESS
Le parcours du
doctorant. Du désir
de liberté au sens
du réel :
jouissance,
compétition, utilité
Le
texte rapporte le
désir tardif de son
auteur pour la
lettre,
l'expression
libératrice de son
rapport au monde, à
ce stade de notre
histoire refoulant
le sujet, la
spéculation : l
'"économisme" de la
société capitaliste,
néolibérale,
utilitariste,
exhortant tout un
chacun à préférer le
prix, au détriment
de la dignité ; à
s'enquérir de
compétences aux
dépens des idéaux.
Emmanuel Diet,
Philosophie,
Psychanalyse,
Université de Lyon
II
L’acédie, syndrome
ethnique de la
normativité perverse
du néolibéralisme
La
mélancolisation
générale du lien
social dans la
barbarie de l’hypermodernité
néo-libérale se
traduit par la
diffusion de l’acédie
dans les liens au
travail et dans le
travail .Ce symptôme
anthropologique – du
suicide à la
dépression
ordinaire-est la
conséquence directe
du management
totalitaire, de sa
normativité
opératoire et de la
destruction des
liens et de la
désubjectivation
qu’il produit. La
destruction des
métacadres et des
organisateurs
psychiques et
culturels par les
logiques
gestionnaires et les
procédures est à
l’origine de
souffrances
psychiques
irréductibles à
toute
psychologisation
mais qui doivent au
contraire être
pensées et traitées
en référence aux
maltraitances
organisationnelles
et à l’emprise qui
déqualifie et
disqualifie les
sujets dans leur
relation à la tâche
primaire.
Anne-Sandrine
Castelot,
Sociologie,
consultante,
Université de Nantes
Le vivier du
handicap
« Le
travail fait mal »
tel est le constat
posé par les
pouvoirs publics
lors de la remise du
rapport Lachmann en
2010. Ce constat
aboutit à ce que
l’Etat rappelle aux
employeurs leurs
obligations de
préserver et
prévenir la santé
physique et mentale
de leurs salariés.
Ce rapport
s’accompagne de
mesures pour
favoriser « le bien
être » au travail,
auxquelles les
employeurs vont se
soumettre car elles
rentrent dans le
cadre de
l’application de la
loi entourant le
Document Unique.
Parallèlement,
l’entreprise doit
accueillir,
maintenir dans
l’emploi les
personnes porteuses
d’un handicap,
notamment du aux
conditions
d’exercices de
l’activité
professionnelle.
Les
conséquences de
cette mise aux
normes imposée par
le droit du travail,
pour les entreprises
est l’émergence
d’une nouvelle
population de
salariés: les « mal
traités du
travail », ceux que
le travail a rendu
vulnérable. Nous
observons alors que
l’entreprise en
répondant aux normes
imposées par la loi
est lieu d’exclusion
et d’inclusion du
monde du travail,
car alimentant un
vivier, celui des
handicapés du
travail.
Vendredi 28 Juin
2013 après-midi
Raisons et Chaos
Yves Gérin, Psychologue
clinicien, Amiens.
Stigmatisation,
normalité et
violence sexuelle
La
violence sexuelle
appelle un
traitement
judiciaire complexe,
non dépourvu
d’ambiguïté. Au
législateur répond
le travail du
thérapeute mais
aussi du sociologue.
Chacun commis, dans
son domaine à
pratiquer un
compromis ou sexe,
violence et
psychique donnent à
voir, en ses aspects
inconscients et
sombres, les
origines d'un lien
social, filial,
sexué. Le propos
s'inscrit, en ce
sens, au plus prés
de la rigueur
épistémologique
requise par les
sciences humaines.
Pierre Cam,
Droit, Sociologie,
Université de Nantes
« Primum non nocere »
Les
débats sur le
mariage pour tous se
sont largement
concentrés sur les
problèmes de
filiation et
d’égalité des droits
mais ont totalement
omis de se poser la
question de la
réalité du couple
dans la société
d’aujourd’hui et
au-delà de son
devenir. Car en
élargissant le
mariage à « tous »,
le législateur a
également élargi
l’assiette du
divorce et au-delà
l’assiette des
suicides qui y sont
liés.
Or, à
une époque où la
probabilité de
divorcer pour un
couple marié est de
l’ordre d’une chance
sur deux, il semble
urgent de
s’interroger sur le
« mariage » et sa
signification. Pour
ce faire nous avons
adopté la démarche
que Durkheim faisait
prévaloir lors du
débat sur le «
divorce par
consentement mutuel
».
En
abordant cette
question, Durkheim
dessinait une ligne
de fracture entre le
mariage dit normal
et d’autres formes
de vie à deux moins
stables et plus
propices à ce qu’il
nomme l’anomie
conjugale. D’une
manière assez
paradoxale, Durkheim
ne confère pas à
l’enfant une place
centrale au sein de
ce couple normal et
n’en fait pas non
plus la condition de
sa perpétuation. Car
le mariage a une
portée
civisationnelle chez
Durkheim qui le
détache à la fois de
la sexualité mais
aussi la
procréation. De
telle sorte que le
désir d’enfant peut
être parfois aussi
anomique que ne
l’est le désir
sexuel. On ne
manquera pas de
s’interroger à cet
égard sur le miracle
démographique
français : faut-il y
voir un indicateur
du bien vivre ou une
forme achevée de
l’effondrement «
normatif »
conduisant à
l’aliénation
parentale
?
Fabrice
Marchal,
Sociologie,
Université de Nantes
Feuilles de route :
rencontres avec le
devoir-être.
Des
commanditaires
privés et/ou publics
financent des
recherches de
sociologie dans les
domaines du
« développement
durable », de la
préservation
de « l’environnement »,
de la prévention des
« risques ». Les
enquêtes de terrain
réalisées dans le
cadre de ces
recherches doivent
mettre en évidence
les conditions de
réussite des actions
des commanditaires
en ces domaines : la
demande première
relève d’une
démarche
d’ingénierie
sociale. L’évidence
attachée aux notions
mobilisées
(environnement,
développement
durable, risques…)
cède pourtant le
pas, au fil du
travail
ethnographique, au
constat d’une
pluralité des
manières de les
concevoir. Les
normalités des uns
ne sont pas celles
des autres, en dépit
de processus de
régulation, ou de
tentatives de
normalisation.
L’existence de
différences, de
divergences, me
paraît constituer un
caractère normal de
la vie en société.
La conclusion
attachée à ce
constat pourrait
être de considérer
toute expression
d’un devoir-être
(une normalité)
comme une entreprise
de domination. La
référence constante
de toutes les
personnes
rencontrées à des
devoir-être ne me
paraît cependant pas
autoriser cette
conclusion. Le
devoir-être apparaît
comme une des
manières de conférer
un sens aux
existences, aux
expériences, aux
êtres, pour soi et
pour d’autres. Le
couple être /
devoir-être constituerait
ainsi une tension
animant toute vie
humaine. Le couple
pourrait à ce titre
être rapproché de
certains autres :
coopération /
conflictualité,
autonomie /
hétéronomie, intérêt
individuel / intérêt
collectif… La
communication
proposée vise à
étudier ces
hypothèses en
mobilisant
comptes-rendus de
recherches et
lectures variées.
Antigone
Mouchtouris,
Sociologie,
Université de Metz
Régression/normalité :
Lecture sociologique
du rôle de Dionysos
dans la pensée
grecque
(Annulé)
Benoît Tellez,
Sociologie,
Université François
Rabelais de Tours
Little Nemo ou le
palimpseste de
l’enfant sans
qualité
Chez
Homère comme chez
Jules Verne, le
choix de se
présenter sous le
nom de Nemo a
toujours été celui
d’une dissimulation.
Cette définition de
soi par la négative
est aussi bien une
mise au secret de
l’identité
personnelle qu’une
clameur de son
absence. Nemo est
à la fois celui
qu’on ne peut pas
saisir parce qu’il
n’est pas, mais
aussi celui qui
dénote en creux et
se fond parmi tous.
Quand
Winsor McCay créera Little
Nemo in Slumberland en
1905, il utilisera
de cette formule
pour dessiner les
aventures nocturnes
d’un enfant tout ce
qu’il y a de plus
anodin dans un pays
des merveilles. Tout
ce que l’on sait de Little
Nemo ou
presque est contenu
dans le « petit »
qui vient qualifier
sa neutralité.
Little Nemo, un
enfant normal en
somme, sans rien qui
puisse le rendre
remarquable.
On
s’interrogera sur le
basculement dans la
bibliographie de
McCay qui mène de
ses amateurs de
fondue au chester,
hommes de la rue aux
traits et aux
accents souvent
pittoresques à
l’enfant lambda qui
tient lieu de page
blanche. Le travail
de constitution d’un
être normal n’est-il
pas l’opération
d’une table rase des
particularités ? Il
y a en tout cas
quelque chose de
l’ordre d’un
rabotage de toutes
les rugosités du
vécu au profit d’un
contour minimal.
Contrairement au mot
d’ordre consensuel
d’un « soyons libre,
soyons anormaux »,
nous voyons ici la
possibilité d’une
nouvelle forme de
normalité. Une
normalité qui se
fait condition sine
qua non à la
possibilité d’une
nouvelle inscription
du récit. Le petit
Personne parce qu’il
n’est rien de
notable se trouve le
plus apte des
enfants à rêver à
mille inquiétantes
étrangetés.
Joëlle Deniot,
Socio-anthropologie,
Université de Nantes
Le genre et
l’effroi d’après
Judith B.
C’est
donc à une enquête
critique et ironique
(ne parle-t-elle pas
elle-même
« d’espérance
ironique » face à
l’ordre établi) au
pays de Judy
que je me suis
attelée décidant de
centrer mon propos
sur quelques
topoï Butlériens
issus de ce
post-féminisme
queer visant
rien moins qu’un
décentrage de tout
idéal régulateur de
l’humain. Après
l’investigation plus
philosophique sur la
logique et les
paralogismes de sa
démonstration rusant
avec la nature, le
corps, l’identité,
le symbolique se
posera la question
sociologique plus
restrictive de la
réception de ses
thèses qui est
passée en quelques
années, en France
notamment, de la
résistance affirmée
des psychanalystes,
des anthropologues à
un mimétisme
grandissant étendu à
toutes les sphères
des sciences
sociales.
Samedi 29 Juin 2013
matinée et clôture
Logiques sociétales
Dominique Pécaud,
Sociologie, Centre
François Viète,
Université de Nantes
Vidéosurveillance et
normalité technique
(communication
originale annulée.
Un texte antérieur a
été lu en place de
...)
En
France, la
vidéosurveillance
définie comme
système technique
destiné à maintenir
la « tranquillité »
des espaces publics
connaît un destin
inattendu. Lancée
par les élus locaux
et nationaux comme
« le » mode efficace
de surveillance,
elle apparaît
désormais noyée
parmi tous les
moyens permettant
d'atteindre ce but
de « tranquillité »,
qui vont de la
présence policière
jusqu'à la
prévention dite
« situationnelle ».
Début 2008, la
commission nationale
de vidéosurveillance
mise en place par M.
Alliot-Marie comme
réponse à une lettre
de mission de N.
Sarkozy, alors
Président de la
république et
demandant de
"déployer plus de
moyens de
vidéosurveillance,
qui sont un
instrument essentiel
de prévention et de
répression des actes
terroristes"
a
débouché sur un plan
appelé « plan de
vidéoprotection ».
Si le terme de
vidéosurveillance
visait la prévention
des risques, celui
de vidéoprotection
englobe la
résolution
d'affaires
criminielles ou
délictueuses,
l'identification
puis l'arrestation
de leurs auteurs,
alimentant l'idée
d'une amélioration
générale de la
sécurité des
citoyens. Une double
dillution peut être
constatée :
multiplication et
banalisation des
artefacts et des
moyens
administratifs
destinés à
surveiller les
espaces publics,
abandon de
l'ambition
préventive et
renforcement de la
surveillance dans le
cadre d'une
politique de
protection aux
contours flous.
Pendant ce temps,
l'efficacité de la
vidéosurveillance
comme mode de
prévention des
risques n'est
toujours pas
établie, et les
rares données
accessibles montrent
son rôle est
relativement réduit
en matière
d'élucidation.
Reste donc une
question.
L'implantation des
systèmes techniques
de surveillance ne
cesse de croître,
banalisant leur
présence au sein des
espaces publics,
mais, que
faudrait-il
surveiller grâce à
eux ? La
sophistication des
techniques de
surveillance ne
permet pas de
répondre à cette
interrogation. Par
exemple, quand
l'analyse des images
recueillies par les
caméras de
surveillance devient
automatique, il
reste à définir ce
qui doit déclencher
les alertes
destinées à traiter
les dangers évoqués
auxquels ces images
sont censées
renvoyer. Qu'est-il
normal de
constater ? Quel
abandon de normalité
devient
potentiellement
dangereux ? Quelle
anormalité, définie
a priori, va
justifier une
intervention
policière afin de
rétablir la
tranquillité
publique souhaitée ?
Il
existe une vision
rationalisante des
raisons d'être
ensemble que les
systèmes techniques
de surveillance
suscitent,
construisent et
maintiennent. Elle
s'appuie sur une
conception
mécanologiste de la
tranquillité
publique, et plus
largement des
manières d'être
ensemble. Telle est
l'hypothèse
principale que nous
souhaitons confirmer
à partir d'une
succession de
travaux de recherche
réalisés sur plus de
dix ans à propos de
la sécurité et du
rôle de la
vidéosurveillance.
Nous souhaitons
présenter plus
spécialement un
travail
pluridisciplinaire
ayant révélé
l'aporie politique à
laquelle renvoient
les systèmes de
vidéosurveillance
mettant en œuvre des
caméras dites
« intelligentes »,
c'est-à-dire capable
d'analyser les
images receuillies
et de déclencher
automatiquement des
alertes.
Marie-France
Beau,
Sciences de
l’éducation, Cadre
de santé du CHU
La fabrique du
vulnérable
Au-delà du malaise
généralisé du monde
sanitaire, nous nous
proposons
d’interroger la
question du lien
social et de la
solidarité dans les
services de soins.
Souvent considéré
comme un «porteur de
stigmate », le
malade qui arrive
dans un service de
soins doit se
conformer à un
certain nombre de
règles, contraintes
institutionnelles et
adopter un
comportement de
« bon malade » au
sens de Herzlich.
Délesté d’une partie
de lui-même, il doit
correspondre à ce
que les soignants
supposent bien pour
lui notamment le
choix des personnes
ressources.
Les
soignants contraints
dans leur exercice
professionnel par
une charge de
travail
exponentielle et des
normes et de
protocoles évalués
et contrôlés sont de
plus en plus en
contradiction avec
les valeurs
soignantes qu’elles
soient collectives
ou individuelles.
Les soignants se
transforment en
« entrepreneurs de
morale » au sens de
Goffman. Obligés par
des normes
hospitalières
générées par une
société de la
prévention du
risque, des
précautions
standard, des check
listes et pris dans
des « normes
soignantes », les
infirmiers et plus
largement les
professionnels de
santé fabriquent des
personnes soignées
« vulnérables » du
fait même d’intégrer
le monde
hospitalier.
Olivier
Benedetto,
Sociologie,
Université de Nantes
Chasse, pêche,
nature et traditions
humaines : la
« normalité
humaine » aux prises
avec un
anti-humanisme
montant
Les
rapports
homme/animal
évoluent
particulièrement
dans les pays
occidentaux où l’on
célèbre la nature et
observe une certaine
réhabilitation du
prédateur. Dans le
même temps,
certaines pratiques
de l’homme, parmi
les plus populaires
et les plus
communes, sont
remises en cause.
C’est le cas des
pratiques de chasse
ou de pêche mais
aussi du fait de
manger de la viande,
pratiques dénoncées
par nombre de
mouvements notamment
« animalitaires ».
Leurs conceptions
relèvent souvent
d’une anti-écologie
mais aussi d’une
négation de
l’histoire et d’une
« nature humaine ».
L’idée d’une
certaine « normalité
humaine » est ainsi
remise en question
par un
anti-humanisme. Et
les anthropologues
dans tout ça ?
Jacky Réault
, Histoire,
Sociologie,
Université de Nantes
La normalité
est-elle soluble
dans le sens de
l'histoire ? France
2013 Du « coup de
société » au Malaise
dans la
normalisation.
A
l’instar de l’Etat
combinant des
fonctions sociétales
d’institution,
garantie d’un ordre
viable, Themis,
échappant aux
intérêts, avec la
normalisation
éducative des
rapports sociaux
(mode de production,
contradictions de
classes (Dykè), les
normalisations
immanentes à la
société même sont à
penser en les deux
registres, sa
constitution
pérennisée, ordre
sociétal, sa
régulation, ordre
social. Ce moment
Français combine les
deux registres de
mutations de la
normalité.
D’abord, la dualité
communauté société,
(Tönnies, Freud,
Lévi-Strauss.) qui
dit la limite
sacralisée de
l’inceste fondant
l’ordre symbolique,
et la dualité Etat
société (Hegel,
Engels) qui lui
ouvre le jeu
juridico-politique,
tendent à s’abolir,
nous inscrivant dans
le totalitaire,
Anna Arendt, et sa
novlang, la
sacralité
sécularisée.
Ensuite, les deux
normalisations de
l’Etat-institutions
tendent à n’en plus
faire qu’une par
abandon de la
fonction de garant
de la raison (P.
Legendre), et par
absorption de
l’ordre
anthropologique
fondant le statut
des personnes dans
un pur rapport
social de
société de la
mondialisation,
réduit à l’épure du
désir et de son
marché.
Entre
processus évolutifs
et pratiques
historiques ouvertes
ces mouvements
s’expriment dans un
grand désordre de la
normalité allié à l’hystérisation
sans précédent de la
normalisation. Les
contradictions
entre, centres
mondialisateurs et
assujettis, entre
peuples et
oligarchies, entre
anthropologie et
post-anthropologie,
entre, in fine,
« vouloir vivre
vouloir jouir
vouloir mourir
vouloir tuer »,
ne trouvent pas dans
les anciens modes
d’expressions et
institutions (de
représentation de
classes et de
progrès au sein de
l’Etat nation), leur
forme de résolution.
La
normalisation totale
invoque l’ultime
divinité, le Moloch
Evolution.
L’anthropologue
darwinien attend la
taupe de l’entropie
dévorant les plus
fous et leurs
victimes
naturelles,
femmes enfants,
vieillards. Le mode
de résolution
proprement humain
par des
mobilisations
indéterminées
(Anaximandre via
Castoriadis),
suppose que le
post-humain n’ait pu
jusqu’au bout se
saisir de l’humain
et, en lui, de
l’ultime recours, en
même temps qu'arkè
(principe premier),
la normativité
de la vie
(Canguilhem). Ce qui
fut de la
science-fiction
devient la question
d’une encore
histoire (humaine).
Le
temps, nolens
volens auto
désigné, du
président normal
est celui,
privilégié ( ?) de
l’emballement de ces
mutations mais
toujours aussi de
l’immersion de
l’observateur dans
l’objet étudié,
l’aporie scientiste
par excellence. Si
c’est celui du
sacrifice du statut
modeste de social
scientist, pour
celui d’adulte
humain normal
(Devereux), c a d
névrosé et critique
(Dufour)…incarné,
faut-il hésiter à
s’y exposer ?
Sur
la base de ces
prolégomènes, la
communication
interrogera la crise
française instaurée
par le coup de
société de l’ainsi
nommé « Mariage pour
tous », engendrant
le mouvement social
anthropologique (?)
totalement inédit de
Lamanifpourtous.
Elle s’appliquera à
en décoder les
composantes sociales
via l’enquête « Les
français et la
théorie du genre »
(IFOP).
Le 10 décembre 2013,
J R nous demandait
d'ajouter cette
information et ce
lien.
l'intitulant
JE
SUIS UN VEILLEUR
Jusqu'où allons nous
laisser instaurer
cet ordre terrifiant
? Je me dénonce
veilleur de la
normalité
JR
De :
xxxxxxxxxxxxxxxx
[mailto:xxxxxxxxx@gmail.com]
Envoyé :
mardi 10 décembre
2013 21:20
À :
destinataires
inconnus:
Objet :
Rodez - 3 sommations
contre 14 mères
veilleuses
http://www.youtube.com/watch?v=UsSTIr_F_Ww
Manif
des mères veilleuses
a Rodez :
14
femmes d’âge mur,
un commissaire qui
fait ses sommations
et
des robocops chargés
de reprendre la rue.
C’est
en France à Rodez
sous le
gouvernement
"de gauche"...
Et en mai 2014 ce
fut ce coup de
tonnerre qui mérite
d"e devenir coup de
foudre:
Rupture dans le front du nihilisme "de gauche" ?
José
Bové :
Bacchantes
bio
par
Tugdual Derville
lundi
12 mai 2014
Par quel
miracle la parole de
José Bové s’est-elle
libérée le 30 avril
2014 sur KTO ?
« Face aux
chrétiens » (c’est
le titre de
l’émission), le
député européen
sortant et tête de
liste
Europe-Écologie-Les-Verts
(EELV) pour la
région Sud-Est, a
été pris en flagrant
délit de
cohérence : « Je
suis contre toute
manipulation sur le
vivant, que ce soit
pour des couples
homosexuels ou des
couples
hétérosexuels. (…)
Je ne crois pas que
le droit à l’enfant
soit un droit. » Et
celui qui
s’apprêtait, deux
jours plus tard, à
diriger une nouvelle
opération
d’arrachage d’OGM,
de conclure : « Je
vais me faire plein
d’ennemis. »
Effectivement,
sa déclaration
anti-PMA a rendu
verts nombre de ses
camarades de parti.
La sénatrice Esther
Benbassa a grincé
sur Twitter :
« José Bové confond
PMA et OGM et
s’oppose à toute PMA
(y compris
légale) : un nouvel
adhérent de La Manif
pour tous ? » Elle
a ensuite ironisé,
imaginant José Bové
« vivre avec des
animaux dans une
ferme du Larzac ».
Mais ce dernier ne
s’est pas laissé
intimider.
Considérant qu’« on
n’est pas forcé
d’être dans le trip
technicien
reproductif », Bové
a enfoncé le clou
dans le quotidien
Libération du
5 mai : « à partir
du moment où je
conteste les
manipulations
génétiques sur le
végétal et sur
l’animal, il serait
curieux que, sur
l’humain, je ne sois
pas dans la même
cohérence. »
L’écologiste des
champs assume
crânement sa logique
face à ses camarades
des villes, en
faisant appel à une
conversation avec le
biologiste Jacques
Testart. Ce dernier
a tenu à préciser
dans le même
Libération la nature
de ses points de
convergence avec le
leader écologiste :
« Ce ne sont pas
l’ensemble des
"manipulations" du
vivant qui me
paraissent
illégitimes mais
seulement celles qui
s’opposent au bien
commun par leur
absurdité (PGM)
[plantes
transgéniques,
N.D.L.R.], leur déni
de l’autonomie des
personnes
(insémination
médicalisée),
l’instrumentalisation
d’autres humains
(enfants ou mères
porteuses) ou la
construction d’une
humanité
arbitrairement
codifiée (sélection
embryonnaire). »
Jacques Testart qui
fut à l’origine,
avec le professeur
René Frydman, du
tout premier « bébé
éprouvette »
français, reste
favorable à la
fécondation in
vitro.
La proposition
de loi déposée
conjointement le
7 mai par Esther
Benbassa au Sénat et
Sergio Coronado côté
députés « sur
l’extension de la
PMA aux couples de
lesbiennes et aux
femmes seules »
reflète-t-elle
encore la ligne du
parti, comme
l’affirme la
première ? José
Bové est soutenu par
plusieurs députés :
interrogé par
l’hebdomadaire
Marianne, Paul Molac
(Morbihan) partage
en partie son
avis : « Je me
méfie, moi aussi, de
la manipulation sur
le vivant. » Pour
l’ancien agriculteur
« parfois on manque
de bon sens : le
principal, c’est
l’enfant, pas les
parents ». Michel
Lambert
(Bouches-du-Rhône)
estime à son tour
que la PMA « est un
bouleversement
sociétal qui
mériterait le temps
du débat ». Le
porte-parole d’EELV,
Julien Bayou a
assuré que son parti
restait « pour
l’accès égal à tous
de la PMA » mais
que sur un sujet
intime « il n’y a
pas de problème à
avoir des opinions
différentes ». José
Bové a donc arraché
un sacré tabou, et
surtout révélé
l’incohérence de la
majorité des élus
EELV.
Mais c’est
bien un champ de
maïs transgénique
qu’il a détruit le 2
mai. Il n’a pas
menacé de couper
l’électricité d’un
CECOS. (News de
France Catholique)
________________________________________
Appel à communiquer
Résumé
Un
slogan
au journal de TF1
fait de normal
le mot élu de
l’année 2012 sur les
scènes mêmes qui
l’en avaient banni.
Si la vie normale
est l’aspiration de
ceux, toujours plus
nombreux, qu’elle fuit,
l’idée d’une
normalité des
comportements,
idéaux, désirs est
étrangère au
discours admis, une
faute de goût. Que
signifie ce
décalage, par
quelles idéologies
l’anormalité se fait
norme, la
conformité,
normalité ? Que
disent encore, - la
sociologie hantée
par les valeurs et
l’évaluation, du
tranchant
statistique pour
dire l’anormal et le
normal, sinon la
crise, - l’ethnologie
si la normalité de
l’autre mue en
relativisme mondain,
- les dites
sciences du
relativisme absolu
du « construit
social » courant à
la normalisation
d’Etat en tout
« genre »? A
l’abrupt de la
normalité
s’éprouvent,
l’aporie du no
limit en lien
aux oligarchies
séparées du commun,
la tyrannie d’un
empire du bien
fin de l’histoire en
la mondialisation.
La normalité, la
normativité, la
norme,
l'anormalité,
l'anomie, la
crise, la
pathologie...
des clés généralistes
pour les social
scientists,
philosophes,
juristes que cet
appel mène à Nantes
27, 28 29 juin 2013
?
__________
Un
slogan politique
lancé
sur le plateau du
journal de 20 heures
de TF1 en mai 2011
porta le thème du
normal sur le devant
de la scène ; les
commentaires
fleurirent
et le terme devint
aux dires des
sondages publiés
dans la presse
quotidienne,
l’un des douze mots
les plus plébiscités
durant l’année 2012
…
Norme,
normalisation,
normativité,
normalité anomie:
ces notions voisines
et pourtant bien
distinctes ont
polémiquement
traversé la
philosophie morale
(attractivité du
bien), le droit
(légalité de la
norme), la
sociologie
(naturalité de la
contrainte) dès sa
fondation
durkheimienne, puis
la biologie (pouvoir
normatif de
l’organisme, de sa
survie)
et la psychanalyse
(prescription du
surmoi). En effet
ces notions ramènent
au principe radical
de cette tension
‘entre être et
devoir être’
travaillant aussi
bien le domaine du
vivant que celui du
fait social et
politique, celui de
l’expérience
psychique,
symbolique, éthique,
nous liant à un
cosmos, autrement
dit à un monde -
certes hiérarchisé
et pluriel - mais
a minima commun
en émotions,
identifications, en
langages et raisons.
Une
vie normale :
celle à laquelle on
aspire quand on en
est exclus,
que l’on regrette
quand on l’a perdue.
Pourtant l’idée
qu’une normalité des
comportements, des
aspirations, idéaux,
désirs soit
intellectuellement
pensable et
finalement
socialement
rassurante devient
de plus en plus
étrangère aux
représentations
admises. Que
signifie ce décalage
entre l’existence
réellement,
intimement éprouvée
et les catégories
s’imposant pour la
percevoir ? Parler
de normalité en
amour, en art, en
matière d’éducation,
de culture, de
croyance ou de
repères
institutionnels
sonne comme une
faute de goût. Les
prénotions
auraient-elle changé
de focales, de
visages et sous
quelles
influences idéologiques
? Comment
l’anormalité en
vient-elle à faire
norme ? Et la
conformité,
normalité .
La
sociologie naissante
n’invente pas la
norme mais elle
l’apprivoise au
prisme statistique
de la moyenne, du
mode, de l’écart
dont l’excès cerne
la déviance. Réduire
l’indécidable
qualité des
conduites, des
mobilisations
individuelles et
collectives à des
distributions
régulières, à la
stabilité de la
mesure continue
d’être en sciences
sociales une voie
impériale d’approche
du normal et de
l’anormal. Toutefois
les comptages de
l’homogénéisé
épuisent- t- ils la
question de la
norme quand la
maladie même (la
crise) est aussi un
autre état normal de
la vie ?
L’incessante
interrogation sur
les valeurs et sur
l’évaluation – au
sein même des choix
d’enquête et de
leurs
interprétations –
indique qu’il n’en
est rien.
L’ethnologie
instruite par
l’altérité déplace
le questionnement et
porte l’accent sur
ces jeux
d’évaluations entre
les cultures. Mais
son perspectivisme
n’a-t-il pas à son
insu, aidé à
l’avènement d’un
ultra-relativisme
mondain dont tous
les hérauts - ceux
du libéralisme et
ceux de la dite
contre-culture - se
parent c’est selon …
soit en sophistes,
soit en cyniques ou
en naïfs imitateurs
du discours courant
? Á la prénotion
ethnocentriste s’est
jointe son idéologie
apparemment inverse,
celle du relativisme
absolutisé
avançant sous
l’oriflamme du
‘construit social’.
Ce polythéisme
des valeurs dans les
problématiques
postmodernes où
l’être prévaut sur
le devoir-être que
l’on combat ou dénie
va certes de pair
avec une
normativité, celles
des communautés, des
clans à sociabilité
plus horizontale
qu’il est important
de comprendre.
Hypertrophie du
devoir-être dans une
sociologie
auto-étiquetée comme
sociologie critique
et tout occupée à
une problématique de
la normalisation
homogène des savoirs
et des hommes en
tout « genre »...
Et
le logos des
sciences sociales -
même celui soucieux
des dynamiques de
l’anomie, de la
vitalité troublante
de l’instituant, du
mouvement des marges
vers l’institué
- s’épuise en
apories sur la
question de la
norme, cette
transcendance de loi
morale, symbolique,
voire cette simple
immanence de la
régulation des
équilibres
dont aucune pratique
réelle ne peut se
passer sans risque
de délitement ou de
disparition. C’est
que la norme pose
les questions en
chaîne de la forme
(rien ne survit dans
l’informe), des
limites. Le no
limit n’existe
que dans le
discours, les
postures de la
fausse rébellion ou
dans les conduites
borderline
d’une oligarchie
séparée du commun
et des fondamentaux
de l’humanisation
: Œdipe et le
sphinx.
Pourtant
à l’inverse
murissent des
pensées aussi fortes
qu’interdites des
scènes. L’une
repoussant par le
haut l’usage
résiduel d’une
norme
sociologique affadie
en régularité, ose
le scandale d’une
anthropologie
dogmatique.
L’autre affirme en
sa maturité
l’autolimitation,
legs millénaire des
Tragiques grecs,
tandis que la plus
grecque, donc la
plus nôtre,
significative voix
ultime de
Socialisme et
barbarie,
repousse dans
l’infantile le déni
d’une heuristique de
la nature humaine.
On comprend a
contrario, au
regard de leur socle
commun,
l’acharnement actuel
contre le
psychanalisme,
en fait
l’anthropologie
même.
Dans
l’actuelle ambiance
sociétale
mondialisée, voire
mondialiste, le
balancement
schizoïde ne cesse
de s’accélérer entre
le coup de force des
opérations de
normalisation
(parfois dites de
« moralisation ») et
la diffusion
envahissante d’une
vulgate relativiste
où raison et vérité
s’abolissent.
Pensées de
mondialisation, soit
l’évolutionnisme
unique vers l’empire
du bien d’un
post-humain
désymbolisé et
fin de l’histoire
se confondant, c’est
pourtant la
déconstruction
sociologiste des
sujets de
l’histoire, donneurs
de sens parce que de
mémoire, qui se
charge de l’ultime
verrou à
l’effacement des
fondamentaux de
l’antécédence.
Comment dans ces
contextes, peut-on
(au-delà de
l’expertise
statistique
peut-être) comment
doit-on (sans
moralisme et sans
abolir l’altérité,
bien au contraire)
encore
problématiser,
étudier le thème de
la normalité en
sciences sociales ?
___________________________
Soumission et
validation
Pour des
interventions de
vingt minutes, débat
non compris, les
propositions en
moins de mille
signes seront à
adresser avant le 7
juin, à
joelle.deniot@wanadoo.fr
et
jacky.reault@wanadoo.fr
pour
réponse avant le 3 juin
2013.
·
Comité
scientifique
du Colloque
l’Eté du
Lestamp
·
NANTES
·
27 28 29
juin 2013,
·
La Normalité
·
Joëlle-Andrée
Deniot,
professeur
des
Universités,
Nantes,
anthropologie,
ex. membre
du CNU;
·
Pierre Cam
Maître de
Conférence
émérite,
Nantes,
Directeur de
l’OVE,
(droit,
sociologie)
ex membre du
CNU;
·
Claude
Javeau,
Professeur à
l’Université
Libre de
Bruxelles
–sociologie
;
·
Bruno
Lefebvre,
professeur
des
Universités,
LISE CNRS
(anthropologie)
;
·
Antigone
Mouchtouris,
professeur
des
Universités
(sociologie),
Metz ;
·
Jacky Réault,
agrégé
d’histoire,
ex
.directeur
du GIRI
CNRS,
Lestamp,. M
de C, de
sociologie
retraité
Université
de Nantes.
|