Rosemary MORELAND
Royaume Uni, Ulster
Community Studies
Droits de reproduction et de diffusion réservés © LESTAMP - 2005
Dépôt Légal Bibliothèque Nationale de France N°20050127-4889
Bonjour, mon nom est Rosemary Moreland et je suis maître de conférence en études des communautés dans le département de sociologie de l'université d'Ulster, en Irlande du Nord. A l’origine, je suis issue de l'éducation communautaire, de la formation continue pour adultes ainsi que d’une autoformation depuis mon plus jeune âge. Aujourd'hui, je voudrais concentrer ma présentation sur le concept de la "frontière" et son impact sur l’apprentissage et la formation. Une frontière délimite l'espace et le territoire et par rapport aux identités humaines, signifie l'"autre", celui qui est différent de nous. Là où la frontière politique est aussi contestée et a provoqué des situations de conflits et de malaises politiques, le concept de la "frontière" n'est pas simplement une frontière physique mais aussi une frontière psychologique et socioculturelle. Je voudrais parler aujourd'hui de ma participation au développement d’un programme de formation diplômant transfrontalier en Irlande et les expériences du personnel et des participants jusqu'ici. J'ai déjà prouvé mon intérêt pour l'enseignement pour les adultes et les études tout au long de la vie et il vaut la peine de noter ici que la majorité des participants recrutés pour ce programme sont des étudiants matures que nous appellerons étudiants de la "seconde chance". Ainsi en parlant du concept de la "frontière" par rapport à l'espace et au territoire, je veux aussi considérer les frontières ou les barrières physiques, socioculturelles et psychologiques qui découragent des étudiants adultes de l'enseignement conventionnel. J'ai l'intention de démontrer l'impact de l'espace et du territoire sur les études à l’âge adulte. J'identifierai la bonne pratique qui peut contribuer à surmonter les frontières physiques, socioculturelles et psychologiques.
Le diplôme de maîtrise (Bachelor of Arts Honours) en sciences humaines spécialisé dans les études transfrontalières a été développé par l’institut de technologie de Dundalk (DkIT) en république d’Irlande, en association avec l’université d’Ulster (UU) au Nord de l’Irlande. Il a été financé sous couvert de la réglementation 5.4 (adaptation du milieu rural) sous l’égide du programme européen de paix (Peace II), prônant des approches jointes, du développement des ressources humaines, de la formation continue, de l’éducation et du secteur social. Le but du centre d’études transfrontalières, « Borderlands Studies Initiative », est de « produire » des diplômés ayant une grande connaissance et une compréhension profonde de la complexité des enjeux liés à l’étude des zones frontalières, que ce soit de manière locale ou internationale[1]. C’est un diplôme de maîtrise à mi-temps qui est récompensé par un diplôme (Higher Certificate) après les deux premières années d’étude et par celui de maîtrise (Bachelor of Arts (Hons)) après l’achèvement des deux années suivantes. La première promotion de 31 participants fut sélectionnée en septembre 2003. Une seconde promotion de 30 participants fut sélectionnée en septembre 2004. Cette formation a un nombre de caractéristiques uniques de sélection qui sont d’un intérêt particulier lié à ce programme.
Ces caractéristiques sont :
1 - Formation ouverte à des personnes sous diplômées des deux côtés de la frontière
2
-
Etudiants n’ayant pas eu un cursus ordinaire
3 - Centre d’intérêt sur l’étude des zones transfrontalières
4 - Possibilités de formation ouverte à distance, e-learning[2]
Je vais débattre de ces différents points en termes de :
1 - Formation ouverte à des personnes sous diplômées des deux côtés de la frontière
Ce programme de formation recrutait des participants des deux côtés de la frontière nord et sud dans les comtés de l’est de l’Irlande. L’Irlande du Nord comprend 6 des 32 comtés de l’île. C’est une société émergeant d’un conflit qui a fait rage de manière interne pendant plus de 30 ans. Cela fait maintenant 10 ans que l’armée républicaine irlandaise (l’IRA), et un des groupes paramilitaires protestants, l’armée de défense de l’Ulster (l’UDA), ont annoncé leur intention, une fois de plus, de cesser toutes activités violentes. Pendant de temps, les politiciens et les leaders des différentes communautés continuent à se battre pour trouver une solution à ce conflit qui amènerait la création d’un gouvernement opérationnel dans la région et une réalité de paix sans être seulement l’absence de guerre! Ceci est le contexte dans lequel se situe dans l’île d’Irlande le recrutement transfrontalier de ce diplôme en études des zones frontalières.
Spécialement pour ceux qui vivent dans les zones frontalières, la frontière a une répercussion majeure sur leur existence. Les communautés sont constitués d’espaces et de territoires délimités. Depuis le cessez-le-feu de l’ IRA il y a 10 ans, le gouvernement britannique a doucement retiré les équipements frontaliers entre le Nord et le Sud de l’Irlande. Quand quelqu’un parcourt la route principale entre Dublin et Belfast, il y a peu de traces visibles pour savoir si on a passé la frontière entre le sud et le nord de l’Irlande. Pour quelqu’un qui en a la connaissance, il y a quelques points de repère à rechercher. Par exemple, les panneaux de signalisation routière ne sont plus écrit en irlandais et en anglais mais en anglais seulement, et les distances entre les villes sont affichées en miles plutôt qu’en kilomètres. Les symboles physiques d’espace et de territoire manquent donc de manière notable. Néanmoins, ceci concerne l’artère principale et il y a d’autres routes plus petites et qui ont été fermés et ceci peut être problématique pour les résidents locaux qui désireraient passer la frontière. La frontière entre le Nord et le Sud existe et sépare deux juridictions, avec des différences de gouvernements et des systèmes qui en découlent comme, par exemple, celui de l’éducation, la santé, la monnaie, les taxes ou les aides sociales.
L’histoire du conflit sur l’île irlandaise, et en particulier dans les régions frontalières, signifie aussi que malgré le retrait de toutes démarcations visibles de territoire entre le Nord et le Sud, les gens peuvent faire l’expérience, en voulant traverser ou non la frontière, de peur, de colère, d’injustice, de perte de confiance, mais aussi de liberté, de possession et d’identité. Ces sentiments peuvent exacerber un sens communautaire, qui peut d’un côté aider à la fabrication d’un capital social, en particulier dans les secteurs où les privations et les désavantages sont grands, mais peuvent signifier qu’il y a « l’autre », celui qui est différent et qui n’appartient pas à la communauté. Le programme d’étude des zones frontalières a recherché le recrutement d’étudiants de différentes communautés, que ce soit de celle des unionistes protestants ou des nationalistes catholiques et issus de tissus sociaux qui n’auraient normalement pas suivi d’études supérieures.
Une stratégie particulière de recrutement a été développée pour encourager une participation des minorités. Ceci inclut une campagne itinérante (un road show) dans quatre juridictions communautaires, deux de prépondérance catholique nationaliste, deux de prépondérance protestante unioniste, des deux côtés de la frontière, avec le support des leaders de chacune des communautés, le tout accompagné de publicités dans la presse locale. Le tableau suivant démontre comment le programme a rencontré positivement ses cibles en termes de recrutement de participants du nord et du sud et de tradition communautaire catholique nationaliste et protestante unioniste.
Exigences de l’Agence
de lutte contre la pauvreté (CPA) et de l’ADM |
exigé
|
actuel |
Commentaires |
|
|
2003 |
2004 |
Total |
|
Nombre minimal total de Protestants |
12 |
7 |
7 |
14 |
|
Nombre de participants d’Irlande du Nord |
20 |
8 |
10 |
18 |
Il y
a 3 personnes “déplacées” qui ont été relogées en
République d’Irlande du fait du conflit, deux dans le
premier groupe, une dans le second. Si on en tient
compte cela fait un surplus de 1 personne. |
Nombre total de participants |
60 |
31 |
30 |
61 |
Six of the original group of 31 from 2003 did not
progress into 2nd year in 2004. |
Nombre de non
irlandais |
|
3 |
6 |
9 |
|
Néanmoins
ceci n’a pas été sans difficultés, en particulier pour recruter
des personnes d’orientation unioniste/protestante en Irlande du
Nord. Une des difficultés majeure est que la première année de
la formation avait seulement lieu à l’institut de technologie de
Dundalk en Irlande du sud. Alors que
l’e-learning a été introduit dans la deuxième année et devrait
devenir plus prépondérant dans les troisième et quatrième années
de la formation, ceci a amené un ensemble de défis dont je
parlerai plus tard dans cette communication. Une étude[3]
récente sur ce programme de formation a montré que ce n’est pas
un problème de lieu et de distance qui a dissuadé les
participants potentiels à ce cours. C’est plutôt l’impact de la
frontière et les perceptions de sa traversée ainsi que le fait
de suivre une formation organisée par une institution de la
République d’Irlande qui ont joué un rôle important dans la non
motivation des protestants d’Irlande du Nord pour faire une
demande d’inscription ou commencer cette formation. Il est donc
significatif que le programme de formation ait pu atteindre ses
cibles de recrutement, malgré ces difficultés. Néanmoins, le
comité de direction pointe l’importance de ce problème pour de
futures incorporations à ce programme. Un plan de développement
a été établi, il examinera différents endroits potentiels, en
particulier en Irlande du Nord. On espère que ceci aidera à
diminuer l’aspect négatif auprès des étudiants adultes
potentiels vivants dans les zones frontalières du Nord de
l’Irlande, en particulier les protestants, pour accéder à ces
opportunités de formation.
Une autre dimension future de ce programme est la composition
d’un comité de direction des groupes d’études des zones
frontalières (Borderlands Studies Initiative Management Board).
Ceci n’est pas seulement une collaboration entre des
institutions de l’enseignement du Nord et du Sud de l’Irlande,
mais on a recherché des représentants des différentes
juridictions pour s’assurer que ce programme peut aussi
atteindre ceux qui vivent dans des communautés marginalisées
et désavantagées du Nord et du Sud de l’Irlande.
La dernière dimension importante de l’aspect transfrontalier de
ce programme est que le personnel de l’université d’Ulster (un
collègue, un chercheur et moi-même) ont été employés comme
consultants académiques pour examiner le potentiel d’une
accréditation commune au programme des universités d’Ulster et
du corps d’accréditation de l’enseignement supérieur de
l’Irlande du sud (the Higher Education Training and Awards
Council), de sorte qu’il aura une validité et sera reconnu par
le nord et le sud de l’Irlande. Le programme a déjà été validé
par l’Irlande du Sud. Un rapport en cours de rédaction en
collaboration avec d’autres collègues et qui sera publié en
janvier 2005, identifiera les similarités et les différences
entre les deux systèmes d’accréditation du nord et du sud et
mettra en avant des recommandations qui pourraient paver la
route pour une accréditation jointe ou parallèle de ce programme
de formation. En relation avec notre discussion sur l‘impact des
frontières sur l’acquisition d’un savoir, le manque de
cessibilité et de reconnaissance est une limite dans le
bénéfice inhérent à l’apprentissage d’un savoir qui a lieu dans
différentes juridictions, ceci étant lié à l’existence d’une
frontière géopolitique.
2 -
Etudiants non-traditionnels
Le programme vise ceux qui sont marginalisés dans la société
et donc généralement exclus d'une éducation plus élevée. Ceci
constitue une frontière pour beaucoup de gens, pour lesquels ces
barrières reliées à la classe sociale, au genre, à la
marginalisation, par exemple, le coût, la distance, l'endroit,
les personnes à charge et l'expérience éducative précédente
empêchent sévèrement l'accès à une éducation plus élevée. J'ai
déjà attiré l'attention sur la signification de l'endroit où a
lieu la formation, en particulier par rapport aux
Protestants/Unionistes vivant dans le nord de l'Irlande.
Cependant, l'endroit a une autre signification, en ce qui
concerne le cours donnés dans un établissement d'enseignement
conventionnel du 3ème niveau. Les étudiants de la "2ème chance"
ont souvent échoué par le biais du système
d'éducation comme enfants et jeunes adultes. Ils éprouvent
souvent ceci comme échec envers eux-mêmes.
Les adultes
qui reprennent leurs études sont donc un groupe d'étudiants très
particulier qui ont besoin d’approches spécifiques face à
l'acquisition d’un savoir et à l'éducation. Le programme
d'études transfrontalières a essayé de recruter des participants
exclus des études d’un niveau élevé, 25% de participants sont
sans emploi et 11% ont un statut de femme au foyer. Le
recrutement via la campagne itinérante a eu lieu au sein des
communautés situés dans des secteurs ouvriers. Dans
l'identification de l'appui exigé pour les étudiants de la
seconde chance pour continuer et progresser dans l'apprentissage
du 3ème niveau, le programme a également nommé un étudiant
Mentor qui rencontre les étudiants régulièrement pour discuter
de leur progrès et pour pointer les différents soucis qu'ils
peuvent avoir.
Récemment,
Il y a eu un regain d’intérêt pour encourager des adultes à
participer à l'enseignement conventionnel et à la formation,
souvent liés à l’amélioration de l'employabilité et le gain de
qualifications pour vivre dans une société technologique. Le
concept de l'apprentissage tout au long de l’existence a regagné
du galon ces dernières années, et un certain nombre de rapports
britanniques de gouvernement y fait référence (par exemple,
Dearing, 1997; Kennedy, 1997; DfEE, 1998; DfEE, 1999). Field
(2000) suggère que l'intérêt récemment redécouvert pour
l’apprentissage tout au long de sa vie n’est pas limité à la
Grande-Bretagne, mais peut en fait être trouvé dans la plupart
des pays d'Europe occidentale (par exemple Dohmen, 1996, 1998,
département de l'éducation et des Sciences, 1998, Ministère de
la culture, de l'éducation et de la Science, 1998). Il trouve la
trace de sa réapparition au sein de la Commission européenne
(1994), où elle est devenue liée à la concurrence et la
croissance économique. Ceci correspond au point de vue de
Gouthro (2002:336) selon lequel l’augmentation de la
participation à l'enseignement pour adultes est conduite en
grande partie par la nécessité de concurrence dans l'économie
mondiale et sa valeur est donc déterminée en grande partie par
son succès dans la « formation de personnes pour y participer
avec succès et s'adapter au marché mondial en pleine évolution".
Elle prétend que cette focalisation réductrice mène au
dénigrement du devenir de la formation tout au long de
l’existence. Ironiquement, un certain nombre d'études indiquent
que ceux qui ont le plus de chance de participer à
l'enseignement pour adultes tendent à être ceux qui ont déjà
précédemment tiré bénéfice du système d'éducation (Merriam et
Cafferella, 1991 ; Shipley, 1997, comme cité dans Gouthro,
2002). Ainsi Gouthro (2002:340) déclare que "ceux dans la
partie la plus basse de l’échelle sociale sont ceux les moins à
même à être impliqués dans des types traditionnels de formation
à l'âge adulte".
Tandis que le programme a généré des résultats montrant la
relation entre les participants et leur progression
professionnelle, ceux-ci sont conformes aux prévisions de
durabilité économique et sociale du plan européen de paix, EU
Peace II. Les résultats de ces études permettent une
compréhension beaucoup plus large de l’apprentissage tout au
long de l’existence. Par exemple, les objectifs de programme
déclarent qu’en cas d’accomplissement réussi du programme, les
diplômés seraient en mesure de :
·
D’Analyser
avec un oeil critique le rôle des éléments culturels (héritage,
paysage, histoire, croyance, politique, langue, littérature,
médias, art et musique) dans des secteurs de régions limitrophes
dans le monde entier, avec des références particulières aux
frontières culturelles et politiques entre l'Irlande et la
Grande-Bretagne
·
Comprendre
l’interaction entre l’économie, la culture et la politique dans
les zones frontalières
·
Bien
travailler et avec empathy avec des personnes de culture
différente dans un environnement de travail mixte.
·
Postuler à
des postes dans le secteur du tourisme, du patrimoine et
communautaire.
·
Travailler
de manière efficace dans tous les environnements nécessitant une
forte compétence dans le domaine des nouvelles technologies.
·
Suivre tout
autre cursus d’études universitaires si besoin est.
Ces
objectifs reconnaissent l'importance non pas seulement de
gagner les qualifications nécessaires pour vivre et travailler
au 21ème siècle, mais également gagner une connaissance, une
compréhension et un esprit critique approfondis, sur leur
identité personnelle et de l'identité des communautés, par
rapport aux frontières nationales et internationales.
3 -
Focalisation sur les zones frontalières
Une caractéristique unique sur l’île irlandaise, est la
focalisation de ce programme sur l'étude des frontières. Tandis
que plusieurs centres de recherches existent en Irlande, par
exemple, le centre pour le développement de la Communauté
transfrontalière dans l'institut de technologie de
Dundalk, dans la République de l'Irlande et dans le nord de
l'Irlande, l'université de Queens à Belfast a un centre pour la
recherche internationale sur les frontières et l'université
d'Ulster a son centre d’étude des conflits (INCORE,
International conflict research). Ces centres tendent à se
concentrer sur la recherche et les cours post-universitaires sur
des périodes courtes. Le « Borderlands Studies Initiative » est
le premier programme diplômant qui se focalise spécifiquement
sur l'étude des frontières, sur l'île irlandaise.
Comme cité ci-dessus, certains des enjeux liés aux études au
sein de ce programme sont liés spécifiquement aux participants
qui ont développé une connaissance et une compréhension
détaillés des régions frontalières. La teneur du cours n'est pas
limitée à l'étude de la frontière irlandaise, elle incorpore
plutôt les dimensions internationales, qui permettent à des
participants de comprendre que les issues concernant des
frontières ne sont pas uniques à l’Irlande et que les frontières
sont un dispositif important de la société humaine. Plusieurs
participants ont été directement affectés par le conflit en
Irlande (par exemple, en tant que victimes ou membre de la
famille ou ami de victime, en tant que personnes déplacées,
minorité ou ex-prisonniers). De cette façon, le programme peut
contribuer à bâtir la paix et à la réconciliation, en
fournissant un environnement d'étude stable, dans lequel les
participants peuvent explorer des problèmes concernant le
conflit et développer de nouvelles perspectives et
qualifications pour traiter ces derniers. Si de nombreux
participants sont en actifs au sein de leurs communautés, on
espère que ces qualifications et cette compréhension auront un
impact sur les communautés environnantes.
4 - Les
opportunités offertes par le e-learning
Un autre dispositif important de ce programme est d’offrir
le e-learning à ses participants. C'est un développement
significatif dans les diverses interprétations de l'idée de
"frontière", dans le contexte de ce programme, qui comme
précédemment indiqué, a ciblé des participants souvent
socialement exclus de l’éducation universitaire. Ces étudiants
n'auraient normalement pas la capacité d'accéder au e-learning.
Afin de combattre ceci, les sessions d'introduction du programme
ont été spécifiquement conçues pour inclure des qualifications
substantielles aux nouvelles technologies de l'information, pour
permettre à des étudiants de se sentir confiants dans l'emploi
du e-learning. Tandis que la 1ère année du programme est
effectué par le biais d’un enseignement traditionnel, en tête à
tête, une combinaison de contact direct et de e-learning, connue
sous le nom d’ "étude mélangée", est actuellement pilotée en
deuxième année. Les étudiants en seconde année ont suivi lors du
1er semestre un module par l'intermédiaire du e-learning et par
contact direct avec un enseignant. Il était espéré qu’au second
semestre, deux modules puissent être suivis par e-learning.
Cependant, l'évaluation récente effectuée suggère que les
étudiants rencontrent plus de difficulté que prévu avec ce mode
d'étude. Quelques problèmes sont techniques et peuvent être
localisés assez facilement. Quelques participants éprouvent de
la difficulté du fait du manque de connaissances en
nouvelles technologies et d’un manque de facilité dans
l’utilisation d’un clavier. Ces problèmes peuvent être
facilement réglés en donnant aux participants plus
d'occasion de pratiquer avant l'embarquement sur le module d'e-learnng.
D'autres rapports ont rapporté que le manque de confiance en
l’objet d’étude et la perte d'interaction et de support de la
part d’un pair et d’un tuteur et de précepteur, contribuent aux
difficultés dans l’apprentissage par e-learning. Tandis que les
étudiants reconnaissent et apprécient l'appui donné par le
tuteur et le technicien en nouvelles technologies, il a été
recommandé d’initier les étudiants à l'e-learning selon un
rythme plus lent, ce qui leur permet de gagner la confiance et
les qualifications exigées pour contrôler leur environnement
d'étude de manière efficace. Une minorité d'étudiants qui a fait
bon accueil à l'introduction du e-learning en tant que moyen de
réduction des temps de transport, montrait aussi de solides
qualifications en nouvelles technologies et une confiance dans
cette méthode.
Conclusion
De plus en plus la notion de la mondialisation et de la vente
des produits à un marché international a impacté l'éducation.
Elle aussi est souvent regardée comme un produit
commercialisable et sa valeur est donc sujette aux lois de
l'offre et de la demande. Les fonds européens pour la paix (Peace
funds) ont fourni une occasion unique dans les régions
frontalières de l'Irlande de développer le diplôme de maîtrise
(BA (Hons)) en études transfrontalières qui prend les
« frontières » en tant que son sujet de préoccupation et
en tient compte dans la teneur de l'étude, aussi bien que dans
la manière avec laquelle on motive des étudiants tout au long de
leurs cursus.
Ainsi les étudiants sont encouragés au début à franchir la
"frontière" institutionnelle, afin de débuter leurs études, et,
ultérieurement, ils sont encouragés à sortir de l'établissement,
pour fréquenter « virtuellement » de nouveau l'établissement, en
temps et en lieu qui leur convient. L'espoir est que les
frontières autour des établissements d’enseignement peuvent être
dissoutes par le e-learning, introduisant des opportunités
éducatives dans les communautés qui sont socialement isolées et
marginalisées. En conclusion, le développement d’opportunités du
e-learning dans ce projet, ouvre le champ des possibles à des
étudiants d’endroits variés, pour des modules qui traitent de la
nature même des frontières, leur caractéristiques changeantes et
leurs significations auprès des individus et au sein des
communautés dans différents pays.
Dans des sociétés qui sortent d’un conflit, des frontières
politiques, historiques et culturels demeurent. L’Irlande n’est
pas unique à être dans cette situation. Beaucoup de régions du
monde sont en train, soit de vivre des conflits, soit en train
d’en sortir. Les frontières ne sont pas figées pour toujours,
elles peuvent apparaître, changer, diminuer et disparaître.
Leurs impacts sur les vies des individus et des communautés ne
peuvent pas être ignorés., malgré des forces globales et
l’enchevêtrement avec d’autres frontnières. Il est donc
important dans le monde du e-learning et des campus
universitaires virtuels, que l’acquisition d’un savoir prenne en
compte les frontières qui affectent les vies quotidiennes,
qu’elles soient géographiques, idéologiques ou psychologiques.
Merci de votre intérêt et de m’avoir accordé votre temps.
Droits de reproduction et de diffusion
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France N°20050127-4889
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